Invité ce vendredi 11 février 2022 de l’émission « ça fait l’actualité » de la RTI1, le ministre de l’Economie et des Finances, Adama Coulibaly, a passé en revue l’actualité économique de la Côte d’Ivoire. Récente mission d’évaluation du FMI, résilience de l’économie ivoirienne face à la Covid-19, soutenabilité de la dette de la Côte d’Ivoire… sont autant de sujets décortiqués par le ministre Adama Coulibaly au cours de cette interview accordée à la télévision nationale ivoirienne.
C’est une tradition dans la coopération avec les institutions de Bretton Woods : passer en revue les agrégats macroéconomiques pour déterminer l’état de l’économie et définir au besoin les clés d’une relance. M. le ministre de l’Economie et des Finances, il y a juste une semaine que vous avez terminé la revue de l’économie de la Côte d’Ivoire avec une mission du Fonds monétaire international. Quel est l’état exact de l’économie de la Côte d’Ivoire aujourd’hui ?
Merci pour l’occasion que vous me donnez de faire un feed-back aux populations sur les principales conclusions de cette mission de revue. Votre première question est de savoir comment se porte l’économie. Je puis vous dire que l’économie se porte bien aujourd’hui. Puisque le FMI, après avoir échangé avec différents acteurs, a confirmé effectivement que notre économie est robuste et que nous aurons un taux de croissance assez intéressant. Puisqu’en 2020 déjà, la Côte d’Ivoire a fait preuve de résilience avec un taux de croissance positif, là où au niveau mondial il y avait une récession.
Et le taux était de 2% en 2020 ?
Nous avons eu 2% en 2020, là où au niveau mondial il y avait une récession d’au moins 3,1% sur le continent africain. En Afrique subsaharienne, c’était -1,7%.
Mais le Fonds monétaire a relevé quand même un taux élevé d’inflation dans son rapport…
Oui, mais ce taux élevé d’inflation est lié à un certain nombre de facteurs qui ont été mentionnés par le FMI lui-même dans son rapport, en indiquant effectivement que ce taux d’inflation est mondial. Et c’est lié en fait à la rupture des chaînes d’approvisionnement partout dans le monde. Les conteneurs ne sont pas disponibles partout avec les problèmes liés à la Covid. Mais les choses commencent à repartir. Et notre taux d’inflation, comme partout ailleurs, est lié aux produits alimentaires. Et ça, c’est une question d’approvisionnement essentiellement.
Vous le disiez, en 2020, c’était 2% là où il y avait une récession qui donnait des taux négatifs. En 2021, c’est 6,5% avec une projection de 7%, comme l’a dit le Chef de l’Etat le 31 décembre dernier. Quels sont les perspectives de l’économie ivoirienne, après ce tour de table avec le Fonds monétaire international ?
Les perspectives sont bonnes en ce sens que nous avons un cadrage macroéconomique sur le moyen terme qui a servi à définir les actions qui sont prévues dans le Plan national de développement 2021-2025. Ce cadre macroéconomique montre effectivement que sur cette période 21-25, on va avoir un taux de croissance moyen de 7,65%. C’est ce qui a été indiqué. Mais je dois tout de suite vous dire que le cadre de ce taux de croissance est à minima. Parce qu’il n’a pas pris en compte un certain nombre de facteurs, notamment la découverte récente du gisement de pétrole “Baleine’’. Si on l’intègre, il est sûr qu’on aura des informations pour conforter davantage le cadre macroéconomique.
Nous parlions en introduction de la Covid-19 qui a fortement affecté les économies mondiales. Quel est le niveau d’impact pour la Côte d’Ivoire par rapport à cette pandémie ?
