Abidjan- Après des décennies de crises, Côte d’Ivoire a finalement regagné son statut de locomotive de l’Afrique de l’Ouest avec une croissance qui a oscillé de 6 à 11 % entre 2012 et 2019. En 2020, du fait de l’impact de la pandémie COVID-19, la croissance pourrait chuter à 2,7%. Le FMI table sur un rebond fort à 8,7% dès 2021, ce qui en ferait l’économie la plus dynamique d’Afrique subsaharienne. A moyen terme, le rythme de croissance devrait se maintenir vigoureux mais graduellement décélérer. L’inflation demeure maîtrisée (estimée à 1,6% en 2019 puis 1,2% en 2020), en-deçà du plafond communautaire de l’UEMOA de 3%. La Banque mondiale anticipe déjà un rebond à 5 % dès 2021.
Malgré la récession mondiale, l’économie ivoirienne s’est voulue résiliente avec la mise en œuvre des fonds d’appui pour lutter contre les impacts de la Covid 19, et aussi l’inauguration d’infrastructures socio-économique.
Les mesures d’appui aux entreprises, PME, au secteur informel et aux populations
Pour amortir le choc de la pandémie le gouvernement a lancé un plan soutien de 1 700 milliards de francs CFA (2,6 milliards d'euros), soit 5 % du PIB, sur deux ans (2020-2021).
Plusieurs Fonds pour soutenir le secteur privé et l’employabilité
Plusieurs fonds ont été mis en place pour réduire l’impact de la COVID 19 sur le secteur privé et permettre la relance économique. Compte tenu des contraintes budgétaires, les dotations au profit des fonds de soutien, au titre de l’année 2020, ont été révisées.
Le Fonds de solidarité et de soutien d’urgence humanitaire (FSS) : 60 milliards de francs CFA contre 90 milliards initialement prévus. Le Fonds d’appui aux acteurs du secteur informel (FASI) : 20 milliards de francs CFA contre 40 milliards initialement prévus. Le Fonds de soutien aux grandes entreprises (FSGE) : 38 milliards de francs CFA contre 50 milliards initialement prévus. Le Fonds de soutien aux PME (FSPME) : 40 milliards de francs CFA contre 50 milliards initialement prévus.
La situation détaillée des opérations réalisées à fin octobre 2020, fait état de :
55 grandes entreprises ayant bénéficié de prêts directs du FSGE pour un montant total de 14,39 milliards de francs CFA, soit 75,7% des ressources disponibles pour les prêts directs.
325 PME ont bénéficié de soutien du FSPME, pour un montant total de 13,009 milliards de francs CFA. Pour le seul mois d’octobre 168 dossiers ont été approuvés et ont bénéficié d’un montant de 7,137 milliards de francs CFA, soit 54,8% de la totalité des montants octroyés aux PME depuis la mise en place du Fonds.
48 152 acteurs ont bénéficié de l’appui du FASI pour un montant total de 10,7 milliards de francs CFA. Ces bénéficiaires sont issus des secteurs de l’artisanat (13,7%), du commerce (58,5%), de la restauration (15,7%), du transport (4,1%), de la Culture, des Loisirs (3,6%) et des services (4,4%).
Le montant global des interventions du FSS s’élève à 24,24 milliards de francs CFA. Les opérations réalisées ont notamment porté sur les transferts monétaires au profit de 143 424 ménages vulnérables dont 124 285 bénéficiaires issus du grand Abidjan et 19 139 de l’intérieur du pays les soutiens à 15 857 personnes licenciées ou mises au chômage, sur une cible de 20 706 travailleurs, soit un taux de 76,58% de prise en compte de la cible.
De nombreux soutiens aux populations
L’Etat débloque 900 millions FCFA pour la prise en charge des factures d’eau pour atténuer l’impact de la COVID 19 sur les ménages.
Cette mesure concernait 316.000 ménages dont 70% à Abidjan et 30% à l’intérieur du pays, soit deux millions de personnes bénéficiaires dont la consommation est comprise entre 1 m3 et 18 m3 d’eau trimestrielle.
