Le ministre ivoirien de la Réconciliation et de la cohésion nationale, Bertin Konan Kouadio dit "KKB", a échangé jeudi à Abidjan avec les ambassadeurs africains accrédités en Côte d'Ivoire, sur les enjeux du dialogue politique ivoirien.
Ce dialogue avec les représentants des Nations africaines est "un axe fondamental de la politique" ivoirienne car "tant de liens fraternels nous unissent, des liens si importants et si profonds et une longue histoire de conquête obstinée de liberté et de paix", a souligné KKB.
Il a rappelé que depuis l'indépendance le continent africain a souffert d'un nombre de conflits presqu’impossibles à déterminer et certains experts estiment à près de 10 millions le nombre de morts. Une situation consécutive aux embrouilles au niveau politique.
Le ministre ivoirien de la Réconciliation et de la cohésion nationale a, dans ce contexte, noté que le gouvernement a engagé, du 16 décembre 2021 au 4 mars 2022, un dialogue politique, soldé par la signature de l'ensemble des acteurs d'un rapport final.
Ce dialogue, le cinquième, se réjouira-t-il, a abouti à "quelque chose de concret allant dans le sens de la consolidation de la paix sociale pour conduire (le pays) vers la réconciliation de façon définitive".
"Les ambassadeurs africains accrédités en Côte d'Ivoire sont nos partenaires avec qui nous travaillons et nous ne pouvons pas les laisser en marge de ce processus, les laisser à leur sort; (c'est pourquoi) nous avons eu besoin donc de parler avec eux", a-t-il expliqué.
"Combien de parents endeuillés pleurent aujourd'hui leurs enfants disparus, combien d'orphelins sont livrés à eux-mêmes, combien de femmes regrettent leur défunt mari; c'est un drame auquel nous ne saurions nous habituer", a-t-il lancé.
"Nous avons l'ambition, en Côte d'Ivoire d'être l'une des démocraties exemplaires en Afrique. Les élections municipales de 2023 seront une nouvelle occasion de démontrer la consolidation de la paix en Côte d'Ivoire", a déclaré le ministre ivoirien.
"J'ai confiance, la maison ivoirienne est en paix, comme on peut le constater, elle accueille à nouveau tous ceux qui en sont partis, (et) le Haut commissariat pour les réfugiés a retiré la Côte d'Ivoire des pays à risques; l'immense majorité des exilés est rentrée au pays", a-t-il dit.
Le retour au pays, de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, après 10 ans d'absence, constitue un pan essentiel en faveur de la réconciliation en Côte d’Ivoire. Pour lui, prôner la paix, c'est éviter donc les conflits.
Pour sa part, le doyen des ambassadeurs africains en Côte d'Ivoire, Faustin Mounguengui-Nzigou, ambassadeur du Gabon, s'est félicité de cette "très belle initiative du présidence de la République Alassane Ouattara pour avoir instruit son gouvernement" à faire cet échange.
"C'est un échange qui s'est déroulé dans de très bonnes conditions, dans une ambiance presque fraternelle et qui nous a permis en tant que diplomates africains d'aller à la source de l'information", auprès des acteurs politiques, a-t-il fait savoir.
Les échanges ont porté, entre autres, sur des questions au plan national, toutefois "ce que nous avons souhaité en tant que diplomates africains, c'est que l'initiative du chef de l'Etat continue et que cela ne soit pas la première et la dernière fois", a-t-il renchéri.
Au-delà de l'aspect informationnel, il y a également la possibilité pour nous diplomates, en tant qu'observateurs de la vie politique de ce pays de renforcer et de développer nos relations internes et personnelles", a-t-il poursuivi.
Le ministre de la Réconciliation et de la cohésion nationale a assuré qu'ils sont sortis de cette rencontre, "tous, avec la même conviction que la Côte d'Ivoire est engagée résolument dans la voie de la paix, dans la voie de la réconciliation", avec des "résultats positifs" enregistrés dans le processus de paix.
M. Bertin Konan Kouadio avait à ses côtés cinq ministres de la République de Côte d'Ivoire. Il s’agit de la ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, de l'intégration africaine et de la diaspora, Mme Kandia Camara, de la ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation Mariatou Koné, du ministre de la communication, des médias et de la Francophonie, Amadou Coulibaly, du ministre de la Promotion de la jeunesse, de l'insertion professionnelle et du service civique Mamadou Touré et de la ministre de la Solidarité et de la lutte contre la pauvreté Myss Belmonde Dogo.
AP/ls/APA