La rentrée scolaire qui suscite très souvent engouement chez les enfants surtout chez ceux qui foulent pour la première fois une salle de classe est diversement vécue par certains enfants. Ce moment de joie est pour certains parmi eux, source d’inquiétudes. C’est le cas de beaucoup d’enfants cachés dans le tréfonds des campements disséminés çà et là, éloignés les uns des autres dans les campements d’Attobrou, village de la sous-préfecture de Grand-Morié, dans le département d’Agboville. Parcourant des fois 6 à 12 km par jour pour aller à la recherche du savoir et de l’instruction.
A la faveur du tournoi de football organisé à Copa par Dr François Ekissi parrainé par Adou Gbalé, cadre et président de la mutuelle des cadres d’Attobrou, dans le département d’Agboville, nous avons découvert une autre facette du monde scolaire dans certaines bourgades du pays. Copa, gros campement de plus 6 000 âmes, situé à 27 km d’Attobrou et 52 km d’Agboville, chef-lieu de département, est un campement doté d’un minimum d’infrastructures socio-sanitaires avec son école primaire et un centre de santé. Copa vit tranquillement au rythme d’un village presque moderne. De ‘Victorine’ à ‘Coulibaly’ en passant par ‘Cacaotour’ la voie d’accès à Copa est jonchée de gros campements qui parfois sont démunis de tout. Pas d’école, pas de centre de santé. Mais les populations qui y vivent s’y accommodent. Mais très mal. Diby Orphée, 20 ans en classe de Tle à N’douci a dû quitter le campement ‘Agnéby’ situé à 3 km de Copa pour aller se faire inscrire à N’douci pour son cursus au primaire. C’est le même cas chez Mlle Assokpé Dorgelès, élève en 4ième à Attobrou, qui a été ‘déportée’ chez son grand-père pour poursuivre son cursus primaire. « Ici, au campement ‘Agnéby’, les élèves parcourent 3 km en aller et retour c’est-à-dire 6 km par jour pour aller apprendre à Copa. », ont décrit les deux jeunes filles. Qui trouvent ce trajet très épuisant avant d’indiquer que le plus gros obstacle est la traversée du fleuve Agnéby communément appelé ‘Agbo’ par ces enfants de 6 ans. Quant à Koffi N’guessan, 52 ans, paysan et habitant du campement ‘Agnéby’, il pense que la situation des enfants du campement est très alarmante dans la mesure où certains finissent par abandonner l’école sous le poids de la fatigue et de la distance. « Certains de mes enfants ont dû abandonner les classes à cause de la trop longue distance et des incessantes crues du fleuve même si jusque-là aucun drame n’a encore été enregistré », a martelé le vieux-jeune. C’est la même atmosphère que décrit ici Michel Kambela, 70 ans, planteur, au campement ‘Agnéby’. « Il n’y a pas que nos enfants d’ici qui souffrent de cette situation. D’autres enfants dont les campements des parents sont situés à près de 3 km derrière notre campement parcourent eux aussi 6 km par jour pour arriver à Copa. », a dépeint le septuagénaire. Qui craint pour la santé de ses enfants qui, selon lui, se nourrissent mal en temps d’école. La cantine de l’école ne fonctionnant pas trop bien, nous sommes obligés de leur préparer de la nourriture et d’acheter de l’attiéké qu’ils amènent avec eux dans des conditions assez difficiles avec parfois le risque de renversement de la nourriture. « Si jamais, il arrive qu’un enfant verse sa nourriture, il ne peut plus revenir pour en redemander et il est sujet à la mendicité pour tenir le coup », ajoute-t-il, anxieux. Michel Kambela qui dit avoir vécu longtemps dans ce campement sait qu’en période de crue du fleuve, les enfants sont obligés d’aller à l’école par une traversée de l’eau à la pirogue avec tous les risques que cela comporte. Aussi, en temps de saison pluvieuse, ajoute-t-il, les mômes sont très souvent trempés par la pluie. Et que d’ailleurs, beaucoup d’enfants en âge d’aller à l’école n’y sont pas allés ou ont abandonné à cause de tous ces obstacles et intempéries. Cette situation est durement vécue par le directeur de l’école de Copa qui s’inquiète aussi de l’avenir de beaucoup d’enfants en âge d’aller à l’école. « La seule école que je dirige ne peut absorber tous ces enfants en âge d’aller à l’école. Et je suis obligé chaque année d’en refouler malgré moi à cause du nombre pléthorique dans les salles de classe. », a dépeint Guillaume Yavo, directeur de l’Epp Copa. Qui reconnaît que la cantine de son école ne fonctionne pas tout à fait bien et qu’en plus pour