Coup de théâtre ou valse honteux. Le Pdci vient de déférer la loi sur la CEI au conseil constitutionnel pour inconformité à la Constitution. Un double jeu qui cache une vérité.
Le Pdci qui excelle dans « l’art de faire le contraire de ce qu’il pense » vient de faire parler de lui. Après avoir voté la loi portant organisation et fonctionnement de la commission électorale indépendante (Cei), le 29 mai dernier, le parti dirigé par Henri Konan Bédié vient de le déférer au Conseil constitutionnel pour que l’institution présidé par le Prof. Francis Wanga Wodié se prononce sur sa conformité à la loi fondamentale. La procédure a été déclenchée par 29 députés dont 26 membres du groupe parlementaires Pdci et 3 indépendants, conformément à l’article 95 de la Constitution. Ces dispositions reconnaissent entre autre, à 1/10e des membres du parlement, la possibilité de déférer une loi avant sa promulgation au conseil constitutionnel. Selon des députés Pdci que nous avons interrogés, hier, ce revirement a un sens profond. « Il s’agit de faire en sorte qu’aucun candidat ne soit lésé par rapport à un autre. Or visiblement, la loi votée prévoit un représentant pour l’actuel chef de l’Etat, candidat déclaré à sa propre succession. Les députés Pdci ne peuvent l’accepter », nous ont confié plusieurs parlementaires issus du vieux parti. Pour eux, l’institution qui doit organiser les élections générales (présidentielles, législatives, municipales et régionales) doit être crédible, équitable et transparente. « Nous refusons de cautionner la mascarade parce que tout le monde est égal devant la loi », expliquent-ils.
Avant d’ajouter qu’en faisant cette requête, le Pdci devrait se ressaisit en quelque sorte. Parce que pendant l’examen du projet de loi en commission, les députés du Pdci avaient émis de fortes réserves. Conformément à des démarches qu’ils avaient entreprises en amont pour prendre les avis de l’opposition, ils avaient signifié au ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, commissaire du gouvernement, que le pouvoir était surreprésenté et avaient demandé que les représentants du chef de l’Etat et du président de l’Assemblée nationale ne soient pas éligibles. Hamed Bakayoko avait battu toute l’argumentation du Pdci en brèche. Mais contre toute entente, et surtout après avoir subi des injures et des menaces de la part de leurs alliés du Rhdp, le Rdr particulièrement, le Pdci s’était rétracté et avait voté, en plénière, pour le projet de loi. Certes la récente saisine du conseil constitutionnel par 26 députés Pdci apparait un peu comme une fuite de responsabilité. Mais elle pourrait permettre de jauger l’actuel conseil constitutionnel. Dont se demande bien comment il pourrait désavouer Alassane Ouattara qui a nommé son président, Francis Wodié. A preuve ce conseil constitutionnel tarde à se prononcer sur l’éligibilité ou non de l’actuel chef de l’Etat qui a été candidat exceptionnel à la présidentielle de 2010 grâce à l’article 48 de la constitution pris, à l’époque, par l’ancien chef de l’Etat, Laurent Gbagbo.
Armand BOHUI
Le Pdci qui excelle dans « l’art de faire le contraire de ce qu’il pense » vient de faire parler de lui. Après avoir voté la loi portant organisation et fonctionnement de la commission électorale indépendante (Cei), le 29 mai dernier, le parti dirigé par Henri Konan Bédié vient de le déférer au Conseil constitutionnel pour que l’institution présidé par le Prof. Francis Wanga Wodié se prononce sur sa conformité à la loi fondamentale. La procédure a été déclenchée par 29 députés dont 26 membres du groupe parlementaires Pdci et 3 indépendants, conformément à l’article 95 de la Constitution. Ces dispositions reconnaissent entre autre, à 1/10e des membres du parlement, la possibilité de déférer une loi avant sa promulgation au conseil constitutionnel. Selon des députés Pdci que nous avons interrogés, hier, ce revirement a un sens profond. « Il s’agit de faire en sorte qu’aucun candidat ne soit lésé par rapport à un autre. Or visiblement, la loi votée prévoit un représentant pour l’actuel chef de l’Etat, candidat déclaré à sa propre succession. Les députés Pdci ne peuvent l’accepter », nous ont confié plusieurs parlementaires issus du vieux parti. Pour eux, l’institution qui doit organiser les élections générales (présidentielles, législatives, municipales et régionales) doit être crédible, équitable et transparente. « Nous refusons de cautionner la mascarade parce que tout le monde est égal devant la loi », expliquent-ils.
Avant d’ajouter qu’en faisant cette requête, le Pdci devrait se ressaisit en quelque sorte. Parce que pendant l’examen du projet de loi en commission, les députés du Pdci avaient émis de fortes réserves. Conformément à des démarches qu’ils avaient entreprises en amont pour prendre les avis de l’opposition, ils avaient signifié au ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, commissaire du gouvernement, que le pouvoir était surreprésenté et avaient demandé que les représentants du chef de l’Etat et du président de l’Assemblée nationale ne soient pas éligibles. Hamed Bakayoko avait battu toute l’argumentation du Pdci en brèche. Mais contre toute entente, et surtout après avoir subi des injures et des menaces de la part de leurs alliés du Rhdp, le Rdr particulièrement, le Pdci s’était rétracté et avait voté, en plénière, pour le projet de loi. Certes la récente saisine du conseil constitutionnel par 26 députés Pdci apparait un peu comme une fuite de responsabilité. Mais elle pourrait permettre de jauger l’actuel conseil constitutionnel. Dont se demande bien comment il pourrait désavouer Alassane Ouattara qui a nommé son président, Francis Wodié. A preuve ce conseil constitutionnel tarde à se prononcer sur l’éligibilité ou non de l’actuel chef de l’Etat qui a été candidat exceptionnel à la présidentielle de 2010 grâce à l’article 48 de la constitution pris, à l’époque, par l’ancien chef de l’Etat, Laurent Gbagbo.
Armand BOHUI