Deux journalistes ivoiriens reconnus coupables de «diffamation» ont été, condamnés mardi soir à Abidjan, par la justice ivoirienne à payer chacun cinq millions de francs CFA, à l’issue d’un procès de plusieurs heures, a constaté APA sur place en Côte d’Ivoire où la nouvelle loi sur la presse promulguée fin décembre 2017 dépénalise le délit de presse.
Le directeur de publication du quotidien Le Temps, Yacouba Gbané et Barthélemy Téhin, journaliste au sein du même journal appartenant au Groupe de presse Cyclone, proche de l’ex-chef de l’Etat Laurent Gbagbo étaient poursuivis pour «flagrant délit de diffamation».
Ce procès fait suite à la parution d’un article dans l’édition du samedi 29 février et dimanche 1er mars 2020 du journal Le Temps sous le titre, «Fraudes au sommet, corruption...la Côte d’Ivoire, un véritable état voyou ». L'article incriminé évoque également l'affaire «fraude aux concours de la fonction publique».
« C’est lourd comme peine et c’est inadmissible. Nous sommes dans un pays de liberté et la liberté d’expression doit être de mise », a déclaré à APA, Yacouba Gbané peu après l’annonce de la décision de condamnation. « La liberté de la presse souffre dans notre pays », a-t-il ajouté. «On va interjeter appel», a renchéri Ousmane Sy Savané, le Directeur général du Groupe Cyclone. Les deux journalistes condamnés ont toutefois regagné leur rédaction.
Avant cette décision, la défense des prévenus, Me Claver N'dry a quitté la salle d’audience pour n’avoir pas pu obtenir le report du procès afin de prendre connaissance du dossier de ses clients.
« J’ai été appelé par M. Gbané Yacouba, je suis venu pour sa défense. Je suis arrivé, je ne connais pas le dossier étant entendu que mes clients ont été appelés ce matin à la brigade de recherche (de la gendarmerie) et ont été conduits au palais (de justice) pour comparution immédiate» a expliqué Me N’dry.
« Le temps de préparation est un droit constitutionnel puisque l’article 6 de la constitution de Côte d’Ivoire dit que le procès doit être équitable. Dans le procès équitable, il y a un temps de préparation qu’on reconnait à la défense. J’ai demandé donc au Tribunal de me donner un temps de préparation pour mieux défendre mes clients. Ce qui m’a été refusé », a-t-il poursuivi.
« J’estime que je n’ai pas ma place dans une salle d’audience où on nie les droits de la défense. S’ils (les juges) ont des instructions, qu’ils continuent d’obéir à leurs maîtres. La justice doit rendre le droit conformément aux droits des citoyens (…)», a conclu Me Claver N'dry.
Yacouba Gbané et Barthélemy Téhin ont bénéficié de la solidarité des organisations professionnelles des médias avec la présence des premiers responsables de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), du Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (GEPCI, patronat), du syndicat national des professionnels de la presse privée de Côte d'Ivoire (SYNAPPCI), du Réseau des professionnels de la presse en ligne de Côte d’Ivoire (REPPRELCI) et du Forum des directeurs de publication de Côte d'Ivoire (FORDPCI).
L/ls/APA
Le directeur de publication du quotidien Le Temps, Yacouba Gbané et Barthélemy Téhin, journaliste au sein du même journal appartenant au Groupe de presse Cyclone, proche de l’ex-chef de l’Etat Laurent Gbagbo étaient poursuivis pour «flagrant délit de diffamation».
Ce procès fait suite à la parution d’un article dans l’édition du samedi 29 février et dimanche 1er mars 2020 du journal Le Temps sous le titre, «Fraudes au sommet, corruption...la Côte d’Ivoire, un véritable état voyou ». L'article incriminé évoque également l'affaire «fraude aux concours de la fonction publique».
« C’est lourd comme peine et c’est inadmissible. Nous sommes dans un pays de liberté et la liberté d’expression doit être de mise », a déclaré à APA, Yacouba Gbané peu après l’annonce de la décision de condamnation. « La liberté de la presse souffre dans notre pays », a-t-il ajouté. «On va interjeter appel», a renchéri Ousmane Sy Savané, le Directeur général du Groupe Cyclone. Les deux journalistes condamnés ont toutefois regagné leur rédaction.
Avant cette décision, la défense des prévenus, Me Claver N'dry a quitté la salle d’audience pour n’avoir pas pu obtenir le report du procès afin de prendre connaissance du dossier de ses clients.
« J’ai été appelé par M. Gbané Yacouba, je suis venu pour sa défense. Je suis arrivé, je ne connais pas le dossier étant entendu que mes clients ont été appelés ce matin à la brigade de recherche (de la gendarmerie) et ont été conduits au palais (de justice) pour comparution immédiate» a expliqué Me N’dry.
« Le temps de préparation est un droit constitutionnel puisque l’article 6 de la constitution de Côte d’Ivoire dit que le procès doit être équitable. Dans le procès équitable, il y a un temps de préparation qu’on reconnait à la défense. J’ai demandé donc au Tribunal de me donner un temps de préparation pour mieux défendre mes clients. Ce qui m’a été refusé », a-t-il poursuivi.
« J’estime que je n’ai pas ma place dans une salle d’audience où on nie les droits de la défense. S’ils (les juges) ont des instructions, qu’ils continuent d’obéir à leurs maîtres. La justice doit rendre le droit conformément aux droits des citoyens (…)», a conclu Me Claver N'dry.
Yacouba Gbané et Barthélemy Téhin ont bénéficié de la solidarité des organisations professionnelles des médias avec la présence des premiers responsables de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), du Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (GEPCI, patronat), du syndicat national des professionnels de la presse privée de Côte d'Ivoire (SYNAPPCI), du Réseau des professionnels de la presse en ligne de Côte d’Ivoire (REPPRELCI) et du Forum des directeurs de publication de Côte d'Ivoire (FORDPCI).
L/ls/APA