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Société Publié le jeudi 11 novembre 2021 | Le Nouveau Réveil

Tiébissou / Affrontement chauffeurs motos-taxis et policiers : La chefferie traditionnelle ramène le calme

La matinée du lundi 8 novembre 2021, a été chaude à Tiébissou. Et pour cause, une vive tension est montée d’un cran entre les forces de l’ordre et les chauffeurs de motos-taxis. Au cœur de ce qui a viré à un affrontement, la mise en fourrière de plusieurs motos sans papiers administratifs. En effet, avec l’opération « Epervier 7 », une vaste opération de sensibilisation appelant les propriétaires de motos à se mettre en règle vis-à-vis de la réglementation, la police de Tiébissou a décidé, après cette période de sensibilisation, de passer à la phase de répression. Ce qui n’a pas été du goût des chauffeurs de motos-taxis. Qui ont vu plusieurs de leurs engins saisis et mis en fourrière. Cela a soulevé le courroux des chauffeurs de motos-taxis qui, le lundi 8 novembre, ont décidé de manifester leur colère en paralysant le transport urbain. Et surtout aller jeter des pierres au service de police.


Cet acte de violence, à vouloir troubler la quiétude des populations, a été vite rattrapé par les gardiens de la tradition. Qui ont ramené très vite ces jeunes gens à l’ordre. Nanan Boni Aimé, chef de terre de Tiébissou et nanan Kouakou Daniel de la tribu de Gbomi, dans une action de médiation, ont ramené le calme.

Les protagonistes se sont retrouvés au domicile de nanan Boni sur convocation. Aux présidents des différents groupements de motos-taxis, nanan Kouakou Daniel, sans prendre de gants, a condamné avec fermeté, les agissements des jeunes: « Vous n’êtes pas dans la légalité et c’est vous qui voulez imposer aux hommes de la loi votre ligne de conduite. On ne peut pas faire de bras de fer avec plus fort que soi. Eux, forces de sécurité, ils ont la force régalienne et la latitude de vous imposer la conduite à suivre surtout que 90 % d’entre vous ne détiennent aucune pièce administrative afférente au transport. Soyez sages et respectueux. Respectez les fonctionnaires que l’Etat vous envoie pour votre sécurité… », a-t-il conseillé. Avec lui, nanan Boni Aimé, qui a aussi blâmé le comportement de ses fils. « Veuillez demander pardon au commissaire de Police parce que vous avez fauté. Si le commissaire et ses éléments veulent faire leur travail avec minutie, je vous parie que personne d’entre vous n’exercerait ce métier de taxi-moto. Quand on est faible, mes chers enfants, il faut faire profil bas. Constituez les pièces administratives de vos motos. Faites-vous établir des vignettes et des cartes grises, dotez-vous d’un permis de conduire et surtout prenez des assurances pour vos motos en cas d’accident, et c’est comme ça que vous pourriez revendiquer en cas de dérapage de nos forces de l’ordre. Pour le moment, vous devez vous soumettre afin de bénéficier des grâces du commissaire qui n’est autre que votre bienfaiteur » a-t-il exhorté.

Face au « caire » du commissariat de Tiébissou, Sérodé Guy, les deux têtes couronnées n’ont eu qu’une seule parole à l’endroit du fonctionnaire de police : « Nous vous demandons pardon pour le comportement de nos enfants. »

La paix et la calme revenus, les gardiens des us et coutumes se sont engagés à veiller désormais à la bonne conduite de ces jeunes qui ne savent rien de la loi, a extirper des rangs des chauffeurs de motos-taxis les brebis galeuses pour le bon fonctionnement de ce métier qui a considérablement contribué à la baisse du chômage et du grand banditisme dans la région.

Ayant accepté le pardon des chefs traditionnels, le commissaire s’est engagé à restituer les motos confisquées lors de cette opération de sécurisation et de contrôle.


JEAN PAUL LOUKOU

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