A la dernière sortie de mon fan-club, l’une des conférences, animée par Ferdinand Bléka, était intitulée : « Comment faire des Africains un Japonais. » Je lui avais proposé ce thème en partant de son livre : « Quand le Japon appelle l’Afrique au développement. » Avant et après cette conférence, des hommes ont réagi. Jamais de femmes lorsqu’il s’agit de tout ce qui touche ou frôle la politique et même le social. Considérant que les femmes achètent 88 % de tout ce qui est produit au monde, on comprend aisément les difficultés financières de la presse d’information générale tandis que la presse féminine croule sous la publicité, source de rentabilité pour un journal. Or, la critique masculine consiste à faire le gros dos, à se faire remarquer et à contester pour contester, créant ainsi, sur les réseaux sociaux, une cacophonie indescriptible. Des hommes refusent que les Africains deviennent des Japonais. Qu’ils restent des Africains. Ils ont bien raison. Mais aucun d’entre eux n’ayant lu le livre ou assisté à la conférence on peut parler de mauvaise foi de leur part. Le manque de connaissance est un danger pour le développement harmonieux d’une nation. Des pays africains pour ne pas mettre en mal la cohésion nationale ont la tentation de couper dans leur pays les réseaux sociaux. Si cette tendance de dire de tout et de n’importe quoi, sans objectivité, continue ainsi, je suis certain que des pays africains vont couper les réseaux sociaux. Devenir des Africains qui peuvent le contester ? Mais si en cinquante ans le devenir Africain n’a pas produit les résultats escomptés, comment ne pas prendre chez les autres ce qui a fait leur force ? Au Japon existe une nation. En Afrique continue encore les ethnies, les tribus qui ne s’intègrent toujours pas dans la nation. Le pire, c’est dans tous les pays africains et s’aggravent chaque jour un peu plus. A chaque nomination à des postes, la même question revient : « Pourquoi pas nous ? » C’est-à-dire notre ethnie. Presque tous les conflits politiques et les guerres qui naissent et se poursuivent sur notre continent prennent racine dans les problèmes d’ethnie et de région. Bléka l’a écrit dans son livre mais tous les Africains le savent. Pas de développement sans la construction d’une nation. On y est trop loin pour le moment en Afrique. Le Japon malgré ses ethnies et ses régions l’a parfaitement réussi. Pourquoi ne pas les imiter ? En Afrique, la nation existe quand l’équipe nationale de football joue. Et c’est tout. Le reste, c’est la division. J’en veux toujours aux pères de nos nations. Paix à leur âme ! Après les indépendances tous ont imité les colonisateurs. A savoir diviser pour régner. Avec les oncles de la nation le défi sera encore plus grand pour construire une nation. La première tâche pour toutes les nations africaines, ensemble, est une loi pour interdire à tout candidat aux municipales et aux législatives de ne plus se présenter dans leur région d’origine. Cela sera impossible par pays. L’UA doit y penser. Cinquante ans perdus ! Pitié pour l’Afrique. Rester des Africains, c’est persister dans le retard et l’absentéisme au travail. Les chiffres sont bien connus. Ferdinand Bléka les cite et même des curés de paroisse. De tous les continents du monde, l’Afrique tient la queue et même loin de l’avant-dernier. Aucun développement possible sans beaucoup travailler des heures et des heures. L’Afrique le sait, c’est parce qu’elle travaille moins qu’elle ne se développe pas. Beaucoup de fidèles arrivent en retard aux messes le dimanche. Notre faible capacité de travail s’explique par la chaleur. Mais la quasi-totalité des bureaux sont ventilés ou climatisés. La raison est donc ailleurs. Le manque d’intérêt pour ce qu’ils font. Cela se remarque aux concours. Un seul individu peut se présenter à huit concours. Cela signifie qu’il n’aime aucun et son rendement sera faible. Ce n’est pas dans ce continent, où dit-on est apparu le premier homme, qu’un patron va démissionner ou se suicider pour ne pas avoir atteint ses objectifs. C’est encore au Japon que les travailleurs, malgré la grève, continuent le boulot en portant un brassard. L’amour et la réussite du pays avant tout. En Afrique, on ose dire sur les réseaux sociaux sa haine du lundi. Sa haine de repartir au travail. Si on veut être des Africains, c’est bien. Continuons ! Le Pasteur Kambiri, le télé-évangéliste disait : « Si on envoyait tous les Américains en Afrique et les Africains en Amérique, dans quinze ans, on ne reconnaîtra pas l’Afrique et au même moment l’Amérique deviendra sous-développée avec des tas d’ordures, des vendeurs et des vendeuses à tous les carrefours, des huttes dans les carrefours, la jalousie qui va détruire tous les projets, etc…Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.
Isaïe Biton Koulibaly
Isaïe Biton Koulibaly