Abidjan - Les occupants de la forêt classées du Mont Peko (Ouest), dont l'évacuation est prévue pour juillet, plaident pour que le gouvernement de Côte d'Ivoire leur accorde ‘’un délai de grâce de 3 ans’’, afin de mieux s’organiser pour partir des lieux, promettant "une franche collaboration" avec les autorités ivoiriennes pour la réussite de l’opération.
Ces personnes, regroupés unis au sein d’un Conseil représentatif des populations du Mont Péko (CRPMP) l’ont fait savoir à l’AIP lundi.
"Le président Houphouët Boigny disait qu’un homme qui a faim n’est pas un homme libre. Nous demandons un délai de grâce de 3 ans pour partir. En contrepartie, nous nous engageons à aider le gouvernement à reboiser le parc avant de quitter les lieux", a souhaité le président du CRPMP, Zébret Souleymane, joint au téléphone depuis Abidjan par l'AIP.
Pour Zébret Souleymane, bien que installés depuis d’une dizaine d’années dans l’illégalité, l’Etat ivoirien doit comprendre que c’est un drame que vive la majorité des occupants à l’idée d’abandonner leur plantation, unique moyen de subsistance. Ne sachant rien faire en dehors du travail de la terre.
‘’Deux des nôtres se sont suicidés parce qu’ils n’ont pas supporté de voir le fruit de leur labeur être détruit sans aucune compensation. Ils sont aujourd’hui, nombreux qui ont juré de mourir plutôt que de partir de cette manière’’, a-t-il révélé.
Vendredi, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko, intervenant au terme d'une réunion avec des partenaires techniques et financiers à Abidjan, a fait savoir que dans le cadre de l’évacuation du parc du Mont-Péko, les actions seront plus axées sur le "volet humanitaire’’, afin de "garantir la sécurité" des occupants estimés à environ 27 000.
Selon un officier des eaux et forêts, sous couvert de l’anonymat ‘’le reboisement du Parc du Mont Péko ne prendrait pas moins de trois ans même si les populations le quittaient aujourd’hui’’.
‘’Cela va représenter un gain à la fois pour le gouvernement qui n’aura qu’à fournir à celles-ci les plants. Nous veillerons à mettre en place un comité de suivi avec les eaux et forêts sur le reboisement. Cela repoussera la destruction des plantations qui seraient un véritable gâchis. On éviterait aussi de rendre vulnérables des milliers de personnes qui deviendraient une charge pour la société», a suggéré M. Zébret.
Non sans indiquer que "seule une décision politique pourrait aider ces milliers de familles angoissées qui vivent dans la dizaine de campements notamment Sanematenga, Ouaga 1, Mandékro, Bariko, Gribadji, Allakabo, Sabarikro, Ladjikro, Nourlay, Sokorolay, Bobly, et Diéblié.’’ Ils ne savent plus où donner de la tête face à l’imminence de l’exécution de la mesure de déguerpissement’’, a-t-il conclu.
(AIP)
ik/tm
Ces personnes, regroupés unis au sein d’un Conseil représentatif des populations du Mont Péko (CRPMP) l’ont fait savoir à l’AIP lundi.
"Le président Houphouët Boigny disait qu’un homme qui a faim n’est pas un homme libre. Nous demandons un délai de grâce de 3 ans pour partir. En contrepartie, nous nous engageons à aider le gouvernement à reboiser le parc avant de quitter les lieux", a souhaité le président du CRPMP, Zébret Souleymane, joint au téléphone depuis Abidjan par l'AIP.
Pour Zébret Souleymane, bien que installés depuis d’une dizaine d’années dans l’illégalité, l’Etat ivoirien doit comprendre que c’est un drame que vive la majorité des occupants à l’idée d’abandonner leur plantation, unique moyen de subsistance. Ne sachant rien faire en dehors du travail de la terre.
‘’Deux des nôtres se sont suicidés parce qu’ils n’ont pas supporté de voir le fruit de leur labeur être détruit sans aucune compensation. Ils sont aujourd’hui, nombreux qui ont juré de mourir plutôt que de partir de cette manière’’, a-t-il révélé.
Vendredi, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko, intervenant au terme d'une réunion avec des partenaires techniques et financiers à Abidjan, a fait savoir que dans le cadre de l’évacuation du parc du Mont-Péko, les actions seront plus axées sur le "volet humanitaire’’, afin de "garantir la sécurité" des occupants estimés à environ 27 000.
Selon un officier des eaux et forêts, sous couvert de l’anonymat ‘’le reboisement du Parc du Mont Péko ne prendrait pas moins de trois ans même si les populations le quittaient aujourd’hui’’.
‘’Cela va représenter un gain à la fois pour le gouvernement qui n’aura qu’à fournir à celles-ci les plants. Nous veillerons à mettre en place un comité de suivi avec les eaux et forêts sur le reboisement. Cela repoussera la destruction des plantations qui seraient un véritable gâchis. On éviterait aussi de rendre vulnérables des milliers de personnes qui deviendraient une charge pour la société», a suggéré M. Zébret.
Non sans indiquer que "seule une décision politique pourrait aider ces milliers de familles angoissées qui vivent dans la dizaine de campements notamment Sanematenga, Ouaga 1, Mandékro, Bariko, Gribadji, Allakabo, Sabarikro, Ladjikro, Nourlay, Sokorolay, Bobly, et Diéblié.’’ Ils ne savent plus où donner de la tête face à l’imminence de l’exécution de la mesure de déguerpissement’’, a-t-il conclu.
(AIP)
ik/tm