Pour la Côte d’Ivoire, les projections avant-Covid disaient qu’en 2020, on aurait eu 7,2% de taux de croissance. C’est ce qui était prévu. Nous sommes sortis à 2% liés au ralentissement dû à la Covid. J’insiste sur le fait que c’est quand même performant, extraordinaire. Nous devons le mentionner à nos compatriotes. Donc, nous avons eu ce taux de croissance en 2020, malgré le contexte difficile. On avait prédit un rebond en 2021 et c’est ce qui s’est fait. On est à 6,5%. Et on va avoir en perspective des taux intéressants. Il faut savoir que les secteurs qui ont été véritablement impactés par la Covid sont le transport, l’hôtellerie, le tourisme et le commerce. Mais cette situation n’a pas été dramatique parce qu’en réalité, il y a eu également d’autres secteurs qui ont pu prendre le relais. Cette croissance est justifiée également par le fait qu’un certain nombre de secteurs comme le BTP et l’industrie agroalimentaire ont pu fonctionner.
La Côte d’Ivoire a lancé son dernier Plan national de développement (PND) et tout récemment, le deuxième Programme social du gouvernement (PsGouv) à hauteur de 3 182 milliards de FCFA. Comment mettre ces projets à l’abri de la pandémie ?
Nous pouvons nous satisfaire du fait que la pandémie est presque maitrisée au niveau de la Côte d’Ivoire. Quand vous regardez le taux de létalité, il est très bas au niveau de la Côte d’Ivoire. Nous sommes parmi les pays africains qui ont le plus administré de doses de vaccin. Et les deux plans dont vous parlez, le Plan national de développement et le Programme social du gouvernement, sont des initiatives majeures qui seront mises en œuvre. Je rappelle que le PND a un montant total de 59 000 milliards de FCFA. Ce qui est assez consistant. Et 74% de ce montant est porté par le secteur privé. Ce qui fait 43 000 milliards à peu près et le reste est porté par l’Etat, les investissements publics. C’est un plan qui est ambitieux et surtout orienté vers la transformation de nos matières premières.
C’est ce que vous appelez la transformation structurelle de l’économie ?
Tout à fait. La structure de notre économie doit changer. On doit aller vers plus de création de valeurs ajoutées pour donner plus d’emplois aux jeunes au niveau de la Côte d’Ivoire. Donc, c’est pour cela que nous mettons l’emphase sur l’industrialisation. Ce PsGouv vise à consolider le PsGouv 1 qui a eu des résultats assez intéressants qui ont été présentés. Il faut consolider cela et accélérer la mise en œuvre des projets sociaux qui sont dans le PND. C’est l’objectif également du PsGouv 2. Mais tout cela va être à l’abri de la Covid. Quand je dis à l’abri de la Covid, c’est aussi tenir compte de la Covid en mettant l’emphase également sur tout ce qui est mobilisation des ressources intérieures, en faisant des réformes qui vont conforter nos investisseurs à l’extérieur pour investir au niveau du pays.
Comme vous l’avez dit, 74% de ce PND sera consacré au secteur privé. Nous allons en parler. On sait que le monde vit depuis deux (2) ans au rythme de cette pandémie. Et pour y faire face, la Côte d’Ivoire a instauré des Fonds de soutien, des Fonds aux grandes entreprises, des Fonds aux petites et moyenne et entreprises (PME), un Fonds d’appui au secteur informel ainsi qu’un Fonds de solidarité d’urgence humanitaire. Pouvez-vous nous en faire le point en termes de décaissement à ce jour ?
