Abidjan – Sur l’initiative du député M’Bolo Nando Martin, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mamadou Sangafowa Coulibaly s’est soumis mercredi soir au Parlement, à une séance de "Question orale avec débat" relative à la filière café-cacao.
Selon le vice-président Lacina Koné qui a présidé la séance, le député M’Bolo Martin, président du groupe parlementaire Vox populi, a soumis le texte au Président de la République, Alassane Ouattara, qui a bien voulu désigner le ministre de l’Agriculture et du Développement rural en qualité de commissaire du Gouvernement.
Dans son exposé des motifs, le député a demandé au ministre d’expliciter certains points qui constituent une source d’inquiétude pour les élus du peuple dont le mécanisme de fixation du prix d’achat bord champ, l’avenir de la filière café-cacao, la question des coopératives agricoles, l’utilité du Conseil du café-cacao et surtout de la réforme de la filière qui, estime-t-il, en lieu et place de l’embellie, a entraîné une crise, de nombreuses plaintes et la grogne des paysans qui n’ont pas vu leurs revenus s’améliorer.
En réponse, le ministre Sangafowa Coulibaly a d’abord situé le contexte de la réforme survenue en 2012. Il a fait un rappel sur le processus qui a conduit à cette réforme, la 3ème dans en Côte d’Ivoire qui a connu successivement la stabilisation (gestion unique de la filière par l’Etat), la libéralisation (absence totale de l’Etat) puis la présente réforme qui emprunte le meilleur des deux précédentes avec une gestion paritaire entre l’Etat, le secteur privé et les organisations professionnelles agricoles (OPA).
Expliquant qu’il s’agit tout de même de l’histoire récente de l’économie agricole de la Côte d’Ivoire, Sangafowa Coulibaly a rappelé aux députés qu’avant 2012, la filière était confrontée à une instabilité chronique, avec un prix moyen d’achat de cacao à 600 FCFA/kg, dans le meilleur des cas, fixé à la tête du client, une dégradation continue de la qualité de la fève provoquant une décote du cacao d’origine Côte Ivoire, ainsi qu’une fiscalité et une parafiscalité sans limite variant selon les besoins des quatre structures de gestion, avec à la clé un prix résiduel indicatif servi aux producteurs (qu’on n’était pas tenu de respecter).
Conséquence de cette pratique, le désintéressement des producteurs qui se sont tournés vers d’autres filières notamment l’hévéa, et 75% d’entre eux vivant sous le seuil de pauvreté. « Rester impuissant face à cette situation, serait de renoncer au mandat que le peuple souverain a confié au Président Alassane Ouattara », a commenté le commissaire du Gouvernement.
Pour lui, les principaux acquis de la réforme de 2012 sont d’abord la création d’un seul organe de régulation, de stabilisation et de développement de la filière (Le Conseil du café-cacao), l’amélioration de la gouvernance du secteur, la fixation d’un prix minimum garanti bord champ respecté, sous peine de sanction qui a atteint un record de 1100 FCFA/kg en 2015, le paiement d’au moins 60% du prix CAF aux producteurs, une fiscalité/parafiscalité plafonnée à 22% (un taux jamais atteint car tournant autour de 18%).
De plus, l’on note une nette amélioration de la qualité des produits avec subséquemment l’accroissement des revenus des producteurs. A ce niveau, leurs revenus sont passés de 3 000 milliards FCFA en 2011 à 6 000 milliards en 2016 quand le taux de pauvreté a été réduit sur la même période de plus à 60% à 56%, en milieu rural. Cette réforme est soutenue par la mise en place du Fonds d’investissement en milieu rural (FIMR), la distribution de matériel agricole amélioré, également des Lois et Programmes mis en place pour réglementer le secteur agricole (LOACI, PNIA…).
