Ce lundi nous sommes à Jour J-83 de l'élection présidentielle. À cette date et dans ce compte à rebours marqué par un embrouillamini, qualifié dans nos colonnes de vraies tensions sous un calme plat (texte rediffusé ce jour en page 11 et à relire), il est de bon ton, de se dire des vérités crues entre frères et entre concitoyens. La vérité fâche, elle rougit les yeux, mais elle peut mettre à l'abri des armes et de la violence. Quand les hommes parlent et se parlent, ils ne tuent pas!
Ainsi donc les alliés du président Charles Konan Banny, que sont les partisans de Gbagbo qui contestent la présidence du Fpi à Pascal Affi N'Guessan, veulent pour la présidentielle 2015, un match retour contre Alassane Ouattara, mais sans l'adversaire Ouattara, c'est-à-dire qu'ils veulent gagner sur le tapis vert, sans effort, en disqualifiant l'adversaire, ou en obtenant le forfait et le retrait du plus sérieux des challengers! Au juste, c'est quoi la démocratie, c'est quoi les règles d'une élection? Surtout que les mêmes alliés du président de la Cnc avaient appelé au boycott du recensement général de la population, et de la révision de la liste électorale! Cette exclusion du désormais citoyen-président, n'est pas ce que le président Bédié avait tenté avec regrets à l'époque? N'est-ce pas également dans cela que Guei avait échoué ? N'est-ce pas encore cela aussi que Gbagbo avait échoué à réaliser, avant « d'abdiquer» (avec joie et de son plein gré, pour affronter à la loyale Ouattara et en finir une fois pour toute) ? Mais manque de pot, Laurent Gbagbo n'a pas pu finir avec Alassane Ouattara. Laurent Gbagbo a été battu pour avoir cru jusqu'au bout, que l'âme de cette Côte d’Ivoire était une âme foncièrement exclusionniste, xénophobe, et ivoiritaire, au mépris de l'histoire et des métissages dont il était lui-même, tributaire. Dans le Fpi des ‘’Gbagbo ou rien’’, on continue donc de penser qu'Alassane Ouattara, devenu entre-temps chef de l'État ivoirien, reste un imposteur, un citoyen pas assez ivoirien, un citoyen s'étant prévalu d'une autre nationalité , et à ce titre, inéligible selon eux, au regard de l'article 35 de la Constitution. Il se trouve que ceux qui disent cela sont des alliés de Charles Konan Banny, qui pour l'instant, se garde d'aborder lui-même la question. Le président de la Cnc devra pourtant bien se déterminer sans confusion, sur la question, un de ces quatre matins. Lui qui a toujours refusé de hurler avec les loups, et qui a dit refuser d'être un imbécile qui ne change pas, est-il désormais dans le camp de ceux qui dénient selon leur analyse, l'éligibilité de d'Alassane Ouattara ?
À ce stade de notre analyse, soyons clair : la date du 25 octobre 2015 peut bien arriver sans que l'élection ait lieu d'une part ; et d'autre part pour une raison, ou pour une autre, notamment la volonté divine, Ouattara, Banny et tout autre candidat peut ne pas être parmi les candidats lors de la présidentielle ivoirienne à venir. Nous parlons et nous analysons souvent sans tenir compte de l'impondérable, ni de la crainte de Dieu. Hélas !
L'absence d'une élection dans 83 jours, ne peut constituer une voix ouverte à une quelconque transition. Nul en dehors de Dieu, ne sait la liste des candidats, ni la réalité de la date du 25 octobre 2015.
Alors quand le groupe d'Abou Dramane Sangaré menace de faire tomber le ciel sur la tête des Ivoiriens, il y a lieu de leur demander s'ils se souviennent de là où ils étaient il y a quatre ans.
Il y a quatre ans ils avaient presque tout le pouvoir, mais ils n'ont pas pu empêcher le déluge de tomber sur leurs propres têtes, le 11 avril 2011. Prison, exil, La Haye sont depuis devenus leur compagnon ! Il est vrai que cabri mort n'a pas peur de couteau, et que les jusqu'aux boutistes du Fpi sont prêts à tous les sacrifices, mais comment peuvent-ils penser que l'on acceptera qu'ils brandissent les mêmes thèmes pour le match retour en exigeant d'exclure le même adversaire du match aller ? Comment développer le slogan du genre ‘’candidat des intérêts de la Côte d'Ivoire’’, si ‘’le candidat de l'étranger’’, celui prétendument de la défense des intérêts de l'étranger et des étrangers que serait Ouattara, n'est pas dans la course?
