Abidjan, Le procès de l’ex-Première dame ivoirienne Simone Gbagbo à Abidjan a été marqué mercredi par l’audition d’ex-membres de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), puissant et sulfureux syndicat proche de l’ex-président Laurent Gbagbo.
Mme Gbagbo, 65 ans, est jugée depuis le 26 décembre 2015 aux côtés de 82 co-accusés pour son rôle présumé dans les violences meurtrières de la crise postélectorale de 2010-2011, qui fit 3.000 morts et s’acheva par l’arrestation du couple présidentiel.
Principale figure de cet important procès pour la Côte d’Ivoire qui sort d’une décennie de violences, Simone Gbagbo, accusée d’"atteinte à la sûreté de l’Etat", n’était pas présente pour cette journée d’audition qui a vu la comparution de deux ex-membres de la Fesci.
Créée en 1990 à l’avènement du multipartisme, la Fesci, vue parfois comme une milice par ses plus farouches détracteurs, a souvent été accusée par les ONG nationales et internationales de violences à l’égard des opposants de M. Gbagbo, ainsi que de racket en milieu étudiant.
Jean-Brice Zahé, dit "Brico", était le secrétaire général de la Fesci de la cité universitaire de Williamsville, un secteur de la populaire et pauvre commune d’Adjamé, réputé pro-Ouattara. Il avait pour adjoint Max Aubin Zigui Déagoué, alias "Sorcier".
"Sorcier", d’après l’accusation, "était à la tête d’une bande qui tuait et semait la terreur dans le quartier" de Williamsville.
"Je ne dormais plus chez moi, la radio communale Téré a été incendiée, ma maison a été brûlée. Selon les informations, +Sorcier+ faisait partie de ceux qui ont commis ces exactions", a témoigné Youssouf Sylla, le maire d’Adjamé.
Appuyée sur des béquilles, Djénéba Coulibaly a déclaré à la barre que "les gens de +Sorcier+ ont cassé ma porte et tiré une balle dans ma jambe. C’est pourquoi je me déplace avec une béquille (...) Ils ont enlevé mon fils pendant une semaine. Je l’ai retrouvé dans la cité (universitaire) après avoir payé une rançon".
Issa Koné, un agent de sécurité, a raconté comment après avoir été arrêté, battu et dépouillé de son argent, les miliciens "ont menacé de (l)e mettre dans une prison en-dessous des escaliers".
"C’est comme ça que j’ai su qu’il y avait une prison-là", a-t-il poursuivi.
Jean-Brice Zahé, lui, "a coordonné toutes les exactions en tant que secrétaire général de la Fesci" section Williamsville, a déclaré l’accusation.
"Je me reconnais pas dans ces faits. J’ai voté pour le président Laurent Gbagbo et, pendant la crise postélectorale, quand les choses viraient à son désavantage, je me suis enfui de la cité", s’est défendu M. Zahé.
Mardi, la première journée d’auditions avait été consacrée au passage à la barre de Jean-Marius Kéipo, présenté comme un "milicien", et de dix témoins qui tous l’avaient accablé.
L’audience reprend jeudi avec de nouvelles auditions.
Simone Gbagbo est également réclamée par la CPI, qui l’accuse de "crimes contre l’humanité" commis durant la crise postélectorale, à l’instar de son mari, Laurent Gbagbo, emprisonné depuis trois ans et en attente de jugement.
Mais Abidjan refuse son transfèrement à La Haye, arguant qu’il affecterait le processus de réconciliation nationale et que la justice ivoirienne est désormais en mesure d’organiser un procès équitable.
ck-eak/amd
Mme Gbagbo, 65 ans, est jugée depuis le 26 décembre 2015 aux côtés de 82 co-accusés pour son rôle présumé dans les violences meurtrières de la crise postélectorale de 2010-2011, qui fit 3.000 morts et s’acheva par l’arrestation du couple présidentiel.
Principale figure de cet important procès pour la Côte d’Ivoire qui sort d’une décennie de violences, Simone Gbagbo, accusée d’"atteinte à la sûreté de l’Etat", n’était pas présente pour cette journée d’audition qui a vu la comparution de deux ex-membres de la Fesci.
Créée en 1990 à l’avènement du multipartisme, la Fesci, vue parfois comme une milice par ses plus farouches détracteurs, a souvent été accusée par les ONG nationales et internationales de violences à l’égard des opposants de M. Gbagbo, ainsi que de racket en milieu étudiant.
Jean-Brice Zahé, dit "Brico", était le secrétaire général de la Fesci de la cité universitaire de Williamsville, un secteur de la populaire et pauvre commune d’Adjamé, réputé pro-Ouattara. Il avait pour adjoint Max Aubin Zigui Déagoué, alias "Sorcier".
"Sorcier", d’après l’accusation, "était à la tête d’une bande qui tuait et semait la terreur dans le quartier" de Williamsville.
"Je ne dormais plus chez moi, la radio communale Téré a été incendiée, ma maison a été brûlée. Selon les informations, +Sorcier+ faisait partie de ceux qui ont commis ces exactions", a témoigné Youssouf Sylla, le maire d’Adjamé.
Appuyée sur des béquilles, Djénéba Coulibaly a déclaré à la barre que "les gens de +Sorcier+ ont cassé ma porte et tiré une balle dans ma jambe. C’est pourquoi je me déplace avec une béquille (...) Ils ont enlevé mon fils pendant une semaine. Je l’ai retrouvé dans la cité (universitaire) après avoir payé une rançon".
Issa Koné, un agent de sécurité, a raconté comment après avoir été arrêté, battu et dépouillé de son argent, les miliciens "ont menacé de (l)e mettre dans une prison en-dessous des escaliers".
"C’est comme ça que j’ai su qu’il y avait une prison-là", a-t-il poursuivi.
Jean-Brice Zahé, lui, "a coordonné toutes les exactions en tant que secrétaire général de la Fesci" section Williamsville, a déclaré l’accusation.
"Je me reconnais pas dans ces faits. J’ai voté pour le président Laurent Gbagbo et, pendant la crise postélectorale, quand les choses viraient à son désavantage, je me suis enfui de la cité", s’est défendu M. Zahé.
Mardi, la première journée d’auditions avait été consacrée au passage à la barre de Jean-Marius Kéipo, présenté comme un "milicien", et de dix témoins qui tous l’avaient accablé.
L’audience reprend jeudi avec de nouvelles auditions.
Simone Gbagbo est également réclamée par la CPI, qui l’accuse de "crimes contre l’humanité" commis durant la crise postélectorale, à l’instar de son mari, Laurent Gbagbo, emprisonné depuis trois ans et en attente de jugement.
Mais Abidjan refuse son transfèrement à La Haye, arguant qu’il affecterait le processus de réconciliation nationale et que la justice ivoirienne est désormais en mesure d’organiser un procès équitable.
ck-eak/amd