De même, les factures d’eau qui devraient être payées en avril 2020, ont été reportées à juillet 2020 et celles qui devraient être au plus tard le 06 mai reportées au 31 août 2020.
Des mesures pour renforcer la fourniture d’eau durant la lutte contre la COVID 19
Pour garantir la desserte en eau potable à Abidjan et à l’intérieur du pays, un comité de crise a été mis en place depuis fin mars 2020. Il comprend le ministère de l’Hydraulique, l’Office national de l’eau potable (ONEP) et la Société de distribution d’eau de la Côte d’Ivoire (SODECI). Il a pour mission de traiter rapidement tous les défis engendrés par les mesures prises par le gouvernement pour contrer la maladie, de la mise en service de l’usine de production de Saint Viateur qui impactera la Djibi, Abatta, Riviera et Djogorobité.
A cela s’ajoutent les travaux du projet dénommé “Amélioration des performances techniques et financières du secteur de l’eau potable” (APTF), couvrant 155 sous-quartiers du District d’Abidjan et ses environs d’un coût de 47 milliards de francs CFA. De l’augmentation des camions de citerne de distribution d’eau à Abidjan de trois à sept afin de prendre le relais en cas de rupture de la continuité de service dans les hôpitaux, les camps militaires, les prisons et les quartiers. Enfin, la sensibilisation contre les casses de conduites de distribution d’eau potable et l’équipement de trente usines de production d’eau équipées de générateurs de reprise.
10 milliards FCFA pour la prise en charge des factures d'électricité des ménages pauvres
La mesure de paiement des factures d'électricité d'avril et mai 2020 des abonnés au tarif social des ménages ivoiriens pauvres annoncée par le gouvernement pour atténuer les conséquences sociales de la maladie à Coronavirus (Covid-19) dans le pays a coûté environ 10 milliards FCFA à l'Etat ivoirien.
Cette mesure en faveur des ménages à faibles revenus a bénéficié à 40% des abonnés à l'électricité, soit environ 6 millions des concitoyens.
L’une des mesures a concerné également le report pour l'ensemble des ménages, des dates limites de paiement d'avril et mai 2020 des factures d'électricité, d'un délai supplémentaire de trois mois pour s'acquitter de ces factures.
300 milliards FCFA mis à la disposition de la filière agricole
Le gouvernement ivoirien a mis 300 milliards Fcfa à la disposition des filières agricoles en vue de réduire l’impact de la COVID 19 sur l’ensemble des matières premières agricoles, principaux produits d’exportation de la Côte d’Ivoire.
Ce montant est reparti sur l’exercice budgétaire 2020 et 2021 en raison de 150 milliards de francs CFA par an.
En juin 2020, plusieurs chèques ont été remis aux unités professionnelles d’exécution du programme d’urgence agricole dans le cadre des mesures visant à atténuer l’impact du COVID-19 sur ce secteur d’activité.
Ainsi, un montant de 79,54 milliards de francs CFA a été octroyé aux filières d’exportations à savoir la filière anacarde pour une subvention de 35 milliards de francs CFA, coton pour un soutien de 5,56 milliards de francs CFA, hévéa pour un soutien de 24,98 milliards de francs CFA, palmier à huile pour un soutien de 3,5 milliards de francs CFA, banane dessert 4,5 milliards de francs CFA, ananas un milliards de francs CFA et mangues 5 milliards de francs CFA.
Les filières de production alimentaire (vivrière, aviculture, porc et élevage en développement, pêche artisanale et aquaculture) se partagent 39,96 milliards de francs CFA.
Ces actions n’ont pas entamé la volonté du Gouvernement a engagé de grands projets d’infrastructures.
