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Editorial Publié le mardi 31 mars 2015 | L’intelligent d’Abidjan

Germanwings : Les six défaillances qui ont conduit au drame avec Andreas Lubitz, co-pilote allemand de 27 ans

Un avion de la compagnie germanwings en vol l'Airbus 320 de la compagnie allemande Germanwings de Barcelone à Dusseldorf (ouest de l'Allemagne) s'est écrasé sur une montagne, à plus de 700 km heure faisant 150 morts. Le quotidien allemand du Dimanche 29 Mars 2015 "BILD" révèle le contenu des échanges enregistrés à l'intérieur du cockpit entre le pilote et Andreas Lubitz, copilote allemand âgé de 27 ans.

On entend les cris des passagers et les derniers bruits issus de la boîte noire. Il ne s'agit pas d'un attentat terroriste perpétré par un musulman intégriste / fanatique / islamiste/ salafiste. L'auteur du suicide criminel immoral et irrationnel est bien un jeune européen, citoyen allemand, natif de la civilisation occidentale numérique, rationnelle, cartésienne, pragmatique, technique et scientifique. L'immoralité et l'irrationalité du crash au dessus de l'Europe qui choque le monde entier, tient à faire copiloter un Airbus 320 par un détraqué mental, une ligne rouge qui ne devait pas être dépassée au nom des principes de précaution et de responsabilité.

A 10h27, le pilote demande à Lubitz de préparer l'atterrissage à Düsseldorf. Ce dernier répondit " j'espère, on verra ". Le pilote sort pour aller aux toilettes. Quelques minutes plus tard, l'avion commence sa descente. Andreas Lubitz a verrouillé la porte du cockpit après la sortie momentanée du commandant de bord, avant de déclencher la descente de l'avion au dessus des montagnes. Alors que les passagers criaient, quelques minutes avant le crash, le commandant a hurlé " ouvre cette foutue porte " à Lubitz qui précipitait l'avion de Germanwings vers le sol. On entend la voix du pilote " pour l'amour de Dieu ", ouvre la porte ". Il essaie de rentrer dans le cockpit en vain, tentant d'ouvrir la porte à la hache, écrit " BILD ".

Eines Tages wird Jeder meinen Namen kennen (Un jour on connaîtra mon nom) avait dit un jour le jeune allemand à son amie. Elle s'est doutée de son angoisse existentielle qui aboutit à la folie et de sa fragilité psychologique car il était en proie à des cauchemars la nuit. La personnalité d'Andreas Lubitz cachait de lourds secrets de sa vie. Il a toujours dissimulé à l'Allemagne et à son employeur ses cinq (5) maux qui clouaient au pilori son rêve de devenir un jour commandant de bord, notamment

1. Son état mental;
2. Sa crise de panique;
3. Sa fragilité psychologique;
4. Le découlement de sa rétine;
5. L'accélération de sa perte de la vue.
Il était un copilote de ligne en pleine dissimulation qui ne devait jamais se trouver aux commandes de l'Airbus 320. A l'origine, le crash n'était ni mécanique de l'appareil ni technique de la Tour de Contrôle. Des erreurs fatales déclinées en failles considérables ont été commises, à savoir :

1. La faille de la personnalité d'Andreas Lubitz
Il était dérangé mentalement. Il souffrait de dépression depuis 2009. Il n'était pas un homme d'action parce qu'un homme d'action est cérébral et émotif. Prétendre qu'à cause de sa maladie, le monde est mal fait et injuste est une réflexion de frustré, d'égoïste, de jaloux et de perdant. L'homme d'action aime se battre. Il puise dans ce combat sa raison de vivre et d'espérer. Le mobile e l'action est l'instinct de conservation de tout homme fort, raisonnable, intelligent et courageux. L'échec s'annonce d'abord par un fléchissement intérieur. La confrontation agressive du jeune copilote allemand conduisant 149 passagers et membres d'équipage à la mort à travers un suicide criminel absurde est la rage de son impuissance pour maîtriser son destin à travers le mensonge, la dissimulation et le dédoublement de sa personnalité.

Jamais un homme ne s'est grandi en abaissant les autres et en les tuant de manière gratuite, préméditée et voulue. Lubitz était un faible car à tout problème, il y'au au moins une solution. Le suicide collectif n'était pas la bonne solution à sa maladie, encore moins le nouvel équilibre dans sa folie. C'est trop facile de se tuer et donner la mort à des innocents. Celui qui se dérobe à l'action trouve des excuses. Celui qui se voue à l'action, trouve les moyens de s'en sortir toujours. L'irrésolution est une approche impossible pour un homme d'action qui comprend que la vie est faite de contradictions non antagonistes qui en font son harmonie, à savoir le jour et la nuit, l'homme et la femme, la pluie et le beau temps, le mariage et le divorce, la santé et la maladie, l'opulence et la pauvreté, la victoire et la défaite, l'ascension et la descente, le pouvoir et la chute, le blanc et le noir, le soleil et la lune, la mer et le désert etc. Le commandant de bord l'a supplié d'ouvrir la porte à cause de Dieu. Il était sourd à l'invocation du Nom de Dieu Le Tout Puissant et restait de marbre au service du diable qui adore le sang, la violence et la mort de 150 personnes.

