Taï – Le village de Paulé Oula, localité située à 11 km du Parc national de Taï, a abrité, mardi 24 mai 2022, l'édition 2022 de la «Journée hippo», une journée consacrée à la sensibilisation pour la conservation de la biodiversité.
Initiée dans le cadre d’un partenariat entre le Centre suisse de recherche scientifique (CSRS) en Côte d'Ivoire, Bioparc conservation et le Zoo Mulhouse en France, cette journée est dédiée à la promotion de la conscience écologique avec un focus sur l'hippopotame pygmée, une espèce endémique en voie d'extinction depuis trois décennies selon les études menées.
Après un défilé de sensibilisation à la protection de l'hippopotame pygmée, un millier d'enfants venus de tous les villages de la sous-préfecture de Taï ont pris part, malgré la pluie, aux diverses compétitions de dessin, Génies en herbe, sketchs, handball féminin et football masculin.
Olivier Attoungbré, instituteur et coach sportif de l’EPP Taï 3, l'école primaire qui a remporté la finale de football estime que «la journée hippo a l'avantage d'associer les activités récréatives à la sensibilisation aux fondamentaux de la protection de l'environnement, une approche pédagogiquement efficace qu'il faut saluer et surtout renouveler.»
Devant les officiels dont le Lieutenant-colonel Kpolo Ouattara, chef de secteur de l'Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR) dans le Parc national de Taï, et les chefs traditionnels, les activités culturelles ont présenté sous divers angles les mauvaises pratiques à dénoncer et les bonnes à imiter au quotidien pour préserver les services éco-systémiques, en général, et en particulier, l'habitat naturel de l'hippopotame pygmée.
Dr Bandama Bogui, chercheur associé au "Projet hippo Taï" du CSRS a mis en relief les raisons stratégiques du choix des enfants comme public cible de la sensibilisation, soulignant que «la focalisation sur les enfants vise à rendre les acquis de la sensibilisation plus durable à travers l'adhésion précoce et pérenne aux pratiques de l'écocitoyenneté, sans négliger l'impact social qu'ils auront à l'avenir en tant que décideurs avertis.» Chose qui n'exclut d'ailleurs pas la sensibilisation des parents par les enfants devenus des "Ambassadeurs de la biodiversité" auprès de leurs familles respectives, a fait savoir Dr Bandama.
Le choix des villages riverains du Parc national de Taï est, quant à lui, suscité par le fait que la plus grande partie de la population actuelle des hippopotames pygmées se trouve dans cette aire protégée de la Côte d'Ivoire, malgré quelques centaines d'individus répartis dans les pays voisins, notamment le Libéria, la Guinée et la sierra Leone.
Présent en Côte d'Ivoire depuis 70 ans (1951), le Centre suisse de recherche scientifique (CSRS) et ses partenaires comprenant l'État de Côte d'Ivoire et les Organisations non gouvernementales (ONG) collaborent dans le vaste domaine du développement durable sur des projets liés à la conservation de la biodiversité, les systèmes de production agricole, les interactions entre santé humaine et animale, ainsi que les systèmes de gouvernance publique.