De nombreux projets d’infrastructures ont été lancés malgré la pandémie
La Port autonome d’Abidjan va disposer d’un deuxième terminal à conteneurs (TC2), dans la zone portuaire de Vridi. La capacité d’accueil du Port autonome d’Abidjan (PAA) passe d’un million à 2,5 millions de conteneurs par an, avec la réalisation du deuxième terminal à conteneurs (TC2). Le président de la République, Alassane Ouattara, a procédé lundi 5 octobre 2020 à la pose de la première pierre. “C’est un projet qui me tient à cœur, compte tenu de son impact sur l’emploi, et également pour la fluidité qu’il permettra d’avoir au PAA, poumon de l’Afrique de l’ouest”, a signifié Alassane Ouattara.
Le coût de ce nouveau terminal est évalué à 596 milliards Francs CFA, soit 334 milliards de Francs CFA pour les infrastructures déjà achevées et 262 milliards FCFA pour la composante “superstructure”. Les travaux dureront 18 mois. Le projet engendrera 450 emplois directs.
Bien avant en janvier 2020, il a été procédé à la pose de la première pierre du terminal céréalier du Port autonome d’Abidjan (PAA). La construction de ce terminal est estimée à 59, 9 milliards Francs CFA dont 58,3 milliards apportés par l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA). Ce terminal pourra recevoir des navires transportant 40.000 à 50.000 tonnes de vracs alimentaires au lieu de 30.000 tonnes au niveau des quais existants, soit une augmentation de capacité de 60%.
La constance, le hausse des prix de vente des matières premières
« Face aux chocs conjoncturels, la Côte d’Ivoire est bien plus résiliente qu’il y a dix ans », fait observer Youssouf Carius, PDG de Pulsar Partners, un fonds d’investissement ivoirien.
Pour pallier les effets néfastes du covid-19 sur les exportations agricoles, le Gouvernement ivoirien a annoncé 300 milliards de francs CFA, pour soutenir l’ensemble des acteurs de ce secteur.
Ouverte, officiellement en février 2020, le prix de la noix de cajou est passé cette année à 400 francs CFA le kilogramme, contre 375 francs CFA en 2019. Pour faire face à ces difficultés liées à la Covid, des mesures urgentes ont été prises en vue de l’enlèvement des stocks de noix de cajou aux mains des producteurs. Elles devraient permettre, à plus de 400 000 ménages défavorisés, de faire face aux difficultés financières accentuées par le COVID.19.
Concernant le coton, l’évolution de la campagne indique que la production de coton graine pourrait atteindre un nouveau record de 510 000 tonnes. En avril, un volume de plus 450 000 tonnes est enregistré dans les usines de coton. Le kilogramme de coton a été fixé à 300 Fcfa pour 2020/2021, un record en Afrique de l’Ouest. Ce prix identique à celui de la saison précédente et reste le plus attractif de l’Afrique de l’Ouest pour ladite saison, selon des spécialistes.
S’agissant du cacao, la filière a anticipé en prenant des dispositions internes. Pour la campagne intermédiaire, malgré la chute des cours internationaux, le prix d’achat bord champ à 825 francs CFA le kilogramme a été maintenu, soit un effort supplémentaire de 200 francs CFA/kilogramme pour soutenir les producteurs. Pour la campagne 2020/2021, le prix bord champ du cacao ivoirien est passé de 825 F CFA à 1.000 F CFA. Toutefois, des difficultés pointaient à l’horizon sur la mise en œuvre du différentiel de revenu décent (DRD).
Le Conseil du Café-Cacao et Ghana Cocoa Board avaient donc suspendu “toute collaboration” avec l’association des chocolatiers américains, la Cocoa Herchants Association of America (CIMA), pour leur réticence à appliquer le DRD. Mais la suspension a été levée après un retour à de meilleurs sentiments des chocolatiers.
Les cacaoculteurs de la Côte d’Ivoire et du Ghana, selon un accord, devraient bénéficier d’une meilleure rémunération en leur accordant un Différentiel de Revenu Décent de 400 $ pour chaque tonne de cacao vendue par les deux pays à partir de la saison 2020-2021.
