• Monsieur le Directeur de Cabinet du MINASS ;
• Madame le Chef de Cabinet ;
• Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux des organes de presses et agences de communication, chers amis de la presse ;
• Madame et messieurs les Directeurs Généraux de CLEAN EBURNIE, MOTA-ENGIL AFRICA, ECOTI SA, et CLEAN BOR CI ;
• Messieurs les Directeur Généraux de PFO Africa Côte d’Ivoire et Véolia Côte d’Ivoire ;
• Mesdames et Messieurs les Conseillers Techniques, Directeurs Généraux, Directeurs Centraux et Chefs de Service ;
• Mesdames et Messieurs les Coordonnateurs de Projets ;
• Monsieur le Président de l’Association Interprofessionnelle des Opérateurs de la Filière des Déchets solides ;
• Honorables Guides Religieux ;
• Honorables Chefs Traditionnels ;
• Mesdames et Messieurs les Responsables d’ONG et Organisations de la Société Civile ;
• Distingués invités ;
• Mesdames et Messieurs ;
De Juin 2011 à novembre 2012, et depuis janvier 2016, la problématique de la gestion des déchets ménagers, et de manière générale celle de la propreté de nos villes ont été notre lot quotidien.
Faire de la Côte d’Ivoire un pays propre était la première instruction, ferme, donnée par le Président de la République, SEM Alassane OUATTARA. Car en effet, sa vision et sa détermination à faire de notre pays, un grand pays, moderne et au travail, grâce à des ivoiriens rassemblés et en bonne santé, passe nécessairement par l’exigence d’un cadre de vie propre et sain.
Chers amis journalistes,
Vous avez été témoin du parcours, des initiatives et de la détermination du gouvernement à tout mettre en œuvre pour inverser la tendance.
À la date du 20 septembre 2018, où en sommes-nous?
Pourra-t-on enfin voir de manière concrète les changements tant annoncés dans notre secteur de la salubrité ? Telle est la question que se posent nos concitoyens, et particulièrement ceux vivant dans l’agglomération d’Abidjan.
Je comprends donc tout naturellement votre présence distinguée ce matin, et voudrais très sincèrement vous remercier, pour l’intérêt que vous accordez à l’objet de notre rencontre de ce jour, et vous l’avez certainement compris : il s’agit de la propreté de notre pays et plus particulièrement celle du District Autonome d’Abidjan, notre capitale économique, vitrine de notre Côte d’Ivoire.
C’est avec beaucoup de joie que je vous reçois pour vous annoncer de manière officielle, le processus de démarrage de notre Projet Pays Propre, ambition chère au Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA.
Mesdames et Messieurs ;
Honorables invités ;
Cet important projet n’aurait pas pu recevoir un coup d’accélérateur, sans le leadership et l’engagement personnel du Premier Ministre Amadou GON COULIBALY.
Je voudrais ici lui traduire toute ma reconnaissance et mon admiration et à travers lui, témoigner ma gratitude et mon dévouement sans cesse renouvelé, au Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA.
Permettez-moi aussi d’adresser mes remerciements et mes encouragements à l’ensemble des membres du Gouvernement qui ont œuvré sans relâche à nos côtés dans notre lutte quotidienne pour offrir aux populations vivant en Côte d’Ivoire, un cadre de vie propre et sain.
Il s’agit tout particulièrement des ministres de la construction et de l’urbanisme, de l’équipement et des routes, de l’économie et des finances, et du Secrétaire d’Etat au budget.
Mesdames et Messieurs ;
Chers amis de la presse ;
Est-il encore besoin de revenir sur le diagnostic peu reluisant de la salubrité en général et particulièrement de la gestion des déchets dans le District Autonome d’Abidjan et les villes de l’intérieur du pays ? Nous avons déjà tant parlé et reparlé de :
- la reconstitution rapide des dépôts sauvages d’ordures ménagères çà et là ;
- la faible structuration de la chaîne opérationnelle de gestion des déchets ne tenant pas compte de l’aspect propreté ;
- la promotion de l’économie linéaire avec l’ensemble des déchets uniquement destinés à l’abandon ;
- l’insuffisance des moyens humains et financiers ;
- l’utilisation de véhicules et de matériels de collecte inadaptés ;
- la prolifération des acteurs informels dans l’exécution des opérations de pré-collecte, de récupération, de recyclage et de valorisation, effectuées en dehors des règles élémentaires de sécurité environnementale et sanitaire ;
- l’absence d’infrastructures adéquates. C’est le cas de la décharge publique d’Akouédo et des autres décharges non contrôlées dans les autres localités du pays. Ces décharges présentent des risques certains pour l’environnement, la santé et le développement.
