Les villages d’ Allangoua et N’Gbessou, qui se disent sans existence juridique, ont appelé le président de la République de Côte d’Ivoire à l’aide au cours d’une conférence de presse prononcée par leurs cadres samedi 2 novembre 2021.
« Nous demandons la sécurisation de nos terres, la protection de nos terres à travers la délivrance des documents administratifs. Nous demandons la délimitation de nos terroirs afin qu’on sache clairement les limites de nos ressorts territoriaux de manière officielle. Afin de mettre fin aux tensions et aux querelles », a déclaré le secrétaire général de la mutuelle de N’Gbessou, Kouadio Ferdinand.
A l’origine, les populations des deux villages vivaient dans le département de Tiébissou. Mais, à cette époque, l’Etat a initié un grand projet de développement qui concernait la zone qu’elles habitaient.
Le décret signé le 08 juillet 1969 portant création de l’Autorité pour l’aménagement de la vallée du Bandama (AVB) a alors poussé à leur déguerpissement pour les sites actuels.
Et depuis, elles sont prises en sandwich entre leurs deux nouveaux voisins, le village de N’Zéré et l’Institut national polytechnique Houphouët-Boigny (INP-HB) sur des questions foncières.
Les blocs culturaux attribués aux paysans à leur arrivée à Yamoussoukro sont constamment récupérés pour l’extension de l’INP-HB et les conflits fonciers avec N’zéré conduisent certains d’entre eux régulièrement sous les verrous.
Pourtant, « c’est l’État de Côte d’Ivoire qui nous amenés ici. Nous ne sommes pas des aventuriers à Yamoussoukro », soutient le président de la mutuelle.
« Nous sommes des villages à part entière et nous estimons que notre problème n’est pas su du chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Parce que N’Gbessou et Allangoua sont des cas spéciaux de village », ajoute-t-il, non sans révéler que « nos deux villages ont curieusement disparu de la carte de la Côte d’Ivoire ».
A la faveur de la construction du barrage artificiel de Kossou, environ 26 villages ont été délocalisés entre 1971 et 1972 par l’ancien Président Houphouet-Boigny suite à des discussions. Dépossédés de leurs plantations de café et cacao, les paysans ont emménagé sur de nouveaux sites où des blocs culturaux leur ont été attribués.
Aujourd’hui, ils attendent de l’Etat de Côte d’Ivoire « la sécurisation de leurs terres, la délimitation de nos territoires, la mise à disposition de documents juridiques et administratifs » en vue de l’insertion sur la carte de la Côte d’Ivoire d’Allangoua et N’Gbessou.
(AIP)
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