Le Burkina Faso dispose désormais de cinq nouvelles stations de pesage installées à Dakola, à Tanghin-Dassouri, à Niangologo, à Bobo-Dioulasso et Banfora. Le lancement officiel a eu lieu le vendredi 21 mai 2021 à Tanghin-Dassouri. Ce projet pilote de trois ans conduit par Afrique pesage devrait rapporter au Burkina Faso 8 milliards de francs CFA.
Sur la route de Bobo-Dioulasso, plus précisément dans la commune de Tanghin-Dassouri, trône dorénavant un gigantesque bâtiment. Vous ne risquez pas de le rater car ses couleurs rouge et blanc le rendent visible de loin. Il s’agit de l’une des cinq stations de pesage qui iennent d’être mises en place, les autres se trouvant à Dakola, Niangologo, à Bobo-Dioulasso et à Banfora.
En effet, selon le directeur général de l’Office national de la sécurité routière (ONASER), Adama Kouraogo, le diagnostic posé dans le domaine des stations de pesage a révélé des insuffisances en termes d’équipements, de personnel et même de modèles de pesée. C’est pourquoi le gouvernement et le Conseil d’administration de l’ONASER ont décidé de confier à un partenaire privé, en l’occurrence Afrique pesage, la gestion des stations dans le cadre d’un projet pilote de trois ans. Et en plus des cinq stations, la société dispose d’équipements mobiles pour traquer ceux qui seraient tentés de faire des déviations. A en croire le DG, c’est une concession gagnant-gagnant : « Ils exploitent et nous partageons les recettes. Cependant, nous leur avons demandé de faire des investissements initiaux de l’ordre d’un milliard de F CFA ». Sur l’ensemble du projet, l’institution attend près de 8 milliards de F CFA de recettes. L’objectif général est de préserver le réseau routier à travers la pesée de l’ensemble des camions, sans oublier que cette initiative va offrir de l’emploi à 150 jeunes Burkinabè.
Selon les informations données sur place, le service va fonctionner 24h/24. Grâce au comité de suivi mis en place, l’ONASER compte avoir un regard permanent sur le travail qui sera fait. Une évaluation est d’ailleurs prévue à la fin pour décider de la suite à donner.
Selon les explications du ministre des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, Vincent Dabilgou, il s’agit de se conformer au règlement 14 (1) de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), une condition prise en compte par les partenaires dans le financement des travaux de construction ou de réhabilitation des routes. Il a aussi insisté sur le fait qu’il n’est nullement question de privatiser l’ONASER avant de se réjouir de l’accompagnement des transporteurs et des chauffeurs routiers, fortement représentés à la cérémonie.
Le président de la faîtière unique des transporteurs routiers, Issoufou Maïga, dira même qu’aucun transporteur n’a envie de surcharger son camion, car cela contribue à dégrader le véhicule ainsi que la route. Engagé à accompagner la démarche du gouvernement, il a apprécié positivement cette touche d’innovation. « Nous avons souvent eu des couacs avec l’ONASER. Un transporteur qui vient de Lomé ou du Ghana connaît son poids de départ. S’il arrive à l’office national et que les chiffres diffèrent, il y aura forcément des grincements de dents », a-t-il expliqué, espérant que ce sera différent avec Afrique pesage qui jouit déjà d’une certaine notoriété dans la sous-région.
De l’expérience du Sénégal
Selon le délégué général de la filiale Afrique pesage Sénégal et Gambie, Serigne Faye, le pays de la Teranga dispose de 25 sites dont deux mobiles pour capter les camions qui contournent les routes. Ainsi, il y a 500 employés permanents (Sénégal et Gambie) et depuis 2012 le taux de surcharge est passé de 90 à 48%. L’objectif est de parvenir à un taux de 10%. A la question de savoir combien paie une personne qui est en surcharge de deux tonnes par exemple, le délégué général a fait savoir que les tarifs sont différents car en application progressive. « Au Sénégal, par exemple, nous sommes à 10 000 F pour le trafic national et 30 000 F CFA pour le trafic international. Donc si vous avez une surcharge de deux tonnes, vous payez 20 000 francs sur le trafic national », a-t-il indiqué.