Effectivement, nous avons mis en place, sous l’autorité du Président de la République, quatre (4) Fonds de soutien dans le cadre du Plan de soutien économique et humanitaire qui lui-même a suivi, en fait, le Plan de riposte sanitaire. Parce qu’il fallait donner une réponse sanitaire immédiate, mais également accompagner les entreprises et faire en sorte que l’impact de la Covid soit réduit au maximum sur les populations. C’est pour cela que les quatre (4) Fonds ont été créés. Au niveau des grandes entreprises, il faut savoir que sur les années 2020 et 2021, nous avons accompagné au total 137 grandes entreprises pour un montant total décaissé de 52 milliards. Concernant les petites et moyennes entreprises, nous avons accompagné 859 PME pour un montant total de 45 milliards de FCFA. Ensuite, le troisième fonds que vous avez mentionné, c’est le Fonds d’appui au secteur informel (FASI). Ce FASI a permis d’accompagner 137 000 acteurs du secteur informel. Et le montant total décaissé dans ce cadre-là, c’est 34 milliards de FCFA. Et puis bien sûr, le quatrième fonds qui est le Fonds de solidarité qui vise à faire en sorte que la solidarité se manifeste et que ceux de nos compatriotes qui sont les plus défavorisés puissent avoir quand même un minimum pour pouvoir traverser cette période. Nous avons assisté dans ce cadre 331 000 familles. Et donc, ça fait quand même quelque chose d’important pour un montant total de 49 milliards de FCFA. Je dois dire que sur le Fonds de solidarité, nous avons accompagné également 20 800 salariés qui ont été impactés par la Covid, qui ont été mis en chômage technique. Donc, ils ont été assistés dans le cadre du Fonds de solidarité pour 49 milliards.
Alors dites-nous M. le ministre, est-ce que ces fonds sont des dons ou des prêts ?
Il y a une combinaison de dons et de prêts. Pour ce qui est des grandes entreprises, ce sont essentiellement des prêts qui ont été consentis. On appelle grandes entreprises les entreprises qui ont un chiffre d’affaires au-delà de 1 milliard de FCFA. Donc, on considère qu’elles avaient des difficultés temporaires et qu’il fallait donc les accompagner à travers des prêts à des taux qui sont quand même intéressants. C’était 3% de taux d’intérêt et une durée de remboursement comprise entre 18 et 36 mois. Donc, ça fait entre une année et demi et trois ans. Pour ce qui est des petites et moyennes entreprises, il y avait deux guichets. Un guichet avec un taux d’intérêt réduit, 2,5%, et un autre guichet qui accompagnait les micro-entreprises avec des prêts à taux 0. Vous voyez que nous avons segmenté pour pouvoir accompagner les entreprises qui avaient des besoins nécessaires. Concernant les 137 000 acteurs du secteur informel dont j’ai parlé, ce sont essentiellement des subventions qui leur ont été faites. Pas de remboursement à faire. C’était simplement d’accompagner les acteurs du secteur informel qui avaient des activités qui étaient affectées du fait de la Covid. Et puis bien sûr pour ce qui est des 131 000 familles que nous avons assistées y compris également les subventions qui ont été faites pour les personnels en chômage, c’était essentiellement des dons que nous avons faits.
Au cours de la dernière cérémonie de présentation de vœux, le Chef de l'Etat a dit que les fonds étaient disponibles, est-ce que l'accessibilité est facile pour les entreprises ?
Oui, les fonds sont disponibles surtout pour les PME, parce que finalement ce sont celles-là qui constituent l'essentiel de notre tissu économique. Nous avons constaté qu'en 2021, il y a eu un fléchissement dans les requêtes introduites au niveau des fonds. Pour être précis, en 2020, il y a avait 83 PME qui avaient été assistées. Pour l'année 2021 ce sont 44. Nous avons examiné les causes de ce fléchissement et cette baisse dans les requêtes. Nous avons constaté qu'il était un peu difficile pour certaines entreprises de pouvoir satisfaire tous les critères édictés. Donc, des mesures d'assouplissement ont été introduites à la fin de l'année 2021 pour permettre au plus grand nombre d'entreprises de pouvoir accéder à ces fonds. Car les fonds ont été créés pour accompagner les entreprises, il n'y a pas de raison qu'on ne puisse pas faciliter leur accès. Comme exemple d'assouplissement, nous avons réduit le pourcentage pour pouvoir justifier que l'entreprise est impactée par la Covid-19. Avant, il fallait justifier que son chiffre d’affaires a baissé de 25 % du fait de la Covid, maintenant c'est 10%.
