Simone Gbagbo héroïne pour les uns, criminelle pour les autres
Comme prévu, le procès devant la Cour d’assises des 83 pro-Gbagbo s’est ouvert hier au tribunal d’Abidjan Plateau. Ce jugement qui doit connaître des faits d’atteinte à la sûreté de l’Etat a débuté de façon tonitruante avec d’un côté une foule très excitée, donnant du grain à moudre aux forces de l’ordre massivement déployées.
De l’émotion, des pleurs, des insultes voire des malédictions d’un côté et de l’autre, le calme et la crainte de débordements. Ainsi se présentait l’environnement dans la salle des pas perdus du palais de justice. Dans ce hall, victimes, parents et famille politique des prévenus se côtoyaient dans un tumulte de marché de quartier. Les premiers, amenés par le Cvci de Diaby Issiaka, ont exprimé avec cris et gestes leur amertume, leur frustration de voir assise dans la grande salle des audiences celle qu’ils considèrent comme leur bourreau, Simone Gbagbo. L’ex-Première dame, bien installée aux premières loges du box des accusés, était la grande attraction. Les pancartes brandies par des hommes et des femmes en pleurs la brocardaient, toutes. « Simone, tes actes de crime ont fait de nous des veuves », « Nous, les victimes de Simone Gbagbo, réclamons justice » ou encore, « Simone Gbagbo, la criminalité a une fin. Tu dois répondre de tes crimes ». Simone Gbagbo verbalement malmenée, Simone Gbagbo injuriée mais Simone Gbagbo applaudie de l’autre côté. Pour les seconds, ses supporters du Fpi, elle est la victime et la damnée d’un système, la condamnée avant tout jugement. Ils étaient là, mais en gardant profil bas de peur de s’attirer l’excès de colère et le zèle de certains manifestants, expulsés manu militari par la police. Tout ceci se passait alors que la grande salle des audiences était fermée avec à l’intérieur les prévenus et un public trié sur le volet dont des journalistes. Quand vers 11 h 45, les portes s’ouvrent, la cour n’était pas encore installée et l’on attendait encore le président du tribunal et les jurés. Les chasseurs d’images sont invités à entrer pour immortaliser l’événement. A ce moment-là, de loin, on pouvait apercevoir sur la même rangée, assis côte à côte, Simone Gbagbo, Gilbert Marie Aké N’gbo et Pascal Affi N’guessan, Sangaré Aboudrahamane et les autres. Simone Gbagbo, en jetant le regard de temps à autre sur le public du dehors comme du dedans peut saluer, la mine gaie et l’embonpoint retrouvé.
L’audience et les premiers blocages
Quand la cour s’installe enfin peu après midi, l’audience, après les usages habituels, s’ouvre avec des préalables. Me Dadjé qui défend les prévenus et plus spécialement Simone Gbagbo soulève une exception d’irrecevabilité. Il met en cause la composition du jury, et récuse la constitution de la cour. Selon lui, le mandat de la cour qui va statuer sur le dossier a expiré après le délai de trois mois qui lui était imparti. En ce qui concerne le jury, l’avocat fait observer que le nom d’un juré a été introduit sans que ses pairs n’en soient informés. Le débat est ainsi lancé. Peu après, la séance est suspendue. Mais la cour qui ne veut point faire prospérer les blocages trouve finalement la formule.
S. Debailly
Comme prévu, le procès devant la Cour d’assises des 83 pro-Gbagbo s’est ouvert hier au tribunal d’Abidjan Plateau. Ce jugement qui doit connaître des faits d’atteinte à la sûreté de l’Etat a débuté de façon tonitruante avec d’un côté une foule très excitée, donnant du grain à moudre aux forces de l’ordre massivement déployées.
De l’émotion, des pleurs, des insultes voire des malédictions d’un côté et de l’autre, le calme et la crainte de débordements. Ainsi se présentait l’environnement dans la salle des pas perdus du palais de justice. Dans ce hall, victimes, parents et famille politique des prévenus se côtoyaient dans un tumulte de marché de quartier. Les premiers, amenés par le Cvci de Diaby Issiaka, ont exprimé avec cris et gestes leur amertume, leur frustration de voir assise dans la grande salle des audiences celle qu’ils considèrent comme leur bourreau, Simone Gbagbo. L’ex-Première dame, bien installée aux premières loges du box des accusés, était la grande attraction. Les pancartes brandies par des hommes et des femmes en pleurs la brocardaient, toutes. « Simone, tes actes de crime ont fait de nous des veuves », « Nous, les victimes de Simone Gbagbo, réclamons justice » ou encore, « Simone Gbagbo, la criminalité a une fin. Tu dois répondre de tes crimes ». Simone Gbagbo verbalement malmenée, Simone Gbagbo injuriée mais Simone Gbagbo applaudie de l’autre côté. Pour les seconds, ses supporters du Fpi, elle est la victime et la damnée d’un système, la condamnée avant tout jugement. Ils étaient là, mais en gardant profil bas de peur de s’attirer l’excès de colère et le zèle de certains manifestants, expulsés manu militari par la police. Tout ceci se passait alors que la grande salle des audiences était fermée avec à l’intérieur les prévenus et un public trié sur le volet dont des journalistes. Quand vers 11 h 45, les portes s’ouvrent, la cour n’était pas encore installée et l’on attendait encore le président du tribunal et les jurés. Les chasseurs d’images sont invités à entrer pour immortaliser l’événement. A ce moment-là, de loin, on pouvait apercevoir sur la même rangée, assis côte à côte, Simone Gbagbo, Gilbert Marie Aké N’gbo et Pascal Affi N’guessan, Sangaré Aboudrahamane et les autres. Simone Gbagbo, en jetant le regard de temps à autre sur le public du dehors comme du dedans peut saluer, la mine gaie et l’embonpoint retrouvé.
L’audience et les premiers blocages
Quand la cour s’installe enfin peu après midi, l’audience, après les usages habituels, s’ouvre avec des préalables. Me Dadjé qui défend les prévenus et plus spécialement Simone Gbagbo soulève une exception d’irrecevabilité. Il met en cause la composition du jury, et récuse la constitution de la cour. Selon lui, le mandat de la cour qui va statuer sur le dossier a expiré après le délai de trois mois qui lui était imparti. En ce qui concerne le jury, l’avocat fait observer que le nom d’un juré a été introduit sans que ses pairs n’en soient informés. Le débat est ainsi lancé. Peu après, la séance est suspendue. Mais la cour qui ne veut point faire prospérer les blocages trouve finalement la formule.
S. Debailly