Nous avons ensemble décrié cette situation que nous jugeons insupportable et inacceptable pour notre pays, et avons même reconnu qu’elle est due en grande partie, à l’incivisme de l’ensemble de la population.
Cette insalubrité est en effet imputable à nous tous : décideurs, politiques, religieux, chefs traditionnels, secteur privé, jeunes, femmes, enfants, hommes et femmes des médias...
Cela me donne l’occasion de rappeler que la Côte d’Ivoire produit actuellement par an, plus de 2 996 536,88 tonnes de déchets solides ménagers et assimilés.
Dans le District Autonome d’Abidjan, ce sont un peu plus de 4 900 tonnes de déchets qui sont produits chaque jour soit environ 1 800 000 tonnes par an.
Et seulement environ 70% de ces déchets sont collectés par jour, laissant les 30% dans les rues, les ravins, les ouvrages d’assainissement, les cours d’eaux, les zones inaccessibles aux véhicules.
Distingués invités,
Au vu de cette situation peu reluisante du secteur des déchets et conformément à nos engagements nationaux et internationaux, le Gouvernement a décidé d’opérer des réformes structurantes pour que le secteur des déchets soit un pilier de la promotion d’un cadre de vie et de travail agréable.
Nous nous sommes employés à :
- corriger toutes les insuffisances constatées, aggravées par les nombreuses crises que notre pays a connues ;
- définir une politique de salubrité ;
- enfin, à engager une lutte contre la dégradation de notre patrimoine écologique et urbain, afin de faire de notre pays, un espace où le droit absolu à la santé et à un environnement sain, est effectif pour chacun.
Ainsi, une réforme institutionnelle du secteur a vu le jour ; l’Agence Nationale de Gestion des Déchets (ANAGED) a été créée ; un projet Pays Propre a été conçu, et un nouveau système de propreté dans l’agglomération d’Abidjan a été adopté par le gouvernement en 2016.
Notre ambition première est de faire d’Abidjan, la vitrine de notre pays, un modèle de propreté à travers trois (03) axes majeurs :
- La gestion écologique des déchets par une approche inclusive et participative ;
- La lutte contre le désordre urbain les nuisances sonores ;
- Et enfin, la sensibilisation et l’éducation au changement de comportements.
1. Pour la gestion écologiquement rationnelle des déchets
Deux processus majeurs visant à moderniser la gestion des déchets solides ménagers et assimilés dans le District Autonome d’Abidjan ont été conduits. Il s’agit de la structuration de la chaîne des opérations de pré-collecte, collecte, transport et traitement, et la construction d’infrastructures modernes.
Concernant le premier processus, un d’appel d’offres international a été organisé à l’issu duquel, deux opérateurs de compétences avérées ont été retenus. Il s’agit de :
- la société ECOTI SA qui est un groupement d’opérateurs tunisiens et ivoiriens et qui assurera le service de propreté des communes d’Abobo, d’Anyama, de Bingerville, de Cocody et du Plateau ;
- la société ECO EBURNIE, filiale nationale de l’entreprise portugaise MOTA ENGIL. Elle sera chargée de la propreté des communes d’Adjamé, Attécoubé, Yopougon, Songon, Koumassi, Marcory, Port-Bouët et Treichville.
Ces deux opérateurs se chargeront de faire :
- une pré-collecte avec une amélioration du conditionnement des déchets et le développement du tri sélectif depuis les ménages et aux postes de groupage, préférentiellement dans les quartiers périphériques et difficilement accessibles ;
- la collecte depuis les ménages, les points de collecte, les postes de groupage et le transport de ces déchets aux centres de transfert pour leur transvasement dans des conteneurs de capacités comprises entre 30 à 70 m3.
