J’ai appris avec grand étonnement via les réseaux sociaux dans la soirée du 14 octobre 2021, l’existence d’un document signé de Madame Alimatou Shadiya Asouman, Ministre de l’Industrie et du Commerce du Bénin, Présidente en exercice du Conseil d’administration (PCA) de l’Organisation africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI), et décidant de ma suspension en qualité de Directeur général de l’OAPI. Mon étonnement était d’autant plus grand, que la décision appliquée de fait m’est parvenue via les réseaux sociaux, sans aucune notification officielle jusqu’à ce jour.
Considérant le motif de cette suspension, ledit document évoque « le refus du Directeur Général de faire exécuter la décision d’auditer la gestion de l’Organisation en vue de clarifier les soupçons de mal gouvernance et de malversation financières mettant directement en péril les intérêts de l’Organisation ». Dans la foulée, le Directeur Général Adjoint de l’organisation a été chargé de « liquider les affaires courantes ». Depuis lors, ma personne fait l’objet d’un lynchage médiatique en règle, sans aucune mesure minimale d’équilibre de l’information.
Outre la question de la qualité juridique et l’opportunité d’une telle décision, il apparaît évident que le motif invoqué pour la justifier présente des limites flagrantes.
En premier, le fait que je ne me suis jamais opposé à l’audit de ma gestion de l’organisation. Bien au contraire, après avoir reçu en septembre 2021 le Projet d’appel à manifestation d’intérêt international relatif au recrutement d’un cabinet d’audit international, j’ai formulé des manquements dans l’optique de le parfaire et d’en tirer le meilleur parti pour l’Organisation.
Au rang de ceux-ci, la non-conformité du document par rapport aux procédures de l’Organisation en matière d’audit. Sur le fond, et dans un souci de transparence, j’ai proposé d’étendre l’audit à une période plus large qui prendra en compte l’année 2017 qui correspond à ma prise de fonction jusqu’à 2020. Ce qui permettra d’auditer toute ma gestion, depuis le début de mon mandat. Toutes ces observations ont été adressées par courrier à la PCA dans des correspondances dont la dernière datant du 05 octobre 2021, et dont nous avons les accusés de réception.
Compte tenu de la gravité de la situation, par correspondance daté du 18 octobre 2021, j’ai demandé, tel que le prévoit les textes de l’Organisation, la tenue d’un Conseil d’administration extraordinaire.
Il convient de préciser qu’en ma qualité de Directeur général nommé par une résolution du Conseil d’administration, j’ai toujours appliqué, dans l’intérêt des 17 États membres, les résolutions dudit Conseil.
Selon l’évolution de la situation, des éléments complémentaires seront donnés.
Denis L. BOHOUSSOU
Directeur générale de l'OAPI