Sauf changement de dernière minute, le procès des commandants Abéhi Jean-Noël et de Seka Anselme Yapo alias Séka Séka, s’ouvre ce matin à la salle de conférence de l’état-major des armées au Plateau. Accusés de crimes commis sous le défunt régime des refondateurs, les deux piliers militaires de l’ancien pouvoir vont répondre devant le juge des faits qui leur sont reprochés. «C’est confirmé. L’ouverture du procès aura lieu demain (ce matin) », nous a confié hier, au téléphone, le commissaire du gouvernement Ange Kessy Bernard. Reporté à plusieurs reprises, le procès tant attendu par l’opinion nationale et internationale va commencer avec en toile de fond la manifestation de la vérité sur des évènements qui ont marqué la crise postélectorale, notamment la tuerie des femmes à Abobo en mars 2011. On pourrait également en savoir un peu plus sur les escadrons de la mort qui ont endeuillé de nombreuses familles juste après l’éclatement de la crise de septembre 2002. En effet, le commandant Jean-Noël Abéhi, qui dirigeait l’escadron blindé d’Agban, le plus grand camp de gendarmerie du pays, basé à Abidjan, est soupçonné d’avoir commandité la boucherie de mars 2011 où des chars ont tiré des obus sur des femmes qui marchaient pacifiquement pour exiger le départ de l’ex-chef d’Etat Laurent Gbagbo dans la commune d’Abobo. Les images de la mort atroce de ces 7 femmes ont fait le tour du monde. Qui a donné l’ordre de les abattre ? Les chars mis en causes sont-ils venus du camp d’Agban ? Le commandant Jean-Noël Abéhi qui avait fui le pays en juillet 2011 avant d’être arrêté au Ghana le 4 février 2013 et extradé en Côte d’Ivoire, va certainement être bombardé de questions en vue d’élucider ce grave crime inscrit désormais dans les annales de l’histoire politique de la Côte d’Ivoire. Quant à son co-accusé, ex-chef de la sécurité rapprochée de Simone Gbagbo, il est présenté comme le patron des escadrons de la mort qui ont fait parler d’eux aux premières heures de la crise survenue en septembre 2002 par l’enlèvement et l’assassinat de civils à Abidjan. En tous cas, il était un homme à craindre sous l’ancien régime. Selon les rumeurs qui circule sur son compte, il est un tueur froid.
LO
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