Alphonse Douati qui se présente désormais comme le Secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI) en dépit de l’équipe dirigée par Affi N’Guessan, a été interrogé sur Rfi le mercredi 11 mars 2015. Il s’est prononcé sur les peines infligées notamment à des personnalités proches de l’ex-président Laurent Gbagbo dans le cadre de la crise postélectorale, et sur la crise au FPI.
La Cour d’Assises vient de condamner votre chef politique, Abou Drahamane Sangaré à 5 ans de prison. Quelle a été votre première réaction en apprenant ce jugement ?
La première réaction est de soutenir moralement notre chef, et de le soutenir aussi dans la procédure judiciaire. Pour le reste, nous pensons que la condamnation de Sangaré Abou Drahamane à laquelle il faut ajouter d’ailleurs, celles d’autres personnes proches de la famille de Gbagbo notamment Simone et Michel, relève plus d’une action politique contre le président Laurent Gbagbo et ses amis qu’autre chose. En même temps, nous nous étonnons que le président du parti à l’époque des faits ait bénéficié d’un sursis là où nous connaissons les lourdes peines qui ont été prononcées.
Vous parlez de monsieur Pascal Affi N’Guessan ?
Oui. Que le tribunal l’ait disculpé, nous ne sommes pas contre la liberté de quelqu’un. Mais, nous nous interrogeons. Nous faisons un certain nombre d’analyses. Et nous laissons le tout à l’appréciation de l’histoire et des Ivoiriens.
Il n’a pas été disculpé. Il a été condamné à 18 mois de prison avec sursis…
Nous ne sommes pas contre. Mais, nous faisons seulement une analyse comparative. Lui, président du parti à l’époque des faits bénéficie d’un sursis, là où les autres sont condamnés à de très lourdes peines.
Quel est l’objectif politique dont vous parlez ?
Abou Drahamane Sangaré est l’ami intime de Laurent Gbagbo. C’est avant tout un procès de l’amitié politique entre Sangaré et Laurent Gbagbo. La grande question que nous nous posons est de savoir : dans une Côte d’Ivoire qu’on veut réconcilier et qu’on appelle une Côte d’Ivoire de non impunité, quel sera alors l’avenir de cette réconciliation ?
Vous pensez notamment à la présidentielle du mois d’octobre ?
Si la présidentielle du mois d’octobre doit se faire avec une partie de la population qui ne se reconnaît pas dans les procès, et que c’est une autre partie de la population qui est considérée comme la partie la plus propre, nous allons à des élections avec une partie sale et une partie propre. Je ne crois pas du tout que cela soit une opération qui garantisse l’apaisement nécessaire pour des élections justes.
Est-ce que vous allez vous pourvoir en cassation pour monsieur Sangaré ?
Nous avons demandé à monsieur Sangaré de se pourvoir en cassation. Il est évident que la décision première lui revient. Mais, de notre point de vue, dans la logique où cette possibilité juridique lui est offerte. Nous pensons que dans toute procédure, il faut aller jusqu’au bout.
Il n’est pas en détention pour le moment…
Nous n’avons pas la preuve qu’un mandat de dépôt a été fait contre lui. Nous n’avons pas la preuve que le juge de l’application des peines ait pris une telle mesure. C’est toujours bon de le voir en liberté.
Vous avez désigné monsieur Sangaré président du FPI récemment. S’il est en prison, comment va-t-il diriger le parti ?
Nous n’en sommes pas encore là. Donc, n’allons pas plus vite que la musique. Le FPI dispose dans ses textes fondamentaux d’un ensemble de mécanismes qui permettent de gérer toutes les questions liées à l’absence d’un président lorsqu’il n’est pas en place.
Espérez-vous une grâce présidentielle de la part d’Alassane Ouattara ?
Le problème de la grâce présidentielle n’est pas notre problème à nous. Le problème aurait été un procès équitable dans tous les cas. Mais, notre inquiétude est que monsieur Alassane Ouattara avait prédit que des gens bénéficieraient de la grâce présidentielle. Ce qui nous laisse perplexe, vu qu’il semblait déjà dire que ces gens seront condamnés.
Dans ce procès qui vient de se terminer, la victime était l’Etat. Est-ce que vous souhaiteriez un procès en Côte d’Ivoire cette fois sur les crimes commis contre les civils pendant la crise postélectorale ?
En matière de justice, ce qui est important, c’est l’équité. Notre problème aujourd’hui, c’est d’assurer l’équité. Personne ne peut croire qu’il n’y a que les partisans de Laurent Gbagbo qui sont susceptibles d’avoir commis des crimes. Cette justice, nous la voulons pour tous.
Donc, vous souhaiterez que des membres du camp Ouattara soient mis en cause ?
Il n’y a pas de raison qu’on considère que ceux-là qui étaient même les premiers à prendre les armes contre la République de Côte d’Ivoire, soient en dehors du processus judiciaire. Cela ne fera que donner le sentiment d’une justice partiale.
Pour que les choses soient claires, vous considérez que Pascal Affi N’Guessan n’est plus le président du FPI ? Vous considérez que monsieur Abou Drahamane Sangaré est le président du FPI et que vous en êtes le Secrétaire général ?
C’est le comité central qui est l’organe de décision entre deux Congrès qui a pris cette décision.
Votre priorité, c’est toujours la libération de Laurent Gbagbo ?
Personne ne peut faire de la libération de Laurent Gbagbo une affaire secondaire. Cela est une priorité, pas seulement pour le FPI. Mais nous sommes convaincus que la Côte d’Ivoire dans la recherche de la réconciliation, a besoin de tous ses fils. Notre leader étant Laurent Gbagbo, il faut que tout ce monde-là se retrouve en Côte d’Ivoire.
