La retraite devient pour de nombreux travailleurs africains un moment difficile. Nietzche disait que l’ennui est mortel. A les voir dans les villages, dans les petites villes, principalement, s’adonner aux jeux traditionnels, à la fréquentation des bistrots, la période de la retraite est un moment dangereux à traverser. Ceux qui restent dans les grandes capitales errent à travers les rues comme des âmes en peine cherchant à sortir d’un trou dont ils ne voient pas la sotie. On revient encore à l’ennui. Si pour les fonctionnaires, la retraite, du moins, la pension ne change pas trop par rapport à leur salaire passé, par contre, pour ceux du privé, la chute du revenu est brutale. Durant sa carrière, tout employé, tout fonctionnaire, pense à ce moment d’ennui qui va arriver vers la cinquantaine ou la soixantaine, le moment de sa vie où il est dans la plénitude de sa force, particulièrement pour l’homme. Personne n’a donc besoin de lui dire comment préparer ces longs mois de retraite qu’il va vivre. Rapidement, dans sa carrière, tout fonctionnaire, tout travailleur va se rendre compte que la différence est très grande entre la théorie et la pratique. On dépense toujours plus que ce qu’on gagne. Durant tous les trente ou quarante ans de carrière seront une course de poursuite entre les gains et l’épargne. Le spectacle vu à la remise des premiers jours des certificats de vie, afin d’obtenir sa pension mensuelle, montre, on ne peut plus que cette vie n’est pas un long fleuve tranquille. Ce n’est pas sur ces années de travail qu’on prépare sa retraite mais durant l’enfance. Quelque chose que j’aime beaucoup chez les Occidentaux est la recherche. Dans tous les domaines de la vie ils nous livrent des réflexions. Avec des références, des preuves. Chaque année, d’autres chercheurs vont creuser encore les excellents résultats trouvés. L’Afrique a de nombreuses et excellentes universités. Je suis persuadé que de nombreuses recherches sont déposées chaque année. Toutefois, on le regrette, très peu sont publiées. On sait la cause. Pas de moyens financiers. Les Etats ont pour priorité les salaires, les étudiants n’entendront pas d’augmentation de frais d’inscription. Souvent, on se demande, nous les Africains, ce qu’on a pu bien faire au bon Dieu ? Cette situation que vivent de nombreux retraités africains était déjà perspective à travers les travaux des chercheurs occidentaux sur le destin des enfants. Les différentes recherches révèlent que tout ce que l’adulte fait bien et qu’il fera toute sa vie lui est venue déjà avant six ans, sept ans. Tous les organes créateurs sont fixés avant cet âge. L’architecte d’aujourd’hui a déjà conçu des plans de maison avant sept ans. Le pilote, la plupart des pilotes, vous diront que déjà petits leur jeu favori était de faire « voler » des avions. Le grand cardinal d’aujourd’hui se souviendra que tout enfant il essayait d’imiter les gestes du prêtre. Alors, ayant une carrière venue de loin on ne pourra plus s’ennuyer à la retraite. La passion avant sept ans restera pour toute la vie. Ces personnes qui ne pratiquent pas leurs activités pour le salaire mais pour leur passion. En principe, dans les petites classes, surtout en Occident, et c’est très pédagogique, le maitre demande toujours à l’enfant quel métier il aimerait exercer devenu adulte ? On se souvient encore de la réponse de Nicolas Sarkozy à sa maitresse. « Je serai président de la République. » Et l’institutrice de répondre à l’enfant : « Mon papa sera le Pape. » Je sais que de nombreux destins africains sont passés par le moule de l’enfance. Si de nombreux destins sont spontanés ou naturel, le don la plupart des destins crées avant sept ans sont venus des parents qui intéressent leurs enfants à un domaine particulier. En matière de lecture, des livres en plastique ou caoutchouc existent en animaux. Le bébé s’y amuse avec dans son bain et sera forcément un grand lecteur. . Des plastiques à envoyer rapidement en Afrique. Imaginez l’actuel Pape François, sans sa grand-mère ? Il n’aurait même pas été même un diacre. Chaque parent peut et doit forger le destin de sa progéniture vers une fonction précise et cela est facile à faire. Ouvrir ses yeux sur ce que vous voulez qu’elle fasse. Des retraités, avec des moyens colossaux, se lancent dans la conquête de la terre. Que de plantations et de champs ! Beaucoup d’appelés et peu d’élus. On ne vient pas ainsi à la terre. Beaucoup me parlent de leur envie de m’imiter. Moi, je suis dans le livre avant même d’aller à l’école. Je connais un médecin qui jouait au docteur quand elle avait à peine cinq ans. Jamais elle ne se sentira une retraitée encore moins de s’ennuyer. Tout se forge avant sept ans, pensez-y, à la naissance de votre nouveau-né, ce matin. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochain
Par Isaie Biton Koulibaly
Par Isaie Biton Koulibaly