Pour la filière hévéa, les effets de la pandémie du COVID-19 se sont traduits par des reports de contrats ou des reports d’embarquements ainsi que la chute drastique des cours mondiaux. Mais les prix après avoir connu une baisse entre mai et septembre, ont retrouvé leur niveau de début d’année soit 300F/KG. Idem pour le palmier à huile. Après les baisses entre mai et septembre, les prix ont repris leur hausse au-dessus de 50F/KG.
Pour les filières hévéa et palmier à huile, le gouvernement a pris la décision de soutenir les revenus des producteurs, pour les produits dont les exportations sont actuellement arrêtées, les usiniers, à ce que les activités de leurs unités agro-industrielles ne soient pas interrompues.
Un déficit budgétaire maitrisé en dépit de la pandémie
A fin septembre 2020, le budgétaire se situait à 1371,8 milliards de francs CFA, contre 594,3 milliards de francs CFA à la même période de l’année précédente, soit une dégradation de 130,83%. La raison, l’adoption de plans de riposte sanitaire et économique contre la pandémie de la maladie à coronavirus.
Mais ce déficit a été financé grâce à une mobilisation record de près de 3.000 milliards de francs sur le marché financier régional. Il s’agit précisément de 2837,7 milliards de francs CFA comprenant 1623,8 milliards de francs CFA de bons de Trésor, 951,4 milliards d’emprunts obligataires et 622,5 milliards d’obligations du trésor.
Perspectifs de 2021 : relever le défis d’une croissance inclusive et égalitaires
Si le pays fait figure de bon élève en matière de croissance, les chiffres du développement, eux, restent en comparaison relativement bas. Et les inégalités se creusent. Cette année, la Côte d'Ivoire est d'ailleurs classée 171e sur 189 pays dans le classement sur l'indice de développement humain.
Pour son nouveau mandat, le président Alassane Ouattara a décidé de faire sa priorité, l’éducation, la formation et l’emploi des jeunes. Il s’est engagé à faire une transformation de l’économie qui soit créatrice de plus d’emplois pour nos jeunes diplômés notamment en multipliant sur l’étendue du territoire national, les centres de formation professionnelle.
« Le développement du capital humain fera l’objet d’un programme spécial dès le premier semestre 2021, pour en faire un instrument d’amélioration de la productivité, indispensable à la poursuite de notre dynamique vertueuse sur les plans économique et social. Celui-ci prendra en compte, notamment, les dimensions santé, nutrition, protection sociale et éducation-formation, en particulier de la jeune fille », a-t-il assuré.
tad/bop/kkf/
Malgré la récession mondiale, l’économie ivoirienne s’est voulue résiliente avec la mise en œuvre des fonds d’appui pour lutter contre les impacts de la Covid 19, et aussi l’inauguration d’infrastructures socio-économique.
Les mesures d’appui aux entreprises, PME, au secteur informel et aux populations
Pour amortir le choc de la pandémie le gouvernement a lancé un plan soutien de 1 700 milliards de francs CFA (2,6 milliards d'euros), soit 5 % du PIB, sur deux ans (2020-2021).
Plusieurs Fonds pour soutenir le secteur privé et l’employabilité
Plusieurs fonds ont été mis en place pour réduire l’impact de la COVID 19 sur le secteur privé et permettre la relance économique. Compte tenu des contraintes budgétaires, les dotations au profit des fonds de soutien, au titre de l’année 2020, ont été révisées.
Le Fonds de solidarité et de soutien d’urgence humanitaire (FSS) : 60 milliards de francs CFA contre 90 milliards initialement prévus. Le Fonds d’appui aux acteurs du secteur informel (FASI) : 20 milliards de francs CFA contre 40 milliards initialement prévus. Le Fonds de soutien aux grandes entreprises (FSGE) : 38 milliards de francs CFA contre 50 milliards initialement prévus. Le Fonds de soutien aux PME (FSPME) : 40 milliards de francs CFA contre 50 milliards initialement prévus.
La situation détaillée des opérations réalisées à fin octobre 2020, fait état de :
55 grandes entreprises ayant bénéficié de prêts directs du FSGE pour un montant total de 14,39 milliards de francs CFA, soit 75,7% des ressources disponibles pour les prêts directs.
