100, 200 (…) les membres de l’opposition et de la société civile emprisonnés à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). La guerre des chiffres continue de faire rage, pour dénombrer les prisonniers politiques incarcérés depuis août 2020 et même bien avant. Les plus illustres de ces prisonniers politiques sont le n°2 du Pdci-Rda, Maurice Kakou Guikahué, le président du Fpi, Pascal Affi N’guessan, les sénateurs Seri Bi Guessan et Bassy Koffi. Mais le constat, c’est que la saignée continue. Des jeunes de l’opposition continuent d’être interpellés et pourtant le président Alassane Ouattara dit vouloir l’apaisement. Ce qui d’ailleurs avait conduit à réclamer une rencontre avec le président Henri Konan Bédié le 11 novembre. Même après cette rencontre qui semble avoir fait baisser la tension, le pouvoir continue sa chasse aux opposants. Le week-end dernier, ce sont des présidents des jeunesses des villages de Yamoussoukro qui étaient arrêtés. Dans plusieurs localités où il y a eu la désobéissance civile, l’épée de Damoclès plane toujours sur la tête des présidents des jeunes des villages ou de l’opposition qui sont menacés d’être arrêtés. Un état de fait dénoncé, une fois encore, par la directrice pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale à Amnesty International, hier, sur les antennes de Rfi. L’Ong de défense des droits de l’homme, tout en dénonçant ces arrestations, demande la libération sans condition de ces dizaines de personnes incarcérées « Des dizaines des membres de l’opposition ont été arrêtées en marge de l’élection suite à l’appel à la désobéissance civile dont l’un des leaders de l’opposition, Pascal Affi N’guessan. Monsieur Affi N’guessan est arrêté et détenu au secret pendant plusieurs jours. Il n’a pu accéder à ses avocats, il n’a pu voir sa famille et il assure ne pas pu voir la lumière pendant 60 heures. Il a pu finalement voir son avocat pendant sa comparution devant le juge le 9 novembre. Depuis lors, nous n’avons aucune nouvelle de lui. Ses avocats et sa famille ne savent pas où il est. Nous demandons aux autorités de respecter les procédures et de procéder à sa libération pour que ses droits soient respectés. Des membres de la société civile ont été arrêtés depuis août pour avoir simplement appelé à manifester ou avoir participé à des manifestations. Ces personnes doivent également être libérées car ce n’est pas un délit d’appeler à manifester ou de participer à une manifestation », a fait savoir Samira Daoud, directrice pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale d’Amnesty International. Il est à noter que la libération de tous ces détenus est l’une des conditions mises sur la table par le président Henri Konan Bédié, le 11 novembre, avant l’entame de tout dialogue entre Alassane Ouattara et l’opposition.
JEROME N’DRI
JEROME N’DRI