Beaucoup de chefs d'entreprises disent que l'argent a été utilisé pour payer les salaires, maintenir les outils de production. Que prévoyez-vous aujourd'hui pour la relance ? Est-ce qu'elles doivent s'attendre à un autre appui de l'Etat pour redécoller ?
Ce que nous avons voulu faire, c'était dans un premier temps d'aider les entreprises à pourvoir sauver leurs trésoreries. Nous avons comme objectif de préserver l'outil de production. Si l'outil était entamé, la reprise allait être difficile. Nous avons traité ces questions. Aujourd'hui, on parle de relance, le PND est là pour ça. La phase de récession qu'on craignait est derrière nous. La preuve, c'est que nous avions en 2020 une croissance de 2%. En 2021, nous avons un taux de croissance national de 6,5%, les perspectives sont bonnes. Les fonds sont toujours disponibles. Les entreprises peuvent venir introduire leurs requêtes pour bénéficier de ces fonds et s'inscrire dans la dynamique de relance de l'économie. Nous sommes à un stade où nous voulons accélérer les choses et avoir un taux de croissance qui soit soutenu dans le temps.
Lorsque ce plan de riposte a été lancé il y a deux ans, la préoccupation majeure de l'Etat était de maintenir l'outil de production et sauvegarder les emplois. Aujourd'hui quel est le bilan que vous pouvez faire sur ces objectifs visés ?
Les objectifs ont été atteints au regard des résultats que nous avons. Parce qu'il faut savoir qu'en plein période de Covid, nous avons créé 94 000 emplois en 2020 contre 83000 en 2019. Cela veut dire que la Covid-19 bien qu'elle a été un facteur limitant, elle n'a pas entamé le dynamisme de l'économie. Ce qui veut dire que l'économie a donné des signes de résilience. Vous pouvez voir également que tous les secteurs ont repris après cette première période en 2020 qui était un peu plus compliquée pour tout le monde.
La question de l'endettement reste une préoccupation en Côte d'Ivoire. Pourquoi doit-on s'endetter ?
La dette fait partie des mesures de politique économique. On s'endette parce qu'on a des ambitions d'investissements qui sont importants, on a des besoins à satisfaire. Et comme les ressources publiques ne sont pas suffisantes, on emprunte pour pouvoir satisfaire le besoin, c'est pareil partout. Pourquoi on emprunte ? On emprunte pour faire des investissements, pour faire face à des besoins. On n’emprunte pas pour financer le fonctionnement, pour verser des salaires. Un emprunt qui est intelligent, c'est un emprunt qui est investi dans les secteurs productifs de manière à accroître la richesse nationale et rendre le pays capable de rembourser cette dette tout en poursuivant son cheminement vers la croissance.
Quel est le niveau d'endettement de la Côte d'Ivoire en valeur absolue et en proportion par rapport au PIB?
La dette aujourd'hui est autour de 19 800 milliards. Au dernier trimestre 2021, le comptage va être fait de façon précise. On met en relation la dette avec la richesse nationale. Par exemple en 2011, l'encours de la dette était de 8 377 milliards et ça représentait 69,2% du PIB qui lui-même était de 12 112 milliards. En 2021, le PIB est de 38 439 milliards. Quand on se projette en 2022, la dette sera de 20 900 milliards par rapport à une richesse nationale de 42 000 milliards. Quand on fait le ratio, on va se retrouver en 2022 à 50% du PIB. Vous savez que la norme communautaire au niveau de l'UEMOA est de 70%. Nous sommes à 50%, c'est dire que nous avons une marge assez importante. Mais cela ne veut pas dire que nous allons progresser pour aller à 70%. Au niveau de toute l'Afrique subsaharienne, la moyenne du taux d'endettement c'est 62%. Le Sénégal et le Kenya ont des taux d'endettement de 68%, le Ghana c'est 83%. Nous ne sommes pas du tout endettés, la dette a servi à créer des richesses. Oui, notre endettement est maîtrisé et notre stratégie d'endettement existe. Nous n'empruntons pas n'importe comment, à n'importe quelles conditions. Nous empruntons d'abord à travers des taux concessionnels. Une fois qu'on a épuisé cela nous allons vers des financements semi-concessionnels. Après, on peut s'orienter vers la dette commerciale. On emprunte selon la stratégie. Aussi nous faisons des analyses de viabilité de la dette de façon régulière. Le risque d'endettement est soutenable, le risque d'endettement est modéré au niveau de la Côte d'Ivoire. Je voudrais rassurer nos concitoyens que la dette n'est pas un problème en Côte d'Ivoire.