Pour ce faire, nous avons déjà réceptionné le jeudi 26 avril 2018, dans l’enceinte du Port Autonome d’Abidjan, 155 camions flambant neufs de ramassage ainsi que 450 coffres modernes.
A ce jour, nous sommes à 350 camions et 650 coffres flambants neufs ;
- le transport des déchets depuis les centres de transfert jusqu’au Centre de Valorisation et d’Enfouissement Technique (CVET) de Kossihouen avec des gros porteurs pour notamment, réduire le coût du transport et minimiser le flux des véhicules du secteur déchet dans la circulation.
Pour le traitement des déchets, l’option a été prise en faveur de l’économie circulaire : le tri et la valorisation seront développés et l’élimination ne sera réservée qu’aux ultimes.
La valorisation permettra de produire de l’énergie à partir du biogaz, des biofertilisants et des matériaux recyclés.
Le deuxième processus a été initié et a abouti à la délégation de la conception, la construction, le financement et l’exploitation du Centre de Valorisation et d’Enfouissement Technique du District Autonome d’Abidjan.
L’entreprise retenue, appelée CLEAN EBURNIE, est un groupement constitué de la société ivoirienne CLEAN BOR-CI et de l’entreprise portugaise MOTA ENGIL.
Le CVET de Kossihouen est une initiative révolutionnaire en Côte d’Ivoire.
Il s’agit d’un ouvrage construit selon les standards internationaux pour recevoir et traiter chaque année et au démarrage des activités dès le mois de novembre 2018, au moins 1 250 000 tonnes de déchets. Cette capacité va augmenter pour permettre le traitement d’au moins 90% de la production totale de déchets du District Autonome d’Abidjan sur les sept (07) années de délégation.
Mesdames et Messieurs ;
Chers invités ;
Le CVET de Kossihouen qui sera en service dès le mois de novembre 2018 permettra d’une part, de démarrer le processus de fermeture et de réhabilitation effectives de la décharge d’Akouédo. D’autre part, il permettra de démarrer la valorisation des déchets et d’assurer une élimination écologiquement rationnelle des ultimes.
Plus qu’un système moderne de gestion des déchets à Abidjan, c’est un nouveau contrat social que le Gouvernement propose aux populations ivoiriennes, particulièrement celles du District Autonome d’Abidjan. Ce système va créer environ 6 000 emplois directs et indirects.
2. Concernant la lutte contre le désordre urbain
Une réforme institutionnelle est en cours pour la création d’une Police chargée de la lutte contre l’insalubrité. Cette structure viendra renforcer les actions de l’unité de police chargé de la lutte contre les incivilités.
De plus, les opérations de déguerpissement qui ont démarrées seront renforcées et étendues au-delà du territoire du District Autonome d’Abidjan.
Pour la lutte contre les nuisances sonores, un décret réglementant les bruits de voisinage et les arrêtés subséquents ont été pris. Les actions sur le terrain pour l’application de cette réglementation ont démarré depuis 2016 et se sont renforcées.
La délivrance des certificats de salubrité sera améliorée en accord avec le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique et étendue à tous les secteurs d’activités susceptibles de constituer une source d’insalubrité.
3. Concernant le troisième axe, c’est-à-dire la sensibilisation et l’éducation au changement de comportement :
Nous avons entrepris plusieurs actions dont notamment :
- L’institution de l’opération Grand Ménage le 1er samedi de chaque mois qui est à sa 19ième édition et dont la stratégie nationale est disponible ;
- L’institution de la Semaine Nationale de la Propreté du 1er au 06 août de chaque année et qui est à sa 3ième édition ;
- Le renforcement de la coordination des ONG, des Syndics de copropriété, des mutuelles de développement local et des associations de salubrité pour promouvoir une participation plus accrue de la population aux activités de salubrité et de propreté ;
- Les campagnes de sensibilisation à l’endroit des élèves, des leaders religieux, des Chefs traditionnels, des associations de femmes et de jeunes, des Institutions de la République.
Mesdames et messieurs,
Chers invités,
Notre politique de propreté nécessite une adhésion totale de tous.
C’est pourquoi j’en appelle encore une fois à notre sens du civisme et de la responsabilité.