essayer d’endiguer ce problème, l’on devrait penser à créer une autre école à Copa ou d’autres écoles dans certains campements pour freiner le flux massif chez lui. Soucieux des difficultés des enfants et de leurs parents, un homme de bonne volonté a bien voulu créer une école de fortune dénommée ‘EpvAttobrou-Agnéby’ dans des broussailles au milieu de champs de bananes et de manioc . Mais le fondateur de cet établissement de fortune qui n’est pas un philanthrope fait appliquer différents prix selon les niveaux d’étude. Ainsi, les frais de scolarité de la classe de Cp1 coûtent 15000 francs quand la classe de Cp2 coûte 18 000 francs et 22 000 francs pour la toute nouvelle classe de Ce1. Sans compter le droit d’inscription qui s’élève à 6 000 francs Cfa. Ces différents prix sont jugés acceptables par les habitants et malgré le manque de garantie de sécurité où les enfants côtoient différents reptiles, les parents d’élèves eux disent s’en contenter pour garder leurs enfants auprès d’eux. Touchés par cet appel de détresse des parents i souhaitent que l’Etat rapproche l’école de leurs enfants. Adou Gbalé, président de la mutuelle des cadres d’Attobrou, appelle lui aussi l’Etat au secours de ‘ses’ parents et enfants perdus derrière le fleuve Agnéby dans le campement ‘Agnéby’ par la construction de salles de classe. « Les conditions difficiles dans lesquelles ces petits enfants vont à l’école sont frappantes et ne laissent personne indifférente. J’avoue que c’est la première fois que j’arrive ici au campement ‘Agnéby’ mais ce qui s’y passe est ahurissant et insoutenable. », a regretté l’informaticien d’une Banque . Ajoutant que « ces enfants et leurs parents pensent avoir été oubliés mais je voudrais les rassurer pour dire que l’Etat viendra à leurs secours ». Toutefois, il a lancé un appel de détresse à l’Etat afin que ces enfants ne soient pas oubliés dans la politique de l’école obligatoire prônée par le gouvernement. « Je voudrais demander à Mme le ministre de l’Education nationale de nous venir en aide en faisant construire des salles de classe afin que nos enfants en âge d’aller à l’école qui sont nombreux et qui courent beaucoup de risques en traversant ce grand fleuve tous les jours ne soient pas davantage menacés», a dit Adou Gbalé. Qui pense que Copa et ces gros campements environnants dont le campement ‘Agnéby’ qui n’est pas un cas isolé sont un terreau fertile pour l’application de la politique de l’école obligatoire à Agboville.
Ahou Moayé
A la faveur du tournoi de football organisé à Copa par Dr François Ekissi parrainé par Adou Gbalé, cadre et président de la mutuelle des cadres d’Attobrou, dans le département d’Agboville, nous avons découvert une autre facette du monde scolaire dans certaines bourgades du pays. Copa, gros campement de plus 6 000 âmes, situé à 27 km d’Attobrou et 52 km d’Agboville, chef-lieu de département, est un campement doté d’un minimum d’infrastructures socio-sanitaires avec son école primaire et un centre de santé. Copa vit tranquillement au rythme d’un village presque moderne. De ‘Victorine’ à ‘Coulibaly’ en passant par ‘Cacaotour’ la voie d’accès à Copa est jonchée de gros campements qui parfois sont démunis de tout. Pas d’école, pas de centre de santé. Mais les populations qui y vivent s’y accommodent. Mais très mal. Diby Orphée, 20 ans en classe de Tle à N’douci a dû quitter le campement ‘Agnéby’ situé à 3 km de Copa pour aller se faire inscrire à N’douci pour son cursus au primaire. C’est le même cas chez Mlle Assokpé Dorgelès, élève en 4ième à Attobrou, qui a été ‘déportée’ chez son grand-père pour poursuivre son cursus primaire. « Ici, au campement ‘Agnéby’, les élèves parcourent 3 km en aller et retour c’est-à-dire 6 km par jour pour aller apprendre à Copa. », ont décrit les deux jeunes filles. Qui trouvent ce trajet très épuisant avant d’indiquer que le plus gros obstacle est la traversée du fleuve Agnéby communément appelé ‘Agbo’ par ces enfants de 6 ans. Quant à Koffi N’guessan, 52 ans, paysan et habitant du campement ‘Agnéby’, il pense que la situation des enfants du campement est très alarmante dans la mesure où certains finissent par abandonner l’école sous le poids de la fatigue et de la distance. « Certains de mes enfants ont dû abandonner les classes à cause de la trop longue distance et des incessantes crues du fleuve même si jusque-là aucun drame n’a encore