325 PME ont bénéficié de soutien du FSPME, pour un montant total de 13,009 milliards de francs CFA. Pour le seul mois d’octobre 168 dossiers ont été approuvés et ont bénéficié d’un montant de 7,137 milliards de francs CFA, soit 54,8% de la totalité des montants octroyés aux PME depuis la mise en place du Fonds.
48 152 acteurs ont bénéficié de l’appui du FASI pour un montant total de 10,7 milliards de francs CFA. Ces bénéficiaires sont issus des secteurs de l’artisanat (13,7%), du commerce (58,5%), de la restauration (15,7%), du transport (4,1%), de la Culture, des Loisirs (3,6%) et des services (4,4%).
Le montant global des interventions du FSS s’élève à 24,24 milliards de francs CFA. Les opérations réalisées ont notamment porté sur les transferts monétaires au profit de 143 424 ménages vulnérables dont 124 285 bénéficiaires issus du grand Abidjan et 19 139 de l’intérieur du pays les soutiens à 15 857 personnes licenciées ou mises au chômage, sur une cible de 20 706 travailleurs, soit un taux de 76,58% de prise en compte de la cible.
De nombreux soutiens aux populations
L’Etat débloque 900 millions FCFA pour la prise en charge des factures d’eau pour atténuer l’impact de la COVID 19 sur les ménages.
Cette mesure concernait 316.000 ménages dont 70% à Abidjan et 30% à l’intérieur du pays, soit deux millions de personnes bénéficiaires dont la consommation est comprise entre 1 m3 et 18 m3 d’eau trimestrielle.
De même, les factures d’eau qui devraient être payées en avril 2020, ont été reportées à juillet 2020 et celles qui devraient être au plus tard le 06 mai reportées au 31 août 2020.
Des mesures pour renforcer la fourniture d’eau durant la lutte contre la COVID 19
Pour garantir la desserte en eau potable à Abidjan et à l’intérieur du pays, un comité de crise a été mis en place depuis fin mars 2020. Il comprend le ministère de l’Hydraulique, l’Office national de l’eau potable (ONEP) et la Société de distribution d’eau de la Côte d’Ivoire (SODECI). Il a pour mission de traiter rapidement tous les défis engendrés par les mesures prises par le gouvernement pour contrer la maladie, de la mise en service de l’usine de production de Saint Viateur qui impactera la Djibi, Abatta, Riviera et Djogorobité.
A cela s’ajoutent les travaux du projet dénommé “Amélioration des performances techniques et financières du secteur de l’eau potable” (APTF), couvrant 155 sous-quartiers du District d’Abidjan et ses environs d’un coût de 47 milliards de francs CFA. De l’augmentation des camions de citerne de distribution d’eau à Abidjan de trois à sept afin de prendre le relais en cas de rupture de la continuité de service dans les hôpitaux, les camps militaires, les prisons et les quartiers. Enfin, la sensibilisation contre les casses de conduites de distribution d’eau potable et l’équipement de trente usines de production d’eau équipées de générateurs de reprise.
10 milliards FCFA pour la prise en charge des factures d'électricité des ménages pauvres
La mesure de paiement des factures d'électricité d'avril et mai 2020 des abonnés au tarif social des ménages ivoiriens pauvres annoncée par le gouvernement pour atténuer les conséquences sociales de la maladie à Coronavirus (Covid-19) dans le pays a coûté environ 10 milliards FCFA à l'Etat ivoirien.
Cette mesure en faveur des ménages à faibles revenus a bénéficié à 40% des abonnés à l'électricité, soit environ 6 millions des concitoyens.
L’une des mesures a concerné également le report pour l'ensemble des ménages, des dates limites de paiement d'avril et mai 2020 des factures d'électricité, d'un délai supplémentaire de trois mois pour s'acquitter de ces factures.