Le Gouvernement joue sa partition. Il initie, sensibilise et assure le financement. En effet, le coût annuel de la nouvelle gestion des déchets solides ménagers et assimilés d’Abidjan passera désormais de 22 milliards FCFA avant les réformes à plus de 45 milliards FCFA après les réformes soit une hausse de 104,55%.
Que de chemins parcourus, parsemés d’embûches et d’incompréhensions parfois !
La forte démographie d’Abidjan et les problèmes fonciers y afférents, associés aux coûts des travaux de viabilisation des voies d’accès et des sites nous ont beaucoup retardé.
A cela, il faut ajouter le phénomène NIMBY, c’est-à-dire, « Not In My Back Yard. »
Il faut comprendre par ce phénomène que dans tous les pays du monde, il a été prouvé que même dans le cadre de grands projets écologiques structurants, les populations commencent toujours par refuser de voir les ouvrages dans leur « arrière cours » ou proche de chez elles.
Et cela, quand même le projet peut apporter une solution à un problème d’intérêt général et créer par la même occasion, un mieux être, des emplois et de la richesse pour les populations.
Mais alors où en sommes-nous? Êtes-vous tenté de me demander?
Je tiens à vous rassurer. L’état d’avancement des travaux est aujourd’hui très satisfaisant et le démarrage des prestations est prévu pour le début du mois de novembre 2018.
Encore environ 45 jours de patience!
Le CVET de Kossihouen ouvrira ses portes et les nouveaux opérateurs du système de propreté et de de collecte pourront enfin démarrer leurs activités.
Toute chose qui marquera tout naturellement la fermeture de la décharge d’Akouédo.
Mesdames et Messieurs ;
Abidjan retrouvera son lustre d’antan et la Côte d’Ivoire avec, grâce à chacune et à chacun de nous.
Abidjan refera notre fierté.
La fierté de l’ivoirien ambitieux de vivre dans un cadre de vie et de travail sain et propre.
Nous continuons de travailler et de réfléchir à des innovations.
Et nous allons y arriver !
Ensemble !
Par l’implication et l’adhésion de tous, car les enjeux en matière de santé publique et d’environnement sont majeurs. Sans parler des enjeux économiques pour la Côte d’Ivoire.
Oui, nous devons y arriver parce qu’il y a une véritable volonté politique plus forte et affichée aujourd’hui.
En effet, le Président Alassane Ouattara, soucieux de l’urgence de ces questions, a décidé d’augmenter le budget du secteur déchets comme je l’ai indiqué plus haut.
Il met tout en œuvre pour atteindre l’émergence de la Côte d’Ivoire à l’horizon 2020 et la naissance de l’ivoirien nouveau.
L’ivoirien nouveau, écoresponsable, capable de faire le tri, de conditionner ses déchets et de les sortir aux heures indiquées.
L’ivoirien nouveau qui veille à la préservation de son environnement.
L’ivoirien nouveau qui sait interpeler et sait sensibiliser contre toute dégradation de son espace de vie, dans la convivialité et le vivre ensemble.
L’ivoirien nouveau qui ne se donnera aucune raison d’uriner et déféquer dans les rues, de verser de l’eau usagée ou ses ordures ménagères en dehors des espaces dédiés, de s’installer anarchiquement çà et là.
Oui nous allons y arriver !
Ensemble, nous serons les acteurs fiers de la beauté reconquise de notre capitale et de notre cher pays, la Côte d’Ivoire.
Oui, nous pouvons y arriver !
Et nous allons y arriver !
Car comme un penseur le disait et je cite « Il n’y a pas de destin forclos, il n’y a que des responsabilités désertées » fin de citation.
Mesdames et Messieurs ;
Je voudrais vous réitérer mes sincères remerciements pour votre participation à cette conférence de presse et pour votre intérêt à la politique de salubrité et de propreté que nous engageons pour apporter notre pierre au chantier d’émergence de la Côte d’Ivoire.
Je forme le vœu que tout se passe pour le mieux afin que chacun puisse d’ici peu, se reconnaître dans cette belle œuvre, celle de faire de notre pays, un havre de propreté et de beauté.
Je vous remercie pour votre aimable attention.