2. La faille d'autorité du commandant de bord
Il n'a pas su décoder la réponse de Lubitz à son ordre. " J'espère, on verra " est une réponse à double détente d'indiscipline et d'insoumission de la part d'un copilote à son commandant de bord. Cette phrase démontre que le pilote n'était pas autoritaire vis à vis du copilote. La fermeté est nécessaire dans le commandement, parce que si le cavalier hésite, le cheval se dérobe. Le commandant de bord a péché par complaisance et par inexpérience de la personnalité de Lubitz. Il n'a pas été capable de reconnaître les changements de circonstances dans le cockpit et d'agir promptement, en s'occupant lui même de atterrissage de l'A 320 à Düsseldorf , suite à la réponse laconique et de rébellion " j'espère on verra " du jeune allemand.

3. La faille d'origine familiale
La famille est le socle d'une nation et le dernier retranchement d'un individu. Andreas Lubitz vivait en famille avec ses parents qui en savaient trop et fort sur sa maladie et les conséquences. Pourquoi n'ont ils pas procédé à la méthode d'approche comportementale pour déterminer l'incompatibilité entre la maladie de leurs fils et son rêve de continuer à voler et devenir commandant de bord un jour ? Pourquoi ne l'ont ils pas interné dans un asile psychiatrique ? Pourquoi n'ont ils pas aidé leurs fils en faisant une contre expertise médicale chez deux autres psychiatres allemands ou européens différents pour obtenir plus d'informations sur sa descente en enfer et informer la Lufthanza, son employeur du mal pernicieux qui le rongeait au lieu de le dissimuler par compassion ou par complicité?

4. La faille du voisinage
Dans son entourage, tout le monde savait qu'il a été victime d'une dépression en 2009. A quelle fréquence doivent savoir sûrement sa famille et son voisinage immédiat. Pourquoi l'omerta a prévalu pour donner l'impression qu'Andreas Lubitz était un pilote normal comme les autres ? Pourquoi les langues se sont-elles déliées après le crash pas avant sur les troubles de comportement du jeune allemand ?


5. La faille du corps médical
En Europe dévoiler le secret médical du patient est répréhensible par la loi et par la voie de droit privé. Après le diagnostic de sa maladie, le suivi médical, la prise en charge, le traitement, n'était il pas opportun et responsable de la part du médecin traitant d'informer l'employeur de l'arrêt de maladie du jeune pilote pour raison médicale comme alerte économiquement rentable pour ce dernier et préventif pour la société des risques de complication et de dérive de son angoisse existentielle qui aboutit à la folie (Der Amork) ?

6. La faille au sein de l'entreprise
Est-il possible que l'employeur ne soit pas au courant des causes profondes de son arrêt de travail après sa première dépression ? Il est il certain que personne dans l'entreprise ne soit au courant de sa maladie et des impacts négatifs sur sa carrière de copilote de ligne ? Lubitz a t-il pressenti ou été averti d'un chômage de longue durée ? Y'a t-il eu une faille dans le fonctionnement de l'entreprise que Lubitz considérait comme une injustice à son égard ou une sanction de son mérite et de sa brillance d'aviateur de 27 ans ? L'avion est et sera longtemps le moyen de transport le plus sûr au monde. Il faut éviter l'exploitation de l'angoisse et de la désespérance au profit de la série noire. Il y'a deux ans, Jan Cocheret, pilote néerlandais de 35 ans d'expérience, volant aujourd'hui pour la compagnie Emirates, chroniqueur pour le site d'avion Luchtvaartniews ("Aviation News"), prédisait le scénario du crash de Germanwings. A travers son article, Cocheret critiquait le système de sécurisation du cockpit introduit après le 11 Septembre. Il le trouvait inapproprié quant il y'a un problème à l'intérieur de la cabine de pilotage . Dans son texte publié dans la revue Pilot en Vliegtuig ("pilote et avion"), il a proposé l'obligation pour un membre d'équipage de rentrer dans le cockpit lorsque le pilote en sort ou la mise en place d'un second code d'urgence en cas d'incident à l'intérieur du cockpit.

Laurent Maurice Kouakou
Économiste expert consultant
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