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Société Publié le vendredi 5 novembre 2021 | AIP

Le DRENA du Bélier et du district autonome de Yamoussoukro : « Nous voulons faire de Yamoussoukro le berceau de la vraie école en Côte d’Ivoire » (Interview)

Le DRENA du Bélier et du district autonome de Yamoussoukro : « Nous voulons faire de Yamoussoukro le berceau de la vraie école en Côte d’Ivoire » (Interview)
© AIP Par DR
Yamoussoukro, capitale politique de la Côte d`Ivoire

Yamoussoukro - M. Fofana Mamadou est le nouveau directeur régional de l’Education nationale et de l’Alphabétisation du Bélier et du district autonome de Yamoussoukro. Anciennement dans la région du Haut-Sassandra, le nouveau DRENA est arrivé dans la capitale politique avec de bons souvenirs et de réelles ambitions pour l’école ivoirienne.


AIP : Bonjour M. Fofana, quels sentiments vous animent en ce moment précis où commence une nouvelle aventure pour vous ?


Avant tout propos, je voudrais remercier sincèrement votre organe, l’AIP, qui me donne l’opportunité de dire quelques mots à l’entame de cette nouvelle année 2021-2022.


En effet, Mme le ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation a bien voulu nous confier les rênes de cette direction régionale prestigieuse qui a vu défiler des hommes de valeur comme Assane Saar, Moudiaré Tapé et tout récemment Aboulaye Diacko, et pour terminer le grand frère, le monumental Baba Kaké, qui a fait valoir ses droits à la retraite.


Aujourd’hui, nous sommes là, mais à dire vrai, nous ne pouvons pas remplacer ceux-là. Le travail que nous allons mener, c’est la continuité, c’est le travail qu’ils ont déjà fait, c’est dans leurs sillons que nous allons marcher.


AIP : C’est juste cela que vous voulez faire ici ?


Certainement avec l’apport des uns et des autres nous allons essayer de bonifier, bien entendu avec leurs prières, avec leurs appuis parce que nous ne pourrons pas gérer seul, nous allons toujours nous appuyer sur les anciens qu’ils sont avec leurs expériences, avec leurs acquis. Nous, on vient d’arriver.


Mais nous comptons aussi sur nos collaborateurs qui sont là, à la DRENA, qui sont rompus à la tâche, qui ont de la valeur. Si nous créons les conditions d’une équipe soudée, il n’y a pas de raisons qu’on n’aille pas loin.


Mais pour l’heure, je voudrais demander à chacun d’entre nous de se mettre au travail, seul le travail, surtout le travail bien fait peut nous permettre d’aller de l’avant. Surtout dans l’engagement, dans la détermination, dans la conscience professionnelle. C’est à ce prix que nous allons réussir à relever les défis nombreux et multiformes de Yamoussoukro.


AIP : Dans quel état d’esprit abordez-vous ce challenge ? Avez-vous par exemple des appréhensions au regard de la carrure de vos prédécesseurs et du travail déjà abattu ?


Non je n’ai pas d’appréhensions, il faut être honnête. Je n’ai pas d’appréhensions parce que ceux qui m’ont précédé, je les connais très bien. Je suis en étroite relation avec ceux-là. Du coup ce sont mes repères. A tout moment où je vais avoir quelques difficultés je me référerai à eux et je suis persuadé qu’ils vont me mettre sur la bonne voie. Ce qui fait que je n’ai pas d’appréhensions.


La chance aussi que j’ai, j’ai trouvé sur le terrain des hommes de valeur qui ont envie de travailler, qui ont envie de mouiller le maillot, comme on est une équipe, et il n’y a pas de raisons que j’ai des appréhensions. Je ne doute même pas un instant parce qu’ils sont là autour de moi. Quand on parle de directeur régional, c’est surtout l’équipe autour de lui, les chefs d’établissements, à commencer d’abord par les secrétaires généraux (SG), tous les personnels au niveau de la DRENA. Ensuite les IEP (inspecteurs de l’enseignement primaire), les chefs d’établissements, les DE (directeurs des études), les enseignants sur le terrain, tous ceux-là contribuent à l’épanouissement de la DRENA. Et c’est quand on n’a pas réussi à créer cette émulation qu’il y a problème.