MADAME LE MINISTRE DE L’ASSAINISSEMENT ET DE LA SALUBRITE
• Madame le Chef de Cabinet ;
• Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux des organes de presses et agences de communication, chers amis de la presse ;
• Madame et messieurs les Directeurs Généraux de CLEAN EBURNIE, MOTA-ENGIL AFRICA, ECOTI SA, et CLEAN BOR CI ;
• Messieurs les Directeur Généraux de PFO Africa Côte d’Ivoire et Véolia Côte d’Ivoire ;
• Mesdames et Messieurs les Conseillers Techniques, Directeurs Généraux, Directeurs Centraux et Chefs de Service ;
• Mesdames et Messieurs les Coordonnateurs de Projets ;
• Monsieur le Président de l’Association Interprofessionnelle des Opérateurs de la Filière des Déchets solides ;
• Honorables Guides Religieux ;
• Honorables Chefs Traditionnels ;
• Mesdames et Messieurs les Responsables d’ONG et Organisations de la Société Civile ;
• Distingués invités ;
• Mesdames et Messieurs ;
De Juin 2011 à novembre 2012, et depuis janvier 2016, la problématique de la gestion des déchets ménagers, et de manière générale celle de la propreté de nos villes ont été notre lot quotidien.
Faire de la Côte d’Ivoire un pays propre était la première instruction, ferme, donnée par le Président de la République, SEM Alassane OUATTARA. Car en effet, sa vision et sa détermination à faire de notre pays, un grand pays, moderne et au travail, grâce à des ivoiriens rassemblés et en bonne santé, passe nécessairement par l’exigence d’un cadre de vie propre et sain.
Chers amis journalistes,
Vous avez été témoin du parcours, des initiatives et de la détermination du gouvernement à tout mettre en œuvre pour inverser la tendance.
À la date du 20 septembre 2018, où en sommes-nous?
Pourra-t-on enfin voir de manière concrète les changements tant annoncés dans notre secteur de la salubrité ? Telle est la question que se posent nos concitoyens, et particulièrement ceux vivant dans l’agglomération d’Abidjan.
Je comprends donc tout naturellement votre présence distinguée ce matin, et voudrais très sincèrement vous remercier, pour l’intérêt que vous accordez à l’objet de notre rencontre de ce jour, et vous l’avez certainement compris : il s’agit de la propreté de notre pays et plus particulièrement celle du District Autonome d’Abidjan, notre capitale économique, vitrine de notre Côte d’Ivoire.
C’est avec beaucoup de joie que je vous reçois pour vous annoncer de manière officielle, le processus de démarrage de notre Projet Pays Propre, ambition chère au Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA.
Mesdames et Messieurs ;
Honorables invités ;
Cet important projet n’aurait pas pu recevoir un coup d’accélérateur, sans le leadership et l’engagement personnel du Premier Ministre Amadou GON COULIBALY.
Je voudrais ici lui traduire toute ma reconnaissance et mon admiration et à travers lui, témoigner ma gratitude et mon dévouement sans cesse renouvelé, au Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA.
Permettez-moi aussi d’adresser mes remerciements et mes encouragements à l’ensemble des membres du Gouvernement qui ont œuvré sans relâche à nos côtés dans notre lutte quotidienne pour offrir aux populations vivant en Côte d’Ivoire, un cadre de vie propre et sain.
Il s’agit tout particulièrement des ministres de la construction et de l’urbanisme, de l’équipement et des routes, de l’économie et des finances, et du Secrétaire d’Etat au budget.
Mesdames et Messieurs ;
Chers amis de la presse ;
Est-il encore besoin de revenir sur le diagnostic peu reluisant de la salubrité en général et particulièrement de la gestion des déchets dans le District Autonome d’Abidjan et les villes de l’intérieur du pays ? Nous avons déjà tant parlé et reparlé de :
- la reconstitution rapide des dépôts sauvages d’ordures ménagères çà et là ;
- la faible structuration de la chaîne opérationnelle de gestion des déchets ne tenant pas compte de l’aspect propreté ;
- la promotion de l’économie linéaire avec l’ensemble des déchets uniquement destinés à l’abandon ;
- l’insuffisance des moyens humains et financiers ;
- l’utilisation de véhicules et de matériels de collecte inadaptés ;
- la prolifération des acteurs informels dans l’exécution des opérations de pré-collecte, de récupération, de recyclage et de valorisation, effectuées en dehors des règles élémentaires de sécurité environnementale et sanitaire ;
- l’absence d’infrastructures adéquates. C’est le cas de la décharge publique d’Akouédo et des autres décharges non contrôlées dans les autres localités du pays. Ces décharges présentent des risques certains pour l’environnement, la santé et le développement.