(1) Le règlement n°14/2005/CM/UEMOA est relatif à l’harmonisation des normes et des procédures de contrôle du gabarit du poids lourd et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transport de marchandises dans les Etats membres.
Zalissa Soré (www. http://lobservateur.bf)
Sur la route de Bobo-Dioulasso, plus précisément dans la commune de Tanghin-Dassouri, trône dorénavant un gigantesque bâtiment. Vous ne risquez pas de le rater car ses couleurs rouge et blanc le rendent visible de loin. Il s’agit de l’une des cinq stations de pesage qui iennent d’être mises en place, les autres se trouvant à Dakola, Niangologo, à Bobo-Dioulasso et à Banfora.
En effet, selon le directeur général de l’Office national de la sécurité routière (ONASER), Adama Kouraogo, le diagnostic posé dans le domaine des stations de pesage a révélé des insuffisances en termes d’équipements, de personnel et même de modèles de pesée. C’est pourquoi le gouvernement et le Conseil d’administration de l’ONASER ont décidé de confier à un partenaire privé, en l’occurrence Afrique pesage, la gestion des stations dans le cadre d’un projet pilote de trois ans. Et en plus des cinq stations, la société dispose d’équipements mobiles pour traquer ceux qui seraient tentés de faire des déviations. A en croire le DG, c’est une concession gagnant-gagnant : « Ils exploitent et nous partageons les recettes. Cependant, nous leur avons demandé de faire des investissements initiaux de l’ordre d’un milliard de F CFA ». Sur l’ensemble du projet, l’institution attend près de 8 milliards de F CFA de recettes. L’objectif général est de préserver le réseau routier à travers la pesée de l’ensemble des camions, sans oublier que cette initiative va offrir de l’emploi à 150 jeunes Burkinabè.
Selon les informations données sur place, le service va fonctionner 24h/24. Grâce au comité de suivi mis en place, l’ONASER compte avoir un regard permanent sur le travail qui sera fait. Une évaluation est d’ailleurs prévue à la fin pour décider de la suite à donner.
Selon les explications du ministre des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, Vincent Dabilgou, il s’agit de se conformer au règlement 14 (1) de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), une condition prise en compte par les partenaires dans le financement des travaux de construction ou de réhabilitation des routes. Il a aussi insisté sur le fait qu’il n’est nullement question de privatiser l’ONASER avant de se réjouir de l’accompagnement des transporteurs et des chauffeurs routiers, fortement représentés à la cérémonie.
Le président de la faîtière unique des transporteurs routiers, Issoufou Maïga, dira même qu’aucun transporteur n’a envie de surcharger son camion, car cela contribue à dégrader le véhicule ainsi que la route. Engagé à accompagner la démarche du gouvernement, il a apprécié positivement cette touche d’innovation. « Nous avons souvent eu des couacs avec l’ONASER. Un transporteur qui vient de Lomé ou du Ghana connaît son poids de départ. S’il arrive à l’office national et que les chiffres diffèrent, il y aura forcément des grincements de dents », a-t-il expliqué, espérant que ce sera différent avec Afrique pesage qui jouit déjà d’une certaine notoriété dans la sous-région.
De l’expérience du Sénégal
Selon le délégué général de la filiale Afrique pesage Sénégal et Gambie, Serigne Faye, le pays de la Teranga dispose de 25 sites dont deux mobiles pour capter les camions qui contournent les routes. Ainsi, il y a 500 employés permanents (Sénégal et Gambie) et depuis 2012 le taux de surcharge est passé de 90 à 48%. L’objectif est de parvenir à un taux de 10%. A la question de savoir combien paie une personne qui est en surcharge de deux tonnes par exemple, le délégué général a fait savoir que les tarifs sont différents car en application progressive. « Au Sénégal, par exemple, nous sommes à 10 000 F pour le trafic national et 30 000 F CFA pour le trafic international. Donc si vous avez une surcharge de deux tonnes, vous payez 20 000 francs sur le trafic national », a-t-il indiqué.
(1) Le règlement n°14/2005/CM/UEMOA est relatif à l’harmonisation des normes et des procédures de contrôle du gabarit du poids lourd et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transport de marchandises dans les Etats membres.
Zalissa Soré (www. http://lobservateur.bf)