Nous allons œuvrer pour faire en sorte que chacun s’approprie les valeurs que nous voulons imprimer à la DRENA et dès lors qu’ils se sont appropriés, dès lors qu’ils ont compris notre vision, les choses vont aller sur des roulettes.


AIP : Pour y parvenir, vous comptez vous-même sur votre parcours déjà riche ?


J’ai un parcours que Dieu a bien voulu me donner. Les voies de Dieu sont insondables. Je n’ai jamais rêvé être à Yamoussoukro compte tenu de beaucoup de choses, mais voilà je suis là. Sur le terrain, on m’a fait confiance et je n’ai pas le droit de faillir. Je suis là les pieds joints, je me jette à l’eau.


AIP : Vous avez tout de même engrangé des satisfactions à Daloa ?


Daloa c’est une satisfaction totale parce que Daloa a été pour moi une famille. Je voudrais profiter pour saluer tout Daloa. A commencer par le préfet de région qui m’a soutenu de bout en bout. A commencer par toutes les autorités mais particulièrement mes collaborateurs. A la DRENA j’étais le père quand bien même je suis rigoureux. J’ai eu même le nom « doux-amer » parce que je suis beaucoup encré dans la spiritualité, je n’aime pas mettre le couteau dans le dos de quelqu’un. Je préfère te dire et une fois que j’ai dit, c’est fini. Donc mes collaborateurs au niveau de Daloa ont compris ma vision. Ils ont compris que ce monsieur n’est pas méchant, il n’est que travailleur. Donc il faut suivre.


Mes IEP, mes chefs d’établissements, tous les agents de la DRENA se sont mis en rang , au garde-à-vous et le travail s’est bien passé. Aujourd’hui nous formons une famille solide. La séparation a été douloureuse. Des pleurs par-ci, des pleurs par-là. J’ai été accompagné par un car pour venir faire ma passation. Même pour faire mon déménagement ce sont des véhicules qui ont pris la route pour venir m’installer. Je n’ai même pas démonté un lit. La famille de Daloa reste ma famille et je serai collé à cette famille. Puisse DIEU permettre à tous ces amis, tous ces frères, tous ces collaborateurs d’avoir une longue vie, une très bonne santé et une réussite professionnelle. Pour ma part je resterai toujours à leurs côtés, toujours reconnaissant vis-à-vis de tout ce qu’ils ont fait pour moi. Le vieux a dit le capitaine hors de l’eau n’est rien. Le DRENA en dehors de ses collaborateurs n’est rien, c’est eux qui font mes résultats.


AIP : Monsieur le DRENA de nombreux défis vous attendent ici. Parmi lesquels la percée fulgurante de la drogue dans les établissements scolaires. Comment allez-vous aborder cette question ?


C’est une question transversale. Si vous tenez compte du thème de l’année (soyons des citoyens responsables pour une école de qualité) vous verrez que l’école c’est l’affaire de tous. Tu es policier, l’école te concerne. Tu es préfet l’école te concerne. Tu es président l’école te concerne. Tu es médecin, l’école te concerne.


En d’autres termes c’est un engagement général de toutes les couches socioprofessionnelles, de toutes les familles pour véritablement juguler ce fléau, c’est une crise qu’il faut bouter hors de nos frontières. Mais pour cela il faut qu’on se donne la main surtout dans la rigueur sans tergiverser.


Parce que ce qui nous fatigue, d’aucuns diront ce sont des enfants. Or quand on n’est pas d’accord sur l’essentiel cela pose problème. Mettons-nous ensemble, l’éducation a un coût. Dès lors que vous avez votre enfant, vous-même en tant qu’individu, il arrive que de temps en temps vous le fessiez, vous prenez la chicotte contre votre enfant. Qui aime bien, châtie bien.