Tout récemment, il y a eu l'assemblée générale des institutions supérieures de contrôle ayant en usage le français en commun. Est-ce que la Côte d'Ivoire a été jugée bon élève par rapport à sa dette ?
La Côte d'Ivoire été jugée comme bon élève. D'ailleurs la question de la dette a fait l'objet d'une attention particulière. Les institutions supérieures de contrôle ont décidé de faire de l'endettement une question essentielle. Parce qu’à l'occasion de la Covid, la dette a été gonflée même dans les pays européens pour soutenir leurs économies.
L'année 2021 a été marquée par la découverte du gisement “Baleine’’, cela suscite beaucoup d'intérêts aussi bien des investisseurs que pour les Ivoiriens. Quels en sont les enjeux?
Les enjeux sont importants compte tenu du volume même de cette découverte. Les investissements qui vont être faits sont 11 000 milliards de dollars, ce qui fait l'équivalent de 6000 milliards FCFA. Ce gisement va être exploité à partir de 2023 (12 000 barils/jour, ça va monter jusqu'à 75 000 barils/ jour à partir de 2025-2026). Pour ce qui est du gaz, c'est 17 500 millions pieds cubes qui vont être produites en 2023.
Actualité oblige, on a constaté un relèvement du prix à la pompe du super au mois de février. Est-ce que ce gisement peut permettre d'espérer que les prix soient maintenus à un niveau raisonnable pour la population ?
Le mécanisme de formation des prix à la pompe n'intègre pas cela. Le prix à la pompe est régi surtout par l'évolution du prix international du pétrole. C'est l'application simplement du mécanisme automatique d'ajustement des prix à la pompe. C'est un mécanisme qui est appliqué. Quand le prix international augmente,on fait des ajustements. Et lorsqu'il baisse, les prix baissent. Pour information,le prix du baril du pétrole est passé en une année de 54 dollars à 89 dollars.
Qu’en est-il de l'assurance que les Ivoiriens voudraient avoir quant à l'appartenance exclusive de ce gisement à la Côte d'Ivoire, au regard du litige maritime qui l'a opposé au Ghana en 2017 ?
Ce gisement “Baleine’’ est assez loin de la frontière avec le Ghana. Il est à Assouindé, il est à 50 km de la frontière. Il y a très peu de risques qu'il y ait des difficultés. Dans tous les cas, la Côte d'Ivoire et le Ghana sont des pays voisins, s'il y a un problème qui se pose, ça va être réglé de façon amicale.
Mission du FMI, gestion de la dette, découverte du gisement, y a-t-il de réels espoirs quant à l'avenir de l'économie ivoirienne ?
Les perspectives sont bonnes au niveau de la Côte d'Ivoire. Nous avons une économie robuste. Je voudrais rassurer nos compatriotes qu'il n'y a pas de problème de surendettement en Côte d'Ivoire. La dette est très surveillée au plus haut niveau par le Chef de l'Etat, par le chef du gouvernement. La dette est bien gérée, elle est maîtrisée.
SOURCE : RTI