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Économie Publié le vendredi 21 mai 2021 | Ministères

Economies africaines / Le Ministre Adama Coulibaly fait le point des acquis du Sommet de Paris sur France 24 :« La Côte d’Ivoire va avoir 900 millions de dollars Sur les 2,2 milliards dédiés à l’espace UEMOA »

© Ministères Par Cyprien Kouassi
Ouverture du séminaire sur la revue annuelle des réformes, politiques, programmes et projets communautaires en Côte d’Ivoire
Vendredi 20 juillet 2018. Abidjan. M. Adama Coulibaly, représentant le Ministre de l`Economie et des Finances a procédé à l`ouverture du séminaire de travail portant sur la phase technique de la revue annuelle des réformes, politiques, programmes et projets communautaires en Côte d’Ivoire. Ce séminaire est organisé par La Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Photo : Adama Coulibaly, représentant le Ministre de l`Economie et des Finances.
Aux côtés du Président de la République Alassane Ouattara, le ministre de l’Economie et des Finances, Adama Coulibaly, a pris part le mardi 18 mai au Sommet de Paris sur les économies africaines. Interviewé le vendredi 21 mai 2021 sur France 24, il a fait le point des acquis de ce Sommet initié par la France. Production de vaccins contre le Covid-19 sur le continent africain, résilience de l’économie ivoirienne face à cette pandémie, financement dont bénéficiera la Côte d’Ivoire… Le ministre Adama Coulibaly a décortiqué dans cette interview tous ces sujets abordés au cours dudit Sommet. Entretien !
Pour commencer, un mot de la pandémie de Covid-19, plus exactement des vaccins. L’Italie organise aujourd’hui un Sommet mondial sur la santé. Evidemment, il sera question des vaccins et notamment de l’accès des vaccins pour l’Afrique. Emmanuel Macron a fixé cette semaine comme objectif 40% de la population africaine vaccinée d’ici la fin de cette année, contre 20% évoqué jusqu’à présent. Est-ce que c’est possible ?
Oui, c’est tout à fait possible, cela a été indiqué. Pour que cela soit possible, il faut que les ressources soient mobilisées. A cet égard, mandat a été donné au Fonds monétaire international de faire en sorte que 40% de la population africaine soit vaccinée. Et cela va avec une mobilisation des ressources additionnelles. Parce qu’aujourd’hui, c’est 25 milliards qui sont mis à disposition. Si on passe à 50 milliards, on pourra effectivement doubler le nombre de personnes vaccinées d’ici la fin de l’année, c’est-à-dire 40%. Ce qui sera une excellente chose parce qu’en réalité quand vous regardez sur le continent africain, aujourd’hui le taux de vaccination oscille entre 3 et 5%, là où dans d’autres régions on est déjà à 40%. Donc, il ne faudrait pas qu’il y ait un monde à deux vitesses, une partie du monde vaccinée qui va avec une économie qui marche, et une autre partie qui continue d’être derrière avec des problèmes de vaccination et des problèmes de relance économique. Donc, tout est possible. C’est une question simplement de solidarité internationale. Et si elle est effective, on peut arriver à cet objectif.
Il y a quand même encore beaucoup de chemin puisqu’on est à 5% comme vous le disiez. Ça veut dire qu’il manque 35% en 6 mois. Est-ce que vous avez quand même le sentiment qu’il y a une prise de conscience de la communauté internationale, du monde, des pays les plus riches d’arriver à cet objectif ?
Oui, nous l’avons vu avec ce Sommet. Ce Sommet est la manifestation de la solidarité internationale. Je voudrais profiter de cela pour dire que les initiateurs du Sommet ont vu juste parce qu’en réalité, ce qu’on a vu comme décisions prises au niveau de ce Sommet…
On va revenir sur le Sommet, je voudrais juste terminer sur la vaccination et notamment sur une autre question avant de parler dans le détail du Sommet des économies africaines : la question des brevets, de propriété intellectuelle sur les vaccins qui a été au centre des discussions à la fois au cours de ce Sommet des économies africaines mardi dernier, mais aujourd’hui aussi à Rome. L’Afrique du Sud et l’Inde plaident notamment pour la levée temporaire des droits de propriété intellectuelle sur les vaccins. Est-ce que la Côte d’Ivoire rejoint leur position ?
Tout à fait, parce qu’il faut effectivement régionaliser la production de vaccins pour qu’on ait plus de vaccins disponibles pour les populations. Cela a été acté au cours du Sommet que les vaccins soient fabriqués sur le territoire africain, mais nous nous sommes heurtés à la question des brevets, la question des droits de propriété, mais aussi à tout ce qui est lié au transfert de technologie. L’Organisation mondiale du Commerce a été mandatée de regarder ces histoires de brevets et de droits de propriété pour permettre qu’au moins temporairement, des autorisations soient données pour que les vaccins puissent être produits sur le continent africain.
En Côte d’Ivoire par exemple ?
Oui, bien sûr ! Pourquoi pas ?! La Côte d’Ivoire dispose déjà des capacités de production en matière de médicaments. On a une zone franche qui abrite certaines unités de fabrication de médicaments. Pourquoi ne pas accroître les capacités ou bien installer de nouvelles unités industrielles dédiées à la fabrication des vaccins pour le Covid ?
Revenons justement à ce Sommet dédié aux économies africaines qui a été organisé cette semaine, mardi, à l’initiative de la France, à Paris. Vous y étiez aux côtés de votre Président Alassane Ouattara. Beaucoup de bonnes intentions finalement à ce Sommet, mais peut-être peu de décisions. Alors, qu’en retenez-vous ?