été enregistré », a martelé le vieux-jeune. C’est la même atmosphère que décrit ici Michel Kambela, 70 ans, planteur, au campement ‘Agnéby’. « Il n’y a pas que nos enfants d’ici qui souffrent de cette situation. D’autres enfants dont les campements des parents sont situés à près de 3 km derrière notre campement parcourent eux aussi 6 km par jour pour arriver à Copa. », a dépeint le septuagénaire. Qui craint pour la santé de ses enfants qui, selon lui, se nourrissent mal en temps d’école. La cantine de l’école ne fonctionnant pas trop bien, nous sommes obligés de leur préparer de la nourriture et d’acheter de l’attiéké qu’ils amènent avec eux dans des conditions assez difficiles avec parfois le risque de renversement de la nourriture. « Si jamais, il arrive qu’un enfant verse sa nourriture, il ne peut plus revenir pour en redemander et il est sujet à la mendicité pour tenir le coup », ajoute-t-il, anxieux. Michel Kambela qui dit avoir vécu longtemps dans ce campement sait qu’en période de crue du fleuve, les enfants sont obligés d’aller à l’école par une traversée de l’eau à la pirogue avec tous les risques que cela comporte. Aussi, en temps de saison pluvieuse, ajoute-t-il, les mômes sont très souvent trempés par la pluie. Et que d’ailleurs, beaucoup d’enfants en âge d’aller à l’école n’y sont pas allés ou ont abandonné à cause de tous ces obstacles et intempéries. Cette situation est durement vécue par le directeur de l’école de Copa qui s’inquiète aussi de l’avenir de beaucoup d’enfants en âge d’aller à l’école. « La seule école que je dirige ne peut absorber tous ces enfants en âge d’aller à l’école. Et je suis obligé chaque année d’en refouler malgré moi à cause du nombre pléthorique dans les salles de classe. », a dépeint Guillaume Yavo, directeur de l’Epp Copa. Qui reconnaît que la cantine de son école ne fonctionne pas tout à fait bien et qu’en plus pour essayer d’endiguer ce problème, l’on devrait penser à créer une autre école à Copa ou d’autres écoles dans certains campements pour freiner le flux massif chez lui. Soucieux des difficultés des enfants et de leurs parents, un homme de bonne volonté a bien voulu créer une école de fortune dénommée ‘EpvAttobrou-Agnéby’ dans des broussailles au milieu de champs de bananes et de manioc . Mais le fondateur de cet établissement de fortune qui n’est pas un philanthrope fait appliquer différents prix selon les niveaux d’étude. Ainsi, les frais de scolarité de la classe de Cp1 coûtent 15000 francs quand la classe de Cp2 coûte 18 000 francs et 22 000 francs pour la toute nouvelle classe de Ce1. Sans compter le droit d’inscription qui s’élève à 6 000 francs Cfa. Ces différents prix sont jugés acceptables par les habitants et malgré le manque de garantie de sécurité où les enfants côtoient différents reptiles, les parents d’élèves eux disent s’en contenter pour garder leurs enfants auprès d’eux. Touchés par cet appel de détresse des parents i souhaitent que l’Etat rapproche l’école de leurs enfants. Adou Gbalé, président de la mutuelle des cadres d’Attobrou, appelle lui aussi l’Etat au secours de ‘ses’ parents et enfants perdus derrière le fleuve Agnéby dans le campement ‘Agnéby’ par la construction de salles de classe. « Les conditions difficiles dans lesquelles ces petits enfants vont à l’école sont frappantes et ne laissent personne indifférente. J’avoue que c’est la première fois que j’arrive ici au campement ‘Agnéby’ mais ce qui s’y passe est ahurissant et insoutenable. », a regretté l’informaticien d’une Banque . Ajoutant que « ces enfants et leurs parents pensent avoir été oubliés mais je voudrais les rassurer pour dire que l’Etat viendra à leurs secours ». Toutefois, il a lancé un appel de détresse à l’Etat afin que ces enfants ne soient pas oubliés dans la politique de l’école obligatoire prônée par le gouvernement. « Je voudrais demander à Mme le ministre de l’Education nationale de nous venir en aide en faisant construire des salles de classe afin que nos enfants en âge d’aller à l’école qui sont nombreux et qui courent beaucoup de risques en traversant ce grand fleuve tous les jours ne soient pas davantage menacés», a dit Adou Gbalé. Qui pense que Copa et ces gros campements environnants dont le campement ‘Agnéby’ qui n’est pas un cas isolé sont un terreau fertile pour l’application de la politique de l’école obligatoire à Agboville.
Ahou Moayé