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Société Publié le vendredi 26 juin 2020 |

Journée internationale de soutien aux victimes de la torture, Droits humains et détention : la déclaration des mouvements de lutte pour le respect des droits de l’homme de Côte d’Ivoire

© Par DR
Journée internationale de soutien aux victimes de la torture, Droits humains et détention : la déclaration des mouvements de lutte pour le respect des droits de l`homme de Côte d’Ivoire
A l’occasion de la Journée internationale de soutien aux victimes de la torture ce 26 juin 2020, l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture de Côte d’Ivoire (ACAT CI), la Fédération Internationale des ACAT (FIACAT) et le Mouvement Ivoirien des Droits Humains (MIDH) ont organisé au Centre Episcopal Régional de l’Afrique de l’Ouest (CERAO) une table ronde visant à établir des lignes directrices pour le monitoring des prisons ivoiriennes en période de COVID-19 afin de garantir les droits des détenus ; et à faire l’état des lieux de la mise en œuvre de la convention contre la torture en Côte d’Ivoire.

Cette table ronde a regroupé 30 participants issus du Ministère de la justice et des droits de l’homme, du Secrétariat d’Etat chargé des droits de l’homme, des partenaires financiers et de la société civile.

Si la crise liée au coronavirus a multiplié les initiatives de solidarité internationale et nationale et provoqué un fort émoi médiatique, elle a également exacerbé les difficiles conditions de vie des personnes privées de liberté et les violations des droits humains qu’elles subissent. Cette crise a permis de mettre en lumière les défaillances des lieux de détention dans de nombreux pays. En effet, la promiscuité aggravée par la surpopulation carcérale, le manque d’hygiène et de personnel rendant impossible le respect des mesures sanitaires de base ont placé les personnes privées de liberté dans une position de forte vulnérabilité et ont fortement accru le risque de propagation du virus. Couplés avec la forte insalubrité que connaissent les prisons de nombreux pays, ces facteurs font craindre une véritable hécatombe.

Face à cette menace, la Côte d’Ivoire a déployé une batterie de mesures visant à endiguer la propagation du virus parfois au détriment du respect des droits des personnes détenues telles que l’interdiction de visites des familles et des avocats aux personnes détenues. En outre, des mesures visant à mieux gérer la crise tout en respectant les droits humains ont été prises. Il s’agit, entre autres, de la réduction de la surpopulation carcérale par la libération de certaines catégories de personnes détenues, du renforcement du contrôle sanitaire et de l’isolement des nouveaux détenus. Ces mesures, bien qu’insuffisantes, démontrent qu’il existe des solutions pour garantir le respect des droits des personnes détenues tout en les protégeant de la pandémie.

La crise du Covid-19 ne peut justifier une dégradation des conditions de détention et des violations des droits humains. Au contraire, cette crise offre une véritable opportunité de dénoncer les défaillances de notre système carcéral afin de bâtir des institutions respectueuses des droits humains où la liberté serait la règle et la détention l’exception.

Cette journée a été aussi l’occasion pour les participants de faire l’état des lieux de la mise en œuvre de la Convention contre la torture en Côte d’Ivoire. Il ressort de ce bilan que l’Etat de Côte d’Ivoire a fait beaucoup d’efforts pour la lutte contre la torture et les mauvais traitements. Toutefois, l’OPCAT reste à être ratifier pour renforcer le contrôle régulier des lieux de détention à travers la mise place d’un Mécanisme National de Prévention (MNP).

Pour conclure, l’ACAT CI, la FIACAT et le MIDH félicitent l’Etat de Côte d’Ivoire pour les nombreux efforts consentis pour l’amélioration des conditions de détentions des personnes privées de liberté en cette période où la pandémie du Covid-19 ne cesse de faire des victimes, l’appelle à créer des couloirs humanitaires et l’encourage à ratifier l’OPCAT afin de prévenir efficacement la torture et les mauvais traitements dans les lieux privatifs de libertés.

Le Secrétaire générale du MIDH

Coulibaly Brahima
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