« La révision de la Constitution ne doit pas être l’affaire d’un camp », conseille Pr. Martin Bléou, ancien ministre de la Sécurité intérieure. Pour lui, la réconciliation nationale n’est pas le seul motif susceptible de porter ou de fonder la révision de la Constitution ; il y a également nécessité d’adapter la Constitution aux besoins du moment, ou de corriger les faiblesses de forme et de fond du texte. Cependant, estime-t-il, l’initiative devrait pouvoir être prise que si, au préalable, le consensus a été réalisé entre les forces socio-politiques, c’est-à-dire entre les différentes composantes du corps social. «Cela s’impose, compte tenu de la nature de contrat social de la Constitution, qui commande que sa modification reçoive l’adhésion de tous », insiste-t-il. « Il devrait en aller ainsi, poursuit-il, pour éviter que les innovations à apporter apparaissent comme parachevées et soient, par la suite, exposées à la contestation par une partie du corps social ». Pr. Martin Bléou s’exprimait ce mercredi 4 mai 2016 au Plateau, à «La tribune de l’AIP », un plateau d’échanges, sur le thème : « La révision de Constitution : Pourquoi ? Comment ? ». La rencontre a enregistré la présence du Pr. Françis Wodié, ancien président du Conseil constitutionnel.
Martin Bléou rappelle aussi que le ‘’projet’’ du Président de la République, en amont, n’a pas pour objet la révision de la Constitution, mais plutôt l’établissement d’une nouvelle Constitution, s’appuyant notamment sur une interview accordée à des médias internationaux en 2015. Citant le président Alassane Ouattara : « Nous aurons une nouvelle Constitution, je l’espère, dès l’année prochaine ». S’agira-t-il donc d’une révision de la Constitution ou de l’élaboration d’une nouvelle en ce qui concerne le processus annoncé par la Commission électorale indépendante (CEI) ? Pour Martin Bléou, la question demeure.
Il a, par ailleurs, souligné la nécessité de détacher les élections législatives à venir du référendum à organiser dans la perspective de la révision de la Constitution. Il qualifie l’éventuel couplage de ces deux échéances de « monstruosité».
Danielle Tagro
Martin Bléou rappelle aussi que le ‘’projet’’ du Président de la République, en amont, n’a pas pour objet la révision de la Constitution, mais plutôt l’établissement d’une nouvelle Constitution, s’appuyant notamment sur une interview accordée à des médias internationaux en 2015. Citant le président Alassane Ouattara : « Nous aurons une nouvelle Constitution, je l’espère, dès l’année prochaine ». S’agira-t-il donc d’une révision de la Constitution ou de l’élaboration d’une nouvelle en ce qui concerne le processus annoncé par la Commission électorale indépendante (CEI) ? Pour Martin Bléou, la question demeure.
Il a, par ailleurs, souligné la nécessité de détacher les élections législatives à venir du référendum à organiser dans la perspective de la révision de la Constitution. Il qualifie l’éventuel couplage de ces deux échéances de « monstruosité».
Danielle Tagro