Et pendant ce temps, deux jours après « la grande marche » de la CNC, presque plus personne n’en reparle. Qu’en serait-il si elle était interdite ? Cinq jeunes auraient allumé des pneus devant l’Ena et le trafic serait longtemps perturbé. Cinq fescistes auraient barré la route de l'université et ce serait la panique à la Riviera. Cinq militants auraient lancé des cailloux sur la RTI et cinq autres sur la CEI, les policiers auraient usé de gaz lacrymogène, et la rumeur à Yopougon dirait que "c’est gâté " à Cocody. Des médias français en feraient des éditions spéciales, les ONG dénonceraient... 20 bonhommes auraient réussi à faire davantage parler d’eux, pour une marche interdite ; que plus de 200, pour une marche autorisée. Elle n’est pas simple, la démocratie ?
André Silver Konan
Journaliste-écrivain
André Silver Konan
Journaliste-écrivain