Quid encore de Banny dans cette bataille d'opinion et dans cette crise des nerfs? L'on peut dire qu'il s'agit d'un jeu de rôle bien orchestré, que le Fpi met la pression, et crie pour obtenir des concessions ; que le Fpi dit les choses les plus grosses ( pas de Ouattara à l'élection présidentielle), pour obtenir les choses les plus simples ( financement public, reconnaissance des Gbagbo ou rien au détriment d'Affi N'Guessan pour diriger le Fpi, recomposition de la Cei). Mais ce jeu est bien dangereux pour la Cnc, et même pour Charles Konan Banny. Les convictions et les choix idéologiques en politique ne se marchandent pas. Il ne saurait y avoir de marchandage au sujet des questions majeures comme celle de l'éligibilité, qui reste une question qui varie au gré des intérêts.
Le Fpi n'ira nulle part avec son regard arbitraire et abusif sur la constitution, avec son incapacité à faire son propre mea culpa, ni le procès de Laurent Gbagbo sur les manipulations autour de la Constitution.
Avec son refus de comprendre que n'eût été la posture d'Alassane Ouattara disant qu'il est visé, mais pas concerné, il était loisible pour le chef de l'État ivoirien, [au-delà de la simple notion de jurisprudence de l'article 48 de Gbagbo], de prendre une décision identique. Avec le recul, l'on voit que c'est bien à dessein que l'effet de la décision article 48 avait été appliqué plus tard à Guillaume Soro, rendu éligible à la présidence de l'Assemblée nationale, quelques jours avant d'avoir 40 ans, l'âge requis.
En 2010 pendant que le camp Gbagbo tentait d'exciter les pulsions, agitait la question identitaire, parlait de souveraineté, d'indépendance, Ouattara déroulait son programme et proposait ses solutions.
Cinq ans après, alors que toutes les solutions qu'il a promises n'ont pas été implémentées , alors que des questions de corruption, de gabegie et bien d'autres arguments de mal gouvernance demeurent à la disposition d'adversaires politiques, qui seraient bien futés et avisés de « s'en prévaloir» , voici à nouveau les ‘’Gbagbo ou rien’’, les mêmes , sous le silence complice et coupable de certains membres de la Cnc , en train de sortir la même thématique identitaire de ces derniers années.
Et ce Fpi des Sangaré et Akoun qui parle, parle, parle, et dont le chef Gbagbo avait pris une décision pour violer l'article 35 de la Constitution, est-il le même qui avait refusé une violation de la Constitution permettant à Diarra, à Banny de signer des décrets? Est-ce, ce même Fpi, qui avait refusé la mise en veilleuse de l'Assemblée nationale? Non la Constitution ne s'applique pas de façon arbitraire et sélective, à la tête du client. Le Fpi qui a rendu éligible Adama Dahico, qui s'est amusé avec la Constitution de la Côte d’Ivoire, ne peut pas nous parler d'une quelconque inéligibilité du président Ouattara, tout en menaçant de poursuites pour haute trahison les membres du Conseil constitutionnel ivoirien!
Charles Kouassi
Ainsi donc les alliés du président Charles Konan Banny, que sont les partisans de Gbagbo qui contestent la présidence du Fpi à Pascal Affi N'Guessan, veulent pour la présidentielle 2015, un match retour contre Alassane Ouattara, mais sans l'adversaire Ouattara, c'est-à-dire qu'ils veulent gagner sur le tapis vert, sans effort, en disqualifiant l'adversaire, ou en obtenant le forfait et le retrait du plus sérieux des challengers! Au juste, c'est quoi la démocratie, c'est quoi les règles d'une élection? Surtout que les mêmes alliés du président de la Cnc avaient appelé au boycott du recensement général de la population, et de la révision de la liste électorale! Cette exclusion du désormais citoyen-président, n'est pas ce que le président Bédié avait tenté avec regrets à l'époque? N'est-ce pas également dans cela que Guei avait échoué ? N'est-ce pas encore cela aussi que Gbagbo avait échoué à réaliser, avant « d'abdiquer» (avec joie et de son plein gré, pour affronter à la loyale Ouattara et en finir une fois pour toute) ? Mais manque de pot, Laurent Gbagbo n'a pas pu finir avec Alassane Ouattara. Laurent Gbagbo a été battu pour avoir cru jusqu'au bout, que l'âme de cette Côte d’Ivoire était une âme foncièrement exclusionniste, xénophobe, et ivoiritaire, au mépris de l'histoire et des métissages dont il était lui-même, tributaire. Dans le Fpi des ‘’Gbagbo ou rien’’, on continue donc de penser qu'Alassane Ouattara, devenu entre-temps chef de l'État ivoirien, reste un imposteur, un citoyen pas assez ivoirien, un citoyen s'étant prévalu d'une autre nationalité , et à ce titre, inéligible selon eux, au regard de l'article 35 de la Constitution. Il se trouve que ceux qui disent cela sont des alliés de Charles Konan Banny, qui pour l'instant, se garde d'aborder lui-même la question. Le président de la Cnc devra pourtant bien se déterminer sans confusion, sur la question, un de ces quatre matins. Lui qui a toujours refusé de hurler avec les loups, et qui a dit refuser d'être un imbécile qui ne change pas, est-il désormais dans le camp de ceux qui dénient selon leur analyse, l'éligibilité de d'Alassane Ouattara ?
