Abidjan, la capitale économique ivoirienne, accueille un colloque international et interdisciplinaire sur la problématique de la ville nouvelle en Afrique à l'ère de la mondialisation, du 27 au 29 octobre 2022.
Ce colloque international est organisé dans le cadre des activités scientifiques du Laboratoire des sciences de la communication, des arts et de la culture (LSCAC) de l'Université Félix Houphouët-Boigny d'Abidjan (publique), en collaboration avec le partenaire immobilier, Sophia.
Le thème retenu est "Penser la ville africaine du futur pour panser la ville africaine d'aujourd'hui". Pr André Kamaté, président du Comité d'organisation, a lors d'une conférence de presse annoncé que l'événement aura lieu à l'Université Félix Houphouët-Boigny, la plus grande du pays.
Le Comité scientifique est présidé par le Pr Ballo Zié, président de l'Université Félix Houphouët-Boigny. Il est secondé par l'ancien ministre burkinabè de l'Enseignement supérieur, le professeur Paré Joseph, ex-président de l'Université Kizerbo de Ouagadougou.
Le ministre ivoirien de l'Éducation nationale et de l'alphabétisation, le professeur Mariatou Koné, professeur titulaire en anthropologie et sociologie est également membre du Comité scientifique. Une cinquantaine de contributions sont attendues à ce colloque.
Évoquant les enjeux, Pr Ballo Zié a fait observer que 55% de la population mondiale vit dans les villes, ce qui exerce une pression démographique forte, aussi bien sur les terres, les terres cultivables et les espaces déjà occupés.
Face à cette situation, les autorités ont été incitées à planifier le développement des plus grandes agglomérations par la création de nouvelles cités avec l'intention, pour les autorités politiques, de pérenniser leur croissance, à l'instar de Abuja (en 1982), de Diamniadio (en 2020), au Sénégal.
Ces villes nouvelles visent à décongestionner les grandes cités, mais souvent conçues sans tenir compte de certains besoins urgents des populations, ce qui crée de nombreux problèmes sociaux, l'insécurité, les difficultés d'accès à la santé et à l'éducation, a noté M. Ballo Zié.
"Devant cette dure réalité, l'on peut légitimement s'interroger si la ville nouvelle doit être un lieu de socialisation de l'humain ou un espace de sa déshumanisation", a-t-il lancé, ajoutant que ces villes doivent répondre aux défis de massification et des aspirations au confort de vie des habitants.
Le projet de la ville nouvelle "Akwaba city", porté par l'Ivoirien Touré Ahmed Bouah, est une expérience qui se veut une solution prospective de la restauration du Grand Abidjan. La capitale économique ivoirienne compte plus de 1/5 de la population en Côte d'Ivoire.
M. Ahmed Bouah, PDG de Sophia, a soutenu que "nos villes doivent être le lieu de la promotion humaine" et l'urbanisation, une opportunité d'émergence des pays africains où plus de 50% des populations vivent dans les villes.
Akwaba city, située sur l'axe Abidjan-Anyama, le coût de réalisation des 40 projets structurants est de 5.000 milliards Fcfa, tandis que celui nécessaire au financement de 300.000 logements est de 7.000 milliards Fcfa.
Le colloque aura huit axes d'interventions durant ces trois jours, entre autres, villes africaines et urbanisme colonial; ville future, architecture, urbanisme et mobilité urbaine; ville nouvelle et question sécuritaire; villes nouvelles, TIC et numériques.
AP/ls/APA