La Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, qui se célèbre le 24 mars de chaque année, rappelle vivement à qui voudrait l’oublier la lourde charge due à cette maladie malgré l’existence d’interventions efficaces de lutte.
Le thème retenu pour l’édition de cette année, « L’horloge tourne », se justifie par la nécessité d’accélérer de toute urgence la riposte à la tuberculose afin d’atteindre les cibles fixées dans les objectifs de développement durable et de concrétiser les engagements pris en 2018 par les chefs d’État à l’occasion de la toute première Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la tuberculose.
En 2019, près de 2,5 millions de cas de tuberculose étaient notifiés dans la Région africaine, soit 25 % de la charge de morbidité mondiale liée à cette maladie. Plus de 500 000 Africains perdent la vie chaque année à cause de la tuberculose. Il n’y a aucune excuse pour cette situation, le dépistage et le traitement de la tuberculose étant gratuits dans tous les pays. Trop de personnes tombent dans la pauvreté après avoir contracté la tuberculose à cause des pertes de revenus subies et des frais de transport et autres dépenses à supporter. Il ressort des enquêtes réalisées sur les coûts de la tuberculose au Kenya, en Ouganda, en République démocratique du Congo et au Zimbabwe que les ménages des personnes infectées par la tuberculose consacrent plus de 50 % de leurs revenus au paiement des coûts liés à cette maladie. Cette proportion est supérieure au seuil de 20 % au-delà duquel on parle de dépense catastrophique.
Certains pays ont réalisé des progrès importants ces dernières années. Entre 2015 et 2019, le Kenya, le Mozambique, la République-Unie de Tanzanie et la Sierra Leone ont réduit de plus de 30 % la mortalité liée à la tuberculose. L’Afrique du Sud, l’Éthiopie, le Kenya, la Namibie et la République-Unie de Tanzanie ont diminué de 20 % le nombre de nouveaux cas d’infection par la tuberculose. Cependant, les progrès globaux dans la Région africaine de l’OMS restent plus lents que les objectifs intermédiaires fixés pour 2020.
En République-Unie de Tanzanie, les réductions ont été obtenues grâce à des initiatives visant à accroître la détection des cas chez les mineurs, à faire participer les tradipraticiens de santé à la collecte des expectorations et à orienter les patients vivant dans des zones éloignées, et à transposer à une plus grande échelle le dépistage communautaire et des activités de lutte contre la tuberculose. La couverture de la chimioprévention de la tuberculose est élevée (92 %) chez les personnes vivant avec le VIH, et les parties prenantes sont mobilisées, notamment le secteur privé, soutenues par un leadership solide des pouvoirs publics et par l’allocation de ressources pour les interventions de lutte contre la tuberculose.
Au Kenya, des progrès ont été réalisés grâce à un partenariat multisectoriel solide, à l’allocation de ressources nationales pour les activités au niveau infranational, à l’adoption rapide des lignes directrices mondiales et recommandations de l’OMS et au renforcement des capacités de diagnostic. L’intégration des services de lutte contre la tuberculose dans d’autres programmes comme ceux relatifs à la lutte contre le VIH, à la santé de la mère et de l’enfant, à la nutrition et à la prise en charge du diabète a aussi atteint des populations qui auraient autrement été manquées.
Les difficultés en matière de lutte contre la tuberculose sont importantes à travers la Région. Seulement 56 % des personnes atteintes de tuberculose sont sous traitement et les budgets affectés à la lutte antituberculeuse restent très largement sous-financés. Les gouvernements de la Région africaine financent en moyenne 24 % de ces budgets, contre un apport de 34 % pour les organisations internationales comme le Fonds mondial, ce qui laisse un déficit de financement de 42 %. L’Afrique du Sud affiche le financement national le plus élevé de la lutte contre la tuberculose dans la Région, avec 77 % du budget alloué à cette lutte.
La pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) a accentué les difficultés d’accès aux services de lutte contre la tuberculose. Par exemple, en Afrique du Sud, le nombre de nouveaux cas de tuberculose notifiés chaque mois a diminué de plus de 50 % entre mars et juin 2020. Dans certains pays, le personnel recruté au titre de la lutte contre la tuberculose et le matériel de dépistage de cette maladie ont été réaffectés à la lutte contre la COVID-19. Parallèlement, certaines mesures d’atténuation ont été introduites, à l’exemple de la décision de limiter le nombre de visites des patients tuberculeux dans les établissements de santé en fournissant à ces patients l’équivalent d’un mois de médicaments antituberculeux et en utilisant des messages vidéo pour poursuivre le traitement sous observation directe.
Il se pose également le problème croissant de la tuberculose pharmacorésistante qui, selon des estimations, touche 77 000 Africains chaque année. Seule une sur trois de ces personnes est diagnostiquée et près de 20 000 patients sont sous traitement.
Une action collective intersectorielle s’avère primordiale pour relever les défis et accélérer les progrès vers l’éradication de la tuberculose à l’horizon 2030. Les déterminants de la santé tels que la pauvreté, la dénutrition, la pollution intérieure, le tabagisme, et les comorbidités comme le VIH restent les catalyseurs de l’épidémie de tuberculose dans la Région africaine. C’est pourquoi l’OMS a élaboré le cadre multisectoriel de responsabilisation et apporte son appui à tous les pays pour qu’ils puissent actualiser leurs politiques de lutte antituberculeuse et appliquer les lignes directrices de l’Organisation. Nous collaborons avec les pays aussi bien pour suivre les programmes en temps réel que pour mettre à nu les difficultés et formuler des recommandations sur les stratégies susceptibles de pallier ces difficultés.
Aujourd’hui, j’exhorte les gouvernements et les partenaires à résorber le déficit financier qui entrave la riposte à la tuberculose en Afrique pour que la Région puisse atteindre les cibles des objectifs de développement durable liés à cette maladie, dans l’intérêt des populations africaines et des générations futures.
Le thème retenu pour l’édition de cette année, « L’horloge tourne », se justifie par la nécessité d’accélérer de toute urgence la riposte à la tuberculose afin d’atteindre les cibles fixées dans les objectifs de développement durable et de concrétiser les engagements pris en 2018 par les chefs d’État à l’occasion de la toute première Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la tuberculose.
En 2019, près de 2,5 millions de cas de tuberculose étaient notifiés dans la Région africaine, soit 25 % de la charge de morbidité mondiale liée à cette maladie. Plus de 500 000 Africains perdent la vie chaque année à cause de la tuberculose. Il n’y a aucune excuse pour cette situation, le dépistage et le traitement de la tuberculose étant gratuits dans tous les pays. Trop de personnes tombent dans la pauvreté après avoir contracté la tuberculose à cause des pertes de revenus subies et des frais de transport et autres dépenses à supporter. Il ressort des enquêtes réalisées sur les coûts de la tuberculose au Kenya, en Ouganda, en République démocratique du Congo et au Zimbabwe que les ménages des personnes infectées par la tuberculose consacrent plus de 50 % de leurs revenus au paiement des coûts liés à cette maladie. Cette proportion est supérieure au seuil de 20 % au-delà duquel on parle de dépense catastrophique.
Certains pays ont réalisé des progrès importants ces dernières années. Entre 2015 et 2019, le Kenya, le Mozambique, la République-Unie de Tanzanie et la Sierra Leone ont réduit de plus de 30 % la mortalité liée à la tuberculose. L’Afrique du Sud, l’Éthiopie, le Kenya, la Namibie et la République-Unie de Tanzanie ont diminué de 20 % le nombre de nouveaux cas d’infection par la tuberculose. Cependant, les progrès globaux dans la Région africaine de l’OMS restent plus lents que les objectifs intermédiaires fixés pour 2020.