Du coup je voudrais lancer un appel solennel à chacun. Chaque faute mérite sanction. Bien sûr quand je dis sanction ce n’est pas pour détruire mais on sanctionne pour faire comprendre, on sanctionne pour que la personne prenne conscience et que véritablement à partir du holà on arrête. Mais si on laisse faire à un moment donné on ne pourra plus. Il n’est pas encore tard. Que chacun se lève.


AIP : C’est certes bien de dire qu’il s’agit d’une lutte commune mais il faut passer à des actions concrètes.


Le problème de la drogue effectivement est en train de faire ravage dans nos milieux scolaires. Il est temps, que ce soit au niveau des autorités comme nous, qu’on se lève. C’est pourquoi très bientôt je vais rencontrer les autorités policières, la gendarmerie pour qu’on accorde nos violons parce que les enfants, ils restent des enfants. La drogue en milieu scolaire vient d’où ? Il y a des dealers autour, qui sont en train d’impliquer nos enfants dans une affaire qui ne relève pas des enfants. Ce ne sont pas les enfants qui vont chercher la drogue hors du pays, ce sont les adultes. Nous devons mener le combat ensemble avec beaucoup de vigueur et sérénité. Il ne s’agit pas de paniquer, il faut aller doucement mais sûrement. Pour ma part, c’est un combat que nous allons mener pour que véritablement on puisse réduire le taux de toxicomanie dans notre milieu pour le bien de l’école, pour le bien de nos enfants parce que notre mission première ce sont ces élèves, l’avenir de notre pays, les cadres de demain.


AIP : Quels sont les indicateurs à partir desquels vous aurez le sentiment d’avoir réussi votre mission dans le Bélier ?


Voyez-vous notre école repose sur plusieurs pans. Un, les résultats scolaires. Vous savez les résultats scolaires constituent un baromètre pour nous, que ce soit en région comme à la nationale. Nous allons faire l’effort pour que au niveau de nos écoles les programmes, les progressions soient non seulement respectés mais exécutés. Faire en sorte que ce soit l’administration, que ce soient les enseignants chacun prenne sa part de responsabilité dans la réussite des enfants. Que chacun se dise que je suis responsable. Dès lors que chacun a pris sa dose de responsabilité, il n’y a pas de raison qu’on échoue.


Il y a ensuite l’environnement physique et psychologique de l’école. Du côté physique, nos écoles doivent ressembler à des écoles. Quand vous y entrez, vous devez être fiers parce que l’environnement est sain. Pour l’environnement psychologique, nos enfants doivent être dans de bonnes dispositions. Des enfants qui se comportent bien, des enfants qui ont un esprit civique, c’est un combat. Aujourd’hui on a vu que les enfants ne respectent rien. Le bien public ne leur dit rien. On dit ils sont fâchés aujourd’hui, ils vont casser les lampadaires. Ceux-là, ce ne sont pas des enfants modèles. Nous voulons formater nos enfants pour qu’ils apprennent à être des cadres de demain. Quelqu’un qui a envie d’être cadre de demain, il y a des comportements, des valeurs qu’il doit avoir, le respect du maître, le respect de l’adulte, le respect de l’autre, le respect du bien public. Lorsque on va aller dans ce sens et qu’on a acquis ça et que l’enfant sait que la tricherie, la fraude ne mènent nulle part, que seul le travail paie, si on a réussi à mettre çà dans la tête de l’enfant que c’est à partir de son travail qu’il va devenir quelqu’un et non à partir des réseaux de fraude et de tricherie, on aura gagné énormément.


C’est ma bataille que je vais mener sur le terrain avec mes collaborateurs pour que véritablement ce que le gouvernement a dit il y a quelques années, on parle d’Ivoirien nouveau, nous on veut des élèves de yamoussoukro nouveaux pour que véritablement Yamoussoukro devienne le berceau de la vraie école, le berceau de la vraie réussite pour une école prospère, pour une école de qualité.


gso/kp

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