Propos retranscrits par A.A
La Cour d’Assises vient de condamner votre chef politique, Abou Drahamane Sangaré à 5 ans de prison. Quelle a été votre première réaction en apprenant ce jugement ?
La première réaction est de soutenir moralement notre chef, et de le soutenir aussi dans la procédure judiciaire. Pour le reste, nous pensons que la condamnation de Sangaré Abou Drahamane à laquelle il faut ajouter d’ailleurs, celles d’autres personnes proches de la famille de Gbagbo notamment Simone et Michel, relève plus d’une action politique contre le président Laurent Gbagbo et ses amis qu’autre chose. En même temps, nous nous étonnons que le président du parti à l’époque des faits ait bénéficié d’un sursis là où nous connaissons les lourdes peines qui ont été prononcées.
Vous parlez de monsieur Pascal Affi N’Guessan ?
Oui. Que le tribunal l’ait disculpé, nous ne sommes pas contre la liberté de quelqu’un. Mais, nous nous interrogeons. Nous faisons un certain nombre d’analyses. Et nous laissons le tout à l’appréciation de l’histoire et des Ivoiriens.
Il n’a pas été disculpé. Il a été condamné à 18 mois de prison avec sursis…
Nous ne sommes pas contre. Mais, nous faisons seulement une analyse comparative. Lui, président du parti à l’époque des faits bénéficie d’un sursis, là où les autres sont condamnés à de très lourdes peines.
Quel est l’objectif politique dont vous parlez ?
Abou Drahamane Sangaré est l’ami intime de Laurent Gbagbo. C’est avant tout un procès de l’amitié politique entre Sangaré et Laurent Gbagbo. La grande question que nous nous posons est de savoir : dans une Côte d’Ivoire qu’on veut réconcilier et qu’on appelle une Côte d’Ivoire de non impunité, quel sera alors l’avenir de cette réconciliation ?
Vous pensez notamment à la présidentielle du mois d’octobre ?
Si la présidentielle du mois d’octobre doit se faire avec une partie de la population qui ne se reconnaît pas dans les procès, et que c’est une autre partie de la population qui est considérée comme la partie la plus propre, nous allons à des élections avec une partie sale et une partie propre. Je ne crois pas du tout que cela soit une opération qui garantisse l’apaisement nécessaire pour des élections justes.
Est-ce que vous allez vous pourvoir en cassation pour monsieur Sangaré ?
Nous avons demandé à monsieur Sangaré de se pourvoir en cassation. Il est évident que la décision première lui revient. Mais, de notre point de vue, dans la logique où cette possibilité juridique lui est offerte. Nous pensons que dans toute procédure, il faut aller jusqu’au bout.
Il n’est pas en détention pour le moment…
Nous n’avons pas la preuve qu’un mandat de dépôt a été fait contre lui. Nous n’avons pas la preuve que le juge de l’application des peines ait pris une telle mesure. C’est toujours bon de le voir en liberté.
Vous avez désigné monsieur Sangaré président du FPI récemment. S’il est en prison, comment va-t-il diriger le parti ?
Nous n’en sommes pas encore là. Donc, n’allons pas plus vite que la musique. Le FPI dispose dans ses textes fondamentaux d’un ensemble de mécanismes qui permettent de gérer toutes les questions liées à l’absence d’un président lorsqu’il n’est pas en place.
Espérez-vous une grâce présidentielle de la part d’Alassane Ouattara ?
Le problème de la grâce présidentielle n’est pas notre problème à nous. Le problème aurait été un procès équitable dans tous les cas. Mais, notre inquiétude est que monsieur Alassane Ouattara avait prédit que des gens bénéficieraient de la grâce présidentielle. Ce qui nous laisse perplexe, vu qu’il semblait déjà dire que ces gens seront condamnés.
Dans ce procès qui vient de se terminer, la victime était l’Etat. Est-ce que vous souhaiteriez un procès en Côte d’Ivoire cette fois sur les crimes commis contre les civils pendant la crise postélectorale ?
En matière de justice, ce qui est important, c’est l’équité. Notre problème aujourd’hui, c’est d’assurer l’équité. Personne ne peut croire qu’il n’y a que les partisans de Laurent Gbagbo qui sont susceptibles d’avoir commis des crimes. Cette justice, nous la voulons pour tous.
Donc, vous souhaiterez que des membres du camp Ouattara soient mis en cause ?
Il n’y a pas de raison qu’on considère que ceux-là qui étaient même les premiers à prendre les armes contre la République de Côte d’Ivoire, soient en dehors du processus judiciaire. Cela ne fera que donner le sentiment d’une justice partiale.
Pour que les choses soient claires, vous considérez que Pascal Affi N’Guessan n’est plus le président du FPI ? Vous considérez que monsieur Abou Drahamane Sangaré est le président du FPI et que vous en êtes le Secrétaire général ?
C’est le comité central qui est l’organe de décision entre deux Congrès qui a pris cette décision.
Votre priorité, c’est toujours la libération de Laurent Gbagbo ?
Personne ne peut faire de la libération de Laurent Gbagbo une affaire secondaire. Cela est une priorité, pas seulement pour le FPI. Mais nous sommes convaincus que la Côte d’Ivoire dans la recherche de la réconciliation, a besoin de tous ses fils. Notre leader étant Laurent Gbagbo, il faut que tout ce monde-là se retrouve en Côte d’Ivoire.
Propos retranscrits par A.A