On ne peut pas dire qu’il n’y a pas eu de décisions. Il y a eu une reconfirmation de certaines initiatives qui ont été actées, notamment l’allocation des DTS, des droits et tirages spéciaux. Ça été acté. Il y a eu également l’initiative de suspension du service de la dette. Ça été acté avec une prolongation jusqu’à la fin de cette année. Il y a également la question liée au cadre commun sur la dette des pays dont la dette n’est pas soutenable. Tout cela a été acté. Maintenant, il y a des engagements nouveaux qui ont été pris, qui consistent par exemple à faire en sorte que ceux des pays industrialisés qui disposent de réserves confortables puissent allouer leur part de droits et tirages spéciaux…
De droits et tirages spéciaux qui sont cette monnaie presque du Fonds monétaire internationale…
Bien sûr. Ça serait transmis aux pays en développement pour leur permettre justement d’avoir des ressources pour pouvoir financer leurs efforts de développement. Et sur ce point précis également, le Fonds monétaire international a été mandaté pour faire des études. Comment ces ressources additionnelles vont être utilisées ? Est-ce que ça va se faire à travers le fonds fudiciaire de réduction de la pauvreté et de la croissance ? Ou bien est-ce que ça va se faire à travers les banques multilatérales de développement ? Les deux options sont sur la table. Si on abonde dans le sens du fonds fudiciaire, le FMI va disposer de ressources additionnelles qu’il pourra mettre à la disposition des Etats avec des durées plus longues de remboursement, avec des taux d’intérêt plus bas. Si ça passe à travers les banques multilatérales de développement, ces banques vont disposer de ressources qui vont servir à avoir un effet de levier des ressources beaucoup plus importantes pour accompagner les efforts de développement des pays.
Alors, il y a un chiffre qui a été mis en avant, celui de 100 milliards de dollars qui seraient à atteindre. Est-ce que 100 milliards de dollars dédiés à l’Afrique, ce serait suffisant ?
Ce serait déjà un grand pas. Il faut savoir que sur la base du quota des pays africains, l’Afrique va disposer de 33 milliards sur les 650 milliards de dollars qui sont prévus. Donc, l’Afrique va disposer de 33 milliards de dollars… Peut-être les 33 milliards, c’est pour tout le continent africain. Mais il faut savoir que l’Afrique subsaharienne ne va avoir sur ce montant que 24 milliards de dollars. Et quand on prend l’espace UEMOA, il y a huit (8) pays, qui vont disposer seulement de 2,2 milliards sur lesquels la Côte d’Ivoire va avoir 900 millions de dollars. Tout simplement parce que la Côte d’Ivoire est l’économie la plus importante au niveau de l’espace ouest-africain.
Et la Côte d’Ivoire justement, elle aurait besoin de combien idéalement ?
Les évaluations sont en cours. Nous avons des discussions qui ont été entamées, qui montrent effectivement que nous avons besoin de ressources additionnelles. Parce qu’il y a des efforts propres qui sont faits en termes de mobilisation de ressources internes. Mais pour pouvoir faire face à tous les défis que nous avons, nous avons besoin nécessairement du soutien de la communauté internationale. Parce qu’il faut savoir qu’au niveau de l’Afrique, il y a la lutte contre la pandémie, bien sûr. Il y a beaucoup de pays qui sont confrontés à la lutte contre le terrorisme. Il y a le dérèglement climatique et puis il y a les efforts de relance économique qui doivent se remettre en place. Tout cela nécessite des ressources importantes. Donc, le soutien de la communauté internationale devrait venir consolider les efforts de mobilisation interne au niveau du continent.
A propos de relance, l’économie ivoirienne a plutôt mieux résisté que les économies voisines et même que les économies du monde, puisqu’elle ressort avec une croissance positive. On le voit, en 2020, c’est +1,8%. Cette année, vous prévoyez une croissance forte ?
Cette année 2021, on prévoit un rebond économique à 6,5%. Mais peut-être qu’il faut revenir sur ce qui s’est passé, sur l’année 2020. La pandémie de Covid a effectivement posé beaucoup de problèmes. Parce qu’avant la Covid, nous projetions un taux de croissance de 7,2%. Ce qui était dans la tendance que nous avions depuis 2012. Il faut savoir que de 2012 à 2019, le taux de croissance en moyenne a été de 8%. Donc en 2020, on prévoyait 7,2%, et la Covid est venue compromettre les efforts. Mais malgré cela, l’économie de la Côte d’Ivoire a été résiliente, comme vous l’avez mentionnée, avec un taux de croissance de 1,8%. Ce qui est exceptionnel dans un contexte de morosité internationale où il y a une récession mondiale, une récession sur le continent africain. Donc, cela est extrêmement important. C’est parce que notre économie dispose de fondamentaux solides. Notre économie est relativement diversifiée par rapport aux autres économies. Et surtout nous avons mis en œuvre des réformes fortes qui, aujourd’hui, donnent des résultats. Alors pour 2021, je l’ai dit, 6,5% de rebond c’est un minimum, mais il faut se placer dans une perspective de moyen et de long terme.
Un dernier mot pour dire si vous êtes confiants pour l’avenir…
Bien sûr, nous sommes tout à fait confiants parce que nous nous inscrivons dans la vision du Président de la République, Alassane Ouattara, qui a une vision très claire pour la Côte d’Ivoire. Cette vision est soutenue par des objectifs chiffrés qui eux-mêmes se déclinent à travers les axes du Plan national de développement sur le période 2021-2025. Et ce Plan national de développement va être mis en œuvre prochainement pour réalisation de la vision du Chef de l’Etat.
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