Nous avons ensemble décrié cette situation que nous jugeons insupportable et inacceptable pour notre pays, et avons même reconnu qu’elle est due en grande partie, à l’incivisme de l’ensemble de la population.
Cette insalubrité est en effet imputable à nous tous : décideurs, politiques, religieux, chefs traditionnels, secteur privé, jeunes, femmes, enfants, hommes et femmes des médias...
Cela me donne l’occasion de rappeler que la Côte d’Ivoire produit actuellement par an, plus de 2 996 536,88 tonnes de déchets solides ménagers et assimilés.
Dans le District Autonome d’Abidjan, ce sont un peu plus de 4 900 tonnes de déchets qui sont produits chaque jour soit environ 1 800 000 tonnes par an.
Et seulement environ 70% de ces déchets sont collectés par jour, laissant les 30% dans les rues, les ravins, les ouvrages d’assainissement, les cours d’eaux, les zones inaccessibles aux véhicules.
Distingués invités,
Au vu de cette situation peu reluisante du secteur des déchets et conformément à nos engagements nationaux et internationaux, le Gouvernement a décidé d’opérer des réformes structurantes pour que le secteur des déchets soit un pilier de la promotion d’un cadre de vie et de travail agréable.
Nous nous sommes employés à :
- corriger toutes les insuffisances constatées, aggravées par les nombreuses crises que notre pays a connues ;
- définir une politique de salubrité ;
- enfin, à engager une lutte contre la dégradation de notre patrimoine écologique et urbain, afin de faire de notre pays, un espace où le droit absolu à la santé et à un environnement sain, est effectif pour chacun.
Ainsi, une réforme institutionnelle du secteur a vu le jour ; l’Agence Nationale de Gestion des Déchets (ANAGED) a été créée ; un projet Pays Propre a été conçu, et un nouveau système de propreté dans l’agglomération d’Abidjan a été adopté par le gouvernement en 2016.
Notre ambition première est de faire d’Abidjan, la vitrine de notre pays, un modèle de propreté à travers trois (03) axes majeurs :
- La gestion écologique des déchets par une approche inclusive et participative ;
- La lutte contre le désordre urbain les nuisances sonores ;
- Et enfin, la sensibilisation et l’éducation au changement de comportements.
1. Pour la gestion écologiquement rationnelle des déchets
Deux processus majeurs visant à moderniser la gestion des déchets solides ménagers et assimilés dans le District Autonome d’Abidjan ont été conduits. Il s’agit de la structuration de la chaîne des opérations de pré-collecte, collecte, transport et traitement, et la construction d’infrastructures modernes.
Concernant le premier processus, un d’appel d’offres international a été organisé à l’issu duquel, deux opérateurs de compétences avérées ont été retenus. Il s’agit de :
- la société ECOTI SA qui est un groupement d’opérateurs tunisiens et ivoiriens et qui assurera le service de propreté des communes d’Abobo, d’Anyama, de Bingerville, de Cocody et du Plateau ;
- la société ECO EBURNIE, filiale nationale de l’entreprise portugaise MOTA ENGIL. Elle sera chargée de la propreté des communes d’Adjamé, Attécoubé, Yopougon, Songon, Koumassi, Marcory, Port-Bouët et Treichville.
Ces deux opérateurs se chargeront de faire :
- une pré-collecte avec une amélioration du conditionnement des déchets et le développement du tri sélectif depuis les ménages et aux postes de groupage, préférentiellement dans les quartiers périphériques et difficilement accessibles ;
- la collecte depuis les ménages, les points de collecte, les postes de groupage et le transport de ces déchets aux centres de transfert pour leur transvasement dans des conteneurs de capacités comprises entre 30 à 70 m3.
