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Économie Publié le jeudi 10 février 2022 | APA

Côte d'Ivoire: un projet d’inclusion financière sort des villageois de l'extrême pauvreté

© APA Par Cheick Koné
Côte d'Ivoire: un projet d’inclusion financière sort des villageois de l'extrême pauvreté

Plusieurs membres de l’Association villageoise d’épargne et de crédit (AVEC) de Kondoukro, un village du centre ivoirien, sont sortis du cercle de la pauvreté extrême en l’espace d’un an, grâce à ce projet d’inclusion financière en milieu rural. 


Les 30 souscripteurs de l’AVEC de Kondoukro, une localité de la sous-préfecture de Djebonoua, ont fait cette révélation mercredi sur la place publique du village, en présence de la ministre ivoirienne de la Solidarité et de la lutte contre la pauvreté, Myss Belmonde Dogo 


C’était à l’occasion d'une cérémonie solennelle de partage de l’épargne et des dividendes produits par les taux d’intérêt des crédits accordés aux souscripteurs de ce projet d'inclusion financière, à Kondoukro, localité située à une vingtaine de Km au Sud de Bouaké.  


Au terme de ce cycle d’une durée de 12 mois, le groupement Apinkan Ngouen de l’AVEC de Kondoukro a pu réaliser une épargne de 3 271 000 F CFA, partagée entre les 30 membres selon leur part de cotisation. 


En outre, au cours de ce premier exercice, l’association a réussi à octroyer des crédits d’un montant total de 3 708 000 francs à ses membres. Ces crédits ont généré sur la même période un bénéfice de 270 000 F CFA sur le taux d’intérêt prélevé.


Pour Raymond N’Goran Koffi, président de l’AVEC de Kondoukro, les affaires « marchent » désormais pour chacun des 30 membres de cette association créée sur les cendres du projet filets sociaux dont ont bénéficié plusieurs habitants du village pendant trois ans.


« Le projet filets sociaux nous a appris à savoir épargner. Quand je suis sorti du programme, j’ai rassemblé des frères qui avaient ou non bénéficié du projet pour leur dire, nous ne sommes plus certes dans le projet mais nous avons appris beaucoup de choses à travers cela. Il nous faut agir, c’est ainsi que nous nous sommes regroupés et nous étions au nombre de 30 et voila comment le projet AVEC a démarré ici », a expliqué Raymond Koffi. 


« Désormais, je suis capable d’épargner, je suis capable d’utiliser une partie de cet argent que j’épargne pour réaliser d’autres projets qui génèrent du revenu. C’est un projet à conseiller à tous », a souligné M. N’Goran. 


Selon le septuagénaire, depuis la création de son association, il n’est donc plus question pour ses membres de se tourner vers des personnes ou des entreprises tierces pour avoir du crédit avant d’entreprendre.


« Nous avons de l‘argent dans notre caisse, au lieu d’aller voir d’autres personnes pour demander de l’argent pour faire telle activité comme nous le faisions avant, aujourd’hui nous allons vers notre caisse. C’est là-bas que nous allons prendre le crédit et c’est à travers ce crédit que nous entreprenons nos activités », s’est-il exprimé.  


« Grâce à AVEC, aujourd’hui, chacun de nous est heureux. Nous allons vers AVEC, nous prenons un crédit et nous travaillons pour rembourser. Nous sommes désormais capables de subvenir à nos besoins, c'est donc un bon projet. C’est pourquoi nous encourageons tous nos frères et sœurs à adhérer aux AVEC », a réitéré le président de l’association avant de relever quelques difficultés rencontrées par certains de ses membres.


Il s'agit, selon lui, de ceux qui ont investi dans le secteur agricole. Ces derniers sont notamment confrontés avec la sécheresse en cours, à un problème crucial d’eau dans leurs plantations, une cause patente du changement climatique. 