En République-Unie de Tanzanie, les réductions ont été obtenues grâce à des initiatives visant à accroître la détection des cas chez les mineurs, à faire participer les tradipraticiens de santé à la collecte des expectorations et à orienter les patients vivant dans des zones éloignées, et à transposer à une plus grande échelle le dépistage communautaire et des activités de lutte contre la tuberculose. La couverture de la chimioprévention de la tuberculose est élevée (92 %) chez les personnes vivant avec le VIH, et les parties prenantes sont mobilisées, notamment le secteur privé, soutenues par un leadership solide des pouvoirs publics et par l’allocation de ressources pour les interventions de lutte contre la tuberculose.
Au Kenya, des progrès ont été réalisés grâce à un partenariat multisectoriel solide, à l’allocation de ressources nationales pour les activités au niveau infranational, à l’adoption rapide des lignes directrices mondiales et recommandations de l’OMS et au renforcement des capacités de diagnostic. L’intégration des services de lutte contre la tuberculose dans d’autres programmes comme ceux relatifs à la lutte contre le VIH, à la santé de la mère et de l’enfant, à la nutrition et à la prise en charge du diabète a aussi atteint des populations qui auraient autrement été manquées.
Les difficultés en matière de lutte contre la tuberculose sont importantes à travers la Région. Seulement 56 % des personnes atteintes de tuberculose sont sous traitement et les budgets affectés à la lutte antituberculeuse restent très largement sous-financés. Les gouvernements de la Région africaine financent en moyenne 24 % de ces budgets, contre un apport de 34 % pour les organisations internationales comme le Fonds mondial, ce qui laisse un déficit de financement de 42 %. L’Afrique du Sud affiche le financement national le plus élevé de la lutte contre la tuberculose dans la Région, avec 77 % du budget alloué à cette lutte.
La pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) a accentué les difficultés d’accès aux services de lutte contre la tuberculose. Par exemple, en Afrique du Sud, le nombre de nouveaux cas de tuberculose notifiés chaque mois a diminué de plus de 50 % entre mars et juin 2020. Dans certains pays, le personnel recruté au titre de la lutte contre la tuberculose et le matériel de dépistage de cette maladie ont été réaffectés à la lutte contre la COVID-19. Parallèlement, certaines mesures d’atténuation ont été introduites, à l’exemple de la décision de limiter le nombre de visites des patients tuberculeux dans les établissements de santé en fournissant à ces patients l’équivalent d’un mois de médicaments antituberculeux et en utilisant des messages vidéo pour poursuivre le traitement sous observation directe.
Il se pose également le problème croissant de la tuberculose pharmacorésistante qui, selon des estimations, touche 77 000 Africains chaque année. Seule une sur trois de ces personnes est diagnostiquée et près de 20 000 patients sont sous traitement.
Une action collective intersectorielle s’avère primordiale pour relever les défis et accélérer les progrès vers l’éradication de la tuberculose à l’horizon 2030. Les déterminants de la santé tels que la pauvreté, la dénutrition, la pollution intérieure, le tabagisme, et les comorbidités comme le VIH restent les catalyseurs de l’épidémie de tuberculose dans la Région africaine. C’est pourquoi l’OMS a élaboré le cadre multisectoriel de responsabilisation et apporte son appui à tous les pays pour qu’ils puissent actualiser leurs politiques de lutte antituberculeuse et appliquer les lignes directrices de l’Organisation. Nous collaborons avec les pays aussi bien pour suivre les programmes en temps réel que pour mettre à nu les difficultés et formuler des recommandations sur les stratégies susceptibles de pallier ces difficultés.
Aujourd’hui, j’exhorte les gouvernements et les partenaires à résorber le déficit financier qui entrave la riposte à la tuberculose en Afrique pour que la Région puisse atteindre les cibles des objectifs de développement durable liés à cette maladie, dans l’intérêt des populations africaines et des générations futures.