Pour ce faire, nous avons déjà réceptionné le jeudi 26 avril 2018, dans l’enceinte du Port Autonome d’Abidjan, 155 camions flambant neufs de ramassage ainsi que 450 coffres modernes.
A ce jour, nous sommes à 350 camions et 650 coffres flambants neufs ;
- le transport des déchets depuis les centres de transfert jusqu’au Centre de Valorisation et d’Enfouissement Technique (CVET) de Kossihouen avec des gros porteurs pour notamment, réduire le coût du transport et minimiser le flux des véhicules du secteur déchet dans la circulation.
Pour le traitement des déchets, l’option a été prise en faveur de l’économie circulaire : le tri et la valorisation seront développés et l’élimination ne sera réservée qu’aux ultimes.
La valorisation permettra de produire de l’énergie à partir du biogaz, des biofertilisants et des matériaux recyclés.
Le deuxième processus a été initié et a abouti à la délégation de la conception, la construction, le financement et l’exploitation du Centre de Valorisation et d’Enfouissement Technique du District Autonome d’Abidjan.
L’entreprise retenue, appelée CLEAN EBURNIE, est un groupement constitué de la société ivoirienne CLEAN BOR-CI et de l’entreprise portugaise MOTA ENGIL.
Le CVET de Kossihouen est une initiative révolutionnaire en Côte d’Ivoire.
Il s’agit d’un ouvrage construit selon les standards internationaux pour recevoir et traiter chaque année et au démarrage des activités dès le mois de novembre 2018, au moins 1 250 000 tonnes de déchets. Cette capacité va augmenter pour permettre le traitement d’au moins 90% de la production totale de déchets du District Autonome d’Abidjan sur les sept (07) années de délégation.
Mesdames et Messieurs ;
Chers invités ;
Le CVET de Kossihouen qui sera en service dès le mois de novembre 2018 permettra d’une part, de démarrer le processus de fermeture et de réhabilitation effectives de la décharge d’Akouédo. D’autre part, il permettra de démarrer la valorisation des déchets et d’assurer une élimination écologiquement rationnelle des ultimes.
Plus qu’un système moderne de gestion des déchets à Abidjan, c’est un nouveau contrat social que le Gouvernement propose aux populations ivoiriennes, particulièrement celles du District Autonome d’Abidjan. Ce système va créer environ 6 000 emplois directs et indirects.
2. Concernant la lutte contre le désordre urbain
Une réforme institutionnelle est en cours pour la création d’une Police chargée de la lutte contre l’insalubrité. Cette structure viendra renforcer les actions de l’unité de police chargé de la lutte contre les incivilités.
De plus, les opérations de déguerpissement qui ont démarrées seront renforcées et étendues au-delà du territoire du District Autonome d’Abidjan.
Pour la lutte contre les nuisances sonores, un décret réglementant les bruits de voisinage et les arrêtés subséquents ont été pris. Les actions sur le terrain pour l’application de cette réglementation ont démarré depuis 2016 et se sont renforcées.
La délivrance des certificats de salubrité sera améliorée en accord avec le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique et étendue à tous les secteurs d’activités susceptibles de constituer une source d’insalubrité.
3. Concernant le troisième axe, c’est-à-dire la sensibilisation et l’éducation au changement de comportement :
Nous avons entrepris plusieurs actions dont notamment :
- L’institution de l’opération Grand Ménage le 1er samedi de chaque mois qui est à sa 19ième édition et dont la stratégie nationale est disponible ;
- L’institution de la Semaine Nationale de la Propreté du 1er au 06 août de chaque année et qui est à sa 3ième édition ;
- Le renforcement de la coordination des ONG, des Syndics de copropriété, des mutuelles de développement local et des associations de salubrité pour promouvoir une participation plus accrue de la population aux activités de salubrité et de propreté ;
- Les campagnes de sensibilisation à l’endroit des élèves, des leaders religieux, des Chefs traditionnels, des associations de femmes et de jeunes, des Institutions de la République.
Mesdames et messieurs,
Chers invités,
Notre politique de propreté nécessite une adhésion totale de tous.
C’est pourquoi j’en appelle encore une fois à notre sens du civisme et de la responsabilité.