À ce stade de notre analyse, soyons clair : la date du 25 octobre 2015 peut bien arriver sans que l'élection ait lieu d'une part ; et d'autre part pour une raison, ou pour une autre, notamment la volonté divine, Ouattara, Banny et tout autre candidat peut ne pas être parmi les candidats lors de la présidentielle ivoirienne à venir. Nous parlons et nous analysons souvent sans tenir compte de l'impondérable, ni de la crainte de Dieu. Hélas !
L'absence d'une élection dans 83 jours, ne peut constituer une voix ouverte à une quelconque transition. Nul en dehors de Dieu, ne sait la liste des candidats, ni la réalité de la date du 25 octobre 2015.
Alors quand le groupe d'Abou Dramane Sangaré menace de faire tomber le ciel sur la tête des Ivoiriens, il y a lieu de leur demander s'ils se souviennent de là où ils étaient il y a quatre ans.
Il y a quatre ans ils avaient presque tout le pouvoir, mais ils n'ont pas pu empêcher le déluge de tomber sur leurs propres têtes, le 11 avril 2011. Prison, exil, La Haye sont depuis devenus leur compagnon ! Il est vrai que cabri mort n'a pas peur de couteau, et que les jusqu'aux boutistes du Fpi sont prêts à tous les sacrifices, mais comment peuvent-ils penser que l'on acceptera qu'ils brandissent les mêmes thèmes pour le match retour en exigeant d'exclure le même adversaire du match aller ? Comment développer le slogan du genre ‘’candidat des intérêts de la Côte d'Ivoire’’, si ‘’le candidat de l'étranger’’, celui prétendument de la défense des intérêts de l'étranger et des étrangers que serait Ouattara, n'est pas dans la course?
Quid encore de Banny dans cette bataille d'opinion et dans cette crise des nerfs? L'on peut dire qu'il s'agit d'un jeu de rôle bien orchestré, que le Fpi met la pression, et crie pour obtenir des concessions ; que le Fpi dit les choses les plus grosses ( pas de Ouattara à l'élection présidentielle), pour obtenir les choses les plus simples ( financement public, reconnaissance des Gbagbo ou rien au détriment d'Affi N'Guessan pour diriger le Fpi, recomposition de la Cei). Mais ce jeu est bien dangereux pour la Cnc, et même pour Charles Konan Banny. Les convictions et les choix idéologiques en politique ne se marchandent pas. Il ne saurait y avoir de marchandage au sujet des questions majeures comme celle de l'éligibilité, qui reste une question qui varie au gré des intérêts.
Le Fpi n'ira nulle part avec son regard arbitraire et abusif sur la constitution, avec son incapacité à faire son propre mea culpa, ni le procès de Laurent Gbagbo sur les manipulations autour de la Constitution.
Avec son refus de comprendre que n'eût été la posture d'Alassane Ouattara disant qu'il est visé, mais pas concerné, il était loisible pour le chef de l'État ivoirien, [au-delà de la simple notion de jurisprudence de l'article 48 de Gbagbo], de prendre une décision identique. Avec le recul, l'on voit que c'est bien à dessein que l'effet de la décision article 48 avait été appliqué plus tard à Guillaume Soro, rendu éligible à la présidence de l'Assemblée nationale, quelques jours avant d'avoir 40 ans, l'âge requis.
En 2010 pendant que le camp Gbagbo tentait d'exciter les pulsions, agitait la question identitaire, parlait de souveraineté, d'indépendance, Ouattara déroulait son programme et proposait ses solutions.
Cinq ans après, alors que toutes les solutions qu'il a promises n'ont pas été implémentées , alors que des questions de corruption, de gabegie et bien d'autres arguments de mal gouvernance demeurent à la disposition d'adversaires politiques, qui seraient bien futés et avisés de « s'en prévaloir» , voici à nouveau les ‘’Gbagbo ou rien’’, les mêmes , sous le silence complice et coupable de certains membres de la Cnc , en train de sortir la même thématique identitaire de ces derniers années.
Et ce Fpi des Sangaré et Akoun qui parle, parle, parle, et dont le chef Gbagbo avait pris une décision pour violer l'article 35 de la Constitution, est-il le même qui avait refusé une violation de la Constitution permettant à Diarra, à Banny de signer des décrets? Est-ce, ce même Fpi, qui avait refusé la mise en veilleuse de l'Assemblée nationale? Non la Constitution ne s'applique pas de façon arbitraire et sélective, à la tête du client. Le Fpi qui a rendu éligible Adama Dahico, qui s'est amusé avec la Constitution de la Côte d’Ivoire, ne peut pas nous parler d'une quelconque inéligibilité du président Ouattara, tout en menaçant de poursuites pour haute trahison les membres du Conseil constitutionnel ivoirien!
Charles Kouassi