300 milliards FCFA mis à la disposition de la filière agricole
Le gouvernement ivoirien a mis 300 milliards Fcfa à la disposition des filières agricoles en vue de réduire l’impact de la COVID 19 sur l’ensemble des matières premières agricoles, principaux produits d’exportation de la Côte d’Ivoire.
Ce montant est reparti sur l’exercice budgétaire 2020 et 2021 en raison de 150 milliards de francs CFA par an.
En juin 2020, plusieurs chèques ont été remis aux unités professionnelles d’exécution du programme d’urgence agricole dans le cadre des mesures visant à atténuer l’impact du COVID-19 sur ce secteur d’activité.
Ainsi, un montant de 79,54 milliards de francs CFA a été octroyé aux filières d’exportations à savoir la filière anacarde pour une subvention de 35 milliards de francs CFA, coton pour un soutien de 5,56 milliards de francs CFA, hévéa pour un soutien de 24,98 milliards de francs CFA, palmier à huile pour un soutien de 3,5 milliards de francs CFA, banane dessert 4,5 milliards de francs CFA, ananas un milliards de francs CFA et mangues 5 milliards de francs CFA.
Les filières de production alimentaire (vivrière, aviculture, porc et élevage en développement, pêche artisanale et aquaculture) se partagent 39,96 milliards de francs CFA.
Ces actions n’ont pas entamé la volonté du Gouvernement a engagé de grands projets d’infrastructures.
De nombreux projets d’infrastructures ont été lancés malgré la pandémie
La Port autonome d’Abidjan va disposer d’un deuxième terminal à conteneurs (TC2), dans la zone portuaire de Vridi. La capacité d’accueil du Port autonome d’Abidjan (PAA) passe d’un million à 2,5 millions de conteneurs par an, avec la réalisation du deuxième terminal à conteneurs (TC2). Le président de la République, Alassane Ouattara, a procédé lundi 5 octobre 2020 à la pose de la première pierre. “C’est un projet qui me tient à cœur, compte tenu de son impact sur l’emploi, et également pour la fluidité qu’il permettra d’avoir au PAA, poumon de l’Afrique de l’ouest”, a signifié Alassane Ouattara.
Le coût de ce nouveau terminal est évalué à 596 milliards Francs CFA, soit 334 milliards de Francs CFA pour les infrastructures déjà achevées et 262 milliards FCFA pour la composante “superstructure”. Les travaux dureront 18 mois. Le projet engendrera 450 emplois directs.
Bien avant en janvier 2020, il a été procédé à la pose de la première pierre du terminal céréalier du Port autonome d’Abidjan (PAA). La construction de ce terminal est estimée à 59, 9 milliards Francs CFA dont 58,3 milliards apportés par l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA). Ce terminal pourra recevoir des navires transportant 40.000 à 50.000 tonnes de vracs alimentaires au lieu de 30.000 tonnes au niveau des quais existants, soit une augmentation de capacité de 60%.
La constance, le hausse des prix de vente des matières premières
« Face aux chocs conjoncturels, la Côte d’Ivoire est bien plus résiliente qu’il y a dix ans », fait observer Youssouf Carius, PDG de Pulsar Partners, un fonds d’investissement ivoirien.
Pour pallier les effets néfastes du covid-19 sur les exportations agricoles, le Gouvernement ivoirien a annoncé 300 milliards de francs CFA, pour soutenir l’ensemble des acteurs de ce secteur.
Ouverte, officiellement en février 2020, le prix de la noix de cajou est passé cette année à 400 francs CFA le kilogramme, contre 375 francs CFA en 2019. Pour faire face à ces difficultés liées à la Covid, des mesures urgentes ont été prises en vue de l’enlèvement des stocks de noix de cajou aux mains des producteurs. Elles devraient permettre, à plus de 400 000 ménages défavorisés, de faire face aux difficultés financières accentuées par le COVID.19.