Sur l’utilité du Conseil du café-cacao, le ministre est revenu sur ses acquis, s’appropriant l’adage selon lequel il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. « Ce n’est pas parce qu’il y a une crise, somme toute ponctuelle, qu’il faut remettre en cause la structure ou la réforme », a affirmé le ministre qui dit croire en l’avenir du cacao tant pour les pays producteurs que consommateurs, tout en restant confiant en la capacité de la Côte d’Ivoire de tenir le leadership.
cmas
Selon le vice-président Lacina Koné qui a présidé la séance, le député M’Bolo Martin, président du groupe parlementaire Vox populi, a soumis le texte au Président de la République, Alassane Ouattara, qui a bien voulu désigner le ministre de l’Agriculture et du Développement rural en qualité de commissaire du Gouvernement.
Dans son exposé des motifs, le député a demandé au ministre d’expliciter certains points qui constituent une source d’inquiétude pour les élus du peuple dont le mécanisme de fixation du prix d’achat bord champ, l’avenir de la filière café-cacao, la question des coopératives agricoles, l’utilité du Conseil du café-cacao et surtout de la réforme de la filière qui, estime-t-il, en lieu et place de l’embellie, a entraîné une crise, de nombreuses plaintes et la grogne des paysans qui n’ont pas vu leurs revenus s’améliorer.
En réponse, le ministre Sangafowa Coulibaly a d’abord situé le contexte de la réforme survenue en 2012. Il a fait un rappel sur le processus qui a conduit à cette réforme, la 3ème dans en Côte d’Ivoire qui a connu successivement la stabilisation (gestion unique de la filière par l’Etat), la libéralisation (absence totale de l’Etat) puis la présente réforme qui emprunte le meilleur des deux précédentes avec une gestion paritaire entre l’Etat, le secteur privé et les organisations professionnelles agricoles (OPA).
Expliquant qu’il s’agit tout de même de l’histoire récente de l’économie agricole de la Côte d’Ivoire, Sangafowa Coulibaly a rappelé aux députés qu’avant 2012, la filière était confrontée à une instabilité chronique, avec un prix moyen d’achat de cacao à 600 FCFA/kg, dans le meilleur des cas, fixé à la tête du client, une dégradation continue de la qualité de la fève provoquant une décote du cacao d’origine Côte Ivoire, ainsi qu’une fiscalité et une parafiscalité sans limite variant selon les besoins des quatre structures de gestion, avec à la clé un prix résiduel indicatif servi aux producteurs (qu’on n’était pas tenu de respecter).
Conséquence de cette pratique, le désintéressement des producteurs qui se sont tournés vers d’autres filières notamment l’hévéa, et 75% d’entre eux vivant sous le seuil de pauvreté. « Rester impuissant face à cette situation, serait de renoncer au mandat que le peuple souverain a confié au Président Alassane Ouattara », a commenté le commissaire du Gouvernement.
Pour lui, les principaux acquis de la réforme de 2012 sont d’abord la création d’un seul organe de régulation, de stabilisation et de développement de la filière (Le Conseil du café-cacao), l’amélioration de la gouvernance du secteur, la fixation d’un prix minimum garanti bord champ respecté, sous peine de sanction qui a atteint un record de 1100 FCFA/kg en 2015, le paiement d’au moins 60% du prix CAF aux producteurs, une fiscalité/parafiscalité plafonnée à 22% (un taux jamais atteint car tournant autour de 18%).
De plus, l’on note une nette amélioration de la qualité des produits avec subséquemment l’accroissement des revenus des producteurs. A ce niveau, leurs revenus sont passés de 3 000 milliards FCFA en 2011 à 6 000 milliards en 2016 quand le taux de pauvreté a été réduit sur la même période de plus à 60% à 56%, en milieu rural. Cette réforme est soutenue par la mise en place du Fonds d’investissement en milieu rural (FIMR), la distribution de matériel agricole amélioré, également des Lois et Programmes mis en place pour réglementer le secteur agricole (LOACI, PNIA…).
Sur l’utilité du Conseil du café-cacao, le ministre est revenu sur ses acquis, s’appropriant l’adage selon lequel il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. « Ce n’est pas parce qu’il y a une crise, somme toute ponctuelle, qu’il faut remettre en cause la structure ou la réforme », a affirmé le ministre qui dit croire en l’avenir du cacao tant pour les pays producteurs que consommateurs, tout en restant confiant en la capacité de la Côte d’Ivoire de tenir le leadership.
cmas