 « Et comme nous sommes dans le cadre de la lutte contre la pauvreté nous voulons faire une doléance au président de la République pour solliciter la création d’une retenue d’eau pour nos plantes », et ce, « pour que nos investissements ne soient pas des pertes. Aujourd’hui nous savons épargner nous savons comment investir. Ce que nous souhaitons c’est la victoire sur la pauvreté. C’est de chasser loin la pauvreté », a-t-il lancé. 


Quant à Martine Konan Amenan, ancienne bénéficiaire du projet filets sociaux, son adhésion à l’AVEC de son village lui a permis d’agrandir son commerce. Dame Kouadio N'Gotta, elle, a réussi, selon elle à investir après avoir reçu un crédit de l’AVEC. 


« J’ai réussi à rembourser cet argent et aujourd’hui nous autres qui n’avons personne pour nous aider. Nous qui sommes comme des orphelins si nous ne profitons pas d’une telle opportunité offerte qu’allons nous devenir ? Aujourd’hui, si je suis malade c’est grâce à AVEC que je réussit à me soigner. Si j’ai faim c’est toujours grâce à AVEC que je réussit à manger. Vraiment ! C’est un très bon projet », a témoigné Mme Kouadio N'Gotta.


« Je voudrais vous dire tout le plaisir qui est pour moi de me retrouver parmi vous à l’occasion de l’activité de partage d’épargne de l’Association villageoise de crédit du groupement Apinkan Ngouen du village Koundoukro », s’est réjoui pour sa part, la ministre de la Solidarité et de la lutte contre la pauvreté, Miss Belmonde Dogo, à sa prise de parole. 


« Lorsque j’ai été informée de l’organisation de cette activité, j'ai tout de suite voulu être là avec vous pour y participer. La raison est toute simple; c’est que les objectifs et les enjeux de cette initiative qui regroupe 4 autres associations (AVEC) appartenant à une même communauté me sont apparus assez importants au regard du modèle de fonctionnement», a dit la ministre. 


Selon elle, ce bel exemple de Kondoukro à travers le projet AVEC, qui est « sorti du projet filets sociaux », démontre très bien tout l’intérêt de l’effort collectif de promotion du bien être.


« Si aujourd’hui l’AVEC de Kondoukro avec une somme de départ de 200 000 F CFA arrive au partage de 3 275 000 F CFA (après une année d’épargne) c’est parce qu’ils ont été encadrés. Ils ont été suivis, ils sont allés à la bonne école », a-t-elle fait savoir.


Elle a relevé que malgré la sortie de Kondoukro dans le programme des filets sociaux, « les bonnes pratiques sont demeurées dans le village », qui a réussi à capitaliser les formations reçues sur la bonne gestion du budget familial, à l’initiation d’une activité génératrice de revenus ainsi qu’à la mise en place de l’association villageoise d’épargne et de crédit. 


Pour la ministre de la Solidarité, les informations reçues et les témoignages recueillis sur place confirment bel et bien une très bonne compréhension du sens et de l’importance de cet outil et surtout de ce qu’il peut apporter dans l’amélioration des conditions de vie des populations rurales.


« En effet, vous avez compris qu’avec l’AVEC vous pouvez vous offrir des occasions de démarrage ou de renforcement d’une activité génératrice de revenus grâce au crédit à faibles taux d’intérêt de remboursement que vous pouvez également obtenir avec une facilité et à l’épargne que vous réalisez », a souligné Miss Belmonde Dogo. 


Le résultat de Kondoukro est « une parfaite illustration de ce que nous visons », a-t-elle conclu, exhortant la population à continuer sur cette voie afin de chasser définitivement la pauvreté de leur localité et de ses environs.


Au-delà de son aspect monétaire, les Associations villageoises d’épargne et de crédit ont pour, entre autres, vocations de sensibiliser à la formation au budget familial, et à l’accès aux soins de base. Ce projet promeut également la déclaration légale des naissances et l’inscription des enfants à l’école.


PIG/ck/ap/ls/APA

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