Le Gouvernement joue sa partition. Il initie, sensibilise et assure le financement. En effet, le coût annuel de la nouvelle gestion des déchets solides ménagers et assimilés d’Abidjan passera désormais de 22 milliards FCFA avant les réformes à plus de 45 milliards FCFA après les réformes soit une hausse de 104,55%.
Que de chemins parcourus, parsemés d’embûches et d’incompréhensions parfois !
La forte démographie d’Abidjan et les problèmes fonciers y afférents, associés aux coûts des travaux de viabilisation des voies d’accès et des sites nous ont beaucoup retardé.
A cela, il faut ajouter le phénomène NIMBY, c’est-à-dire, « Not In My Back Yard. »
Il faut comprendre par ce phénomène que dans tous les pays du monde, il a été prouvé que même dans le cadre de grands projets écologiques structurants, les populations commencent toujours par refuser de voir les ouvrages dans leur « arrière cours » ou proche de chez elles.
Et cela, quand même le projet peut apporter une solution à un problème d’intérêt général et créer par la même occasion, un mieux être, des emplois et de la richesse pour les populations.
Mais alors où en sommes-nous? Êtes-vous tenté de me demander?
Je tiens à vous rassurer. L’état d’avancement des travaux est aujourd’hui très satisfaisant et le démarrage des prestations est prévu pour le début du mois de novembre 2018.
Encore environ 45 jours de patience!
Le CVET de Kossihouen ouvrira ses portes et les nouveaux opérateurs du système de propreté et de de collecte pourront enfin démarrer leurs activités.
Toute chose qui marquera tout naturellement la fermeture de la décharge d’Akouédo.
Mesdames et Messieurs ;
Abidjan retrouvera son lustre d’antan et la Côte d’Ivoire avec, grâce à chacune et à chacun de nous.
Abidjan refera notre fierté.
La fierté de l’ivoirien ambitieux de vivre dans un cadre de vie et de travail sain et propre.
Nous continuons de travailler et de réfléchir à des innovations.
Et nous allons y arriver !
Ensemble !
Par l’implication et l’adhésion de tous, car les enjeux en matière de santé publique et d’environnement sont majeurs. Sans parler des enjeux économiques pour la Côte d’Ivoire.
Oui, nous devons y arriver parce qu’il y a une véritable volonté politique plus forte et affichée aujourd’hui.
En effet, le Président Alassane Ouattara, soucieux de l’urgence de ces questions, a décidé d’augmenter le budget du secteur déchets comme je l’ai indiqué plus haut.
Il met tout en œuvre pour atteindre l’émergence de la Côte d’Ivoire à l’horizon 2020 et la naissance de l’ivoirien nouveau.
L’ivoirien nouveau, écoresponsable, capable de faire le tri, de conditionner ses déchets et de les sortir aux heures indiquées.
L’ivoirien nouveau qui veille à la préservation de son environnement.
L’ivoirien nouveau qui sait interpeler et sait sensibiliser contre toute dégradation de son espace de vie, dans la convivialité et le vivre ensemble.
L’ivoirien nouveau qui ne se donnera aucune raison d’uriner et déféquer dans les rues, de verser de l’eau usagée ou ses ordures ménagères en dehors des espaces dédiés, de s’installer anarchiquement çà et là.
Oui nous allons y arriver !
Ensemble, nous serons les acteurs fiers de la beauté reconquise de notre capitale et de notre cher pays, la Côte d’Ivoire.
Oui, nous pouvons y arriver !
Et nous allons y arriver !
Car comme un penseur le disait et je cite « Il n’y a pas de destin forclos, il n’y a que des responsabilités désertées » fin de citation.
Mesdames et Messieurs ;
Je voudrais vous réitérer mes sincères remerciements pour votre participation à cette conférence de presse et pour votre intérêt à la politique de salubrité et de propreté que nous engageons pour apporter notre pierre au chantier d’émergence de la Côte d’Ivoire.
Je forme le vœu que tout se passe pour le mieux afin que chacun puisse d’ici peu, se reconnaître dans cette belle œuvre, celle de faire de notre pays, un havre de propreté et de beauté.
Je vous remercie pour votre aimable attention.
MADAME LE MINISTRE DE L’ASSAINISSEMENT ET DE LA SALUBRITE