Dérivé du latin « veritas », la vérité, selon wikipédia est généralement définie comme la conformité ou la fidélité d’une idée ou d’un jugement avec son objet, autrement dit comme la conformité de ce que l’on dit ou pense avec ce qui est réel. Voici le nœud du débat qui captive en ce moment toute l’opinion ivoirienne face au procès Gbagbo/Blé Goudé en cours devant la juridiction internationale. Tous, juges, procureurs, avocats et autres intervenants ont promis de faire jaillir la vérité. Une course contre la montre est donc engagée. Où se trouve la vérité ? Les juges de la Cpi auront à répondre à cette question. De toutes les déclarations que l’on entend au prétoire, lesquelles sont conformes à la réalité des faits tels qu’ils se sont déroulés en Côte d’Ivoire ? La Cpi a une tâche à la fois complexe et facile. Beaucoup de choses se disent et il n’y a que dans la confrontation des preuves, dans la confrontation des demi-vérités que sortira la vérité à laquelle tout le monde aspire. C’est pourquoi toutes les clameurs et diabolisations devraient faire place à la sérénité pour ne pas brouiller le débat. Ce qui se joue à la Cpi est le résultat de nos propres turpitudes, notre incapacité à régler nos problèmes par nous-mêmes, en un mot, notre échec à tous comme l’a reconnu un homme politique proche du pouvoir. Il ne faut donc pas s’émouvoir de ce que nous allons entendre et de ce que nous allons voir. On a tant voulu ce procès. A présent que nous y sommes, il est bon de le suivre attentivement et arrêter maintenant toutes les campagnes de diabolisation. Ce temps-là est révolu. Le temps des demi-vérités, le temps du mensonge.
S. DEBAILLY
S. DEBAILLY