Concernant le coton, l’évolution de la campagne indique que la production de coton graine pourrait atteindre un nouveau record de 510 000 tonnes. En avril, un volume de plus 450 000 tonnes est enregistré dans les usines de coton. Le kilogramme de coton a été fixé à 300 Fcfa pour 2020/2021, un record en Afrique de l’Ouest. Ce prix identique à celui de la saison précédente et reste le plus attractif de l’Afrique de l’Ouest pour ladite saison, selon des spécialistes.
S’agissant du cacao, la filière a anticipé en prenant des dispositions internes. Pour la campagne intermédiaire, malgré la chute des cours internationaux, le prix d’achat bord champ à 825 francs CFA le kilogramme a été maintenu, soit un effort supplémentaire de 200 francs CFA/kilogramme pour soutenir les producteurs. Pour la campagne 2020/2021, le prix bord champ du cacao ivoirien est passé de 825 F CFA à 1.000 F CFA. Toutefois, des difficultés pointaient à l’horizon sur la mise en œuvre du différentiel de revenu décent (DRD).
Le Conseil du Café-Cacao et Ghana Cocoa Board avaient donc suspendu “toute collaboration” avec l’association des chocolatiers américains, la Cocoa Herchants Association of America (CIMA), pour leur réticence à appliquer le DRD. Mais la suspension a été levée après un retour à de meilleurs sentiments des chocolatiers.
Les cacaoculteurs de la Côte d’Ivoire et du Ghana, selon un accord, devraient bénéficier d’une meilleure rémunération en leur accordant un Différentiel de Revenu Décent de 400 $ pour chaque tonne de cacao vendue par les deux pays à partir de la saison 2020-2021.
Pour la filière hévéa, les effets de la pandémie du COVID-19 se sont traduits par des reports de contrats ou des reports d’embarquements ainsi que la chute drastique des cours mondiaux. Mais les prix après avoir connu une baisse entre mai et septembre, ont retrouvé leur niveau de début d’année soit 300F/KG. Idem pour le palmier à huile. Après les baisses entre mai et septembre, les prix ont repris leur hausse au-dessus de 50F/KG.
Pour les filières hévéa et palmier à huile, le gouvernement a pris la décision de soutenir les revenus des producteurs, pour les produits dont les exportations sont actuellement arrêtées, les usiniers, à ce que les activités de leurs unités agro-industrielles ne soient pas interrompues.
Un déficit budgétaire maitrisé en dépit de la pandémie
A fin septembre 2020, le budgétaire se situait à 1371,8 milliards de francs CFA, contre 594,3 milliards de francs CFA à la même période de l’année précédente, soit une dégradation de 130,83%. La raison, l’adoption de plans de riposte sanitaire et économique contre la pandémie de la maladie à coronavirus.
Mais ce déficit a été financé grâce à une mobilisation record de près de 3.000 milliards de francs sur le marché financier régional. Il s’agit précisément de 2837,7 milliards de francs CFA comprenant 1623,8 milliards de francs CFA de bons de Trésor, 951,4 milliards d’emprunts obligataires et 622,5 milliards d’obligations du trésor.
Perspectifs de 2021 : relever le défis d’une croissance inclusive et égalitaires
Si le pays fait figure de bon élève en matière de croissance, les chiffres du développement, eux, restent en comparaison relativement bas. Et les inégalités se creusent. Cette année, la Côte d'Ivoire est d'ailleurs classée 171e sur 189 pays dans le classement sur l'indice de développement humain.
Pour son nouveau mandat, le président Alassane Ouattara a décidé de faire sa priorité, l’éducation, la formation et l’emploi des jeunes. Il s’est engagé à faire une transformation de l’économie qui soit créatrice de plus d’emplois pour nos jeunes diplômés notamment en multipliant sur l’étendue du territoire national, les centres de formation professionnelle.
« Le développement du capital humain fera l’objet d’un programme spécial dès le premier semestre 2021, pour en faire un instrument d’amélioration de la productivité, indispensable à la poursuite de notre dynamique vertueuse sur les plans économique et social. Celui-ci prendra en compte, notamment, les dimensions santé, nutrition, protection sociale et éducation-formation, en particulier de la jeune fille », a-t-il assuré.
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