Cela fait longtemps que cette situation dure. Les mairies et peut-être les Conseils régionaux meurent à petit feu. Sous les yeux du pouvoir Rhdp faute de financement. Les élus locaux dépouillés de tous leurs droits font ce qu’ils peuvent pour développer leurs localités. Mais à coup de bâton magique. Et c’est tous les jours qu’ils ont la pression de leurs administrés. Ce qui compte pour eux, c’est la matérialisation des promesses faites lors des campagnes électorales. Mais que peut un maire sans financement, sans budget ? Si cet enfer que vivent les maires ne trouve pas de solution, si les quotes-parts d’impôts ne sont pas reversées, c’en est fini pour les maires. Tous leurs projets seront à l’eau. Face donc à cette situation difficile, le député-maire de Tiassalé, Assalé Tiémoko dans sa page Facebook, a fait part du désespoir des maires de Côte d’Ivoire face à l’attitude de l’Etat. « Le maire et son équipe se battent pour améliorer chaque jour les conditions et le cadre de vie des populations. La tâche n'est pas facile, c'est un trésor d'imagination que nous déployons chaque jour pour faire avancer les choses et donner l'impression que tout va bien. Avec l'ouverture de cette salle équipée d'appareils coûteux, vous avez sans doute l'impression que tout va bien pour la mairie sur le plan financier. Je peux vous assurer que ce n'est pas le cas en ce moment, tout va mal », a-t-il fait savoir le 26 mai dernier. Le maire de Tiassalé est allé plus loin dans les détails pour présenter la souffrance des élus locaux qui broient du noir. Pire obligés de se cacher pour éviter que leurs administrés les lynchent gratuitement par la faute de l’Etat. « On ne peut pas livrer des élus à la vindicte de leurs administrés en les privant sans raisons de ressources qui ont été pourtant déjà collectées dans nos communes. Et je vous dis que cela fera six mois dans une semaine qu'on n'a rien donné aux collectivités dont certaines sont en cessation de paiement avec de nombreux mois d'arriérés de salaires et des dizaines de factures impayées. C'est une situation inédite », a dénoncé encore le maire Assalé Tiémoko. Devant le silence du pouvoir, le député-maire de Tiassalé, dans une lettre à ses pairs revient à la charge. « Si nous ne faisons rien d’ici la fin de la semaine prochaine pour interpeller la République ; attendons-nous à recevoir dans quelques jours, moins de 5% de ce que nous attendons depuis bientôt six (06) mois et nous de tirer un trait sur le reste », a-t-il réagi à nouveau. Assalé Tiémoko, chiffres à l’appui, a rappelé à l’Etat de ce qu’il doit aux collectivités décentralisées au titre des quotes-parts non reversées. « Si je prends pour référence l’année difficile de 2020 à cause de la crise sanitaire, les quotes-parts d’impôts reversées aux collectivités de la période de janvier à juin 2020, représente 42 milliards de francs Cfa. Pour la période de janvier à juin 2021, on ne sait pas. Aucun chiffre n’est disponible. Mais logiquement, ce montant ne peut être inférieur à 42 milliards. Bien au contraire », a-t-il ajouté. Les maires Pdci particulièrement frappés par ce calvaire que vivent les élus locaux ont, le mercredi dernier au cours d’un point-presse à Cocody (siège du Pdci), interpellé le président de la République à travers une lettre ouverte. « Nous sommes en proie au doute Monsieur le président », ont-ils fait savoir avant de faire des propositions. Le chef de l’Etat va-t-il entendre ce cri du cœur des communes ?
DJE KM
DJE KM