Le ministre ivoirien des Ressources animales et halieutiques a rassuré, le mercredi 8 juin 2022, sur la reprise de la fréquentation des centres équestres. D’autant plus que des dispositions ont été prises par les services vétérinaires en vue d’éradiquer cette pathologie thélériose ou piroplasmose à theileria.
« Après toutes ces différentes analyses, il s’est avéré qu’il y a vraiment plus de peur que de mal. Malgré tout, il y a eu une vingtaine de chevaux qui sont morts dans cette opération. Aujourd’hui nous venons constater la fin de cette épidémie et dire que, désormais, les chevaux sont fréquentables, nous pouvons rouvrir. C’est d’ailleurs ce qui justifie la désinsectisation de ces centres qui ont été affectés », a rassuré Sidi Touré. Qui lançait officiellement l’opération de détiquage des centres équestres concernés par la thélériose. Cette opération menée par les services vétérinaires a débuté au centre équestre Saint Michel en présence du propriétaire dudit site Charles Emmanuel Yacé, pour s’achever au centre ”Crinière d’Ivoire”.
A en croire M. le ministre, cette maladie qui est apparue restait à ce jour inconnue car « elle ne s’est jamais manifestée dans la sous-région ouest-africaine sauf au Maroc et aux Etats-Unis ». Ainsi, pour ne plus qu’elle revienne, a-t-il indiqué, « nous avons donc intégré toutes ces différentes expériences, ce qui nous permettra d’assurer une veille sanitaire à l’approche de cette période cyclique pour nous assurer que définitivement, il n’y aura plus de survenue de cette maladie sur les chevaux ». Toutefois, il a rappelé à ses services et à l’ensemble des acteurs des centres équestres « qu’il faudra être prudent parce qu’en matière animale, il y a toujours des situations exceptionnelles qui transparaissent. Parce qu’il y a toujours des maladies animales qui se transportent par des oiseaux qui quittent d’autres pays » dans le cadre de leur migration saisonnière.
Pour rappel, en Avril dernier, la filière équine a enregistré un important taux de mortalité de chevaux, qui avait amené les services vétérinaires à mener une enquête épidémiologique pour identifier le danger sanitaire mis en cause. Celle-ci a réalisé 6 missions d’investigations qui ont permis de recenser 43 chevaux malades et 29 chevaux morts. Ce qui avait conduit, au niveau de cette zone d’Abidjan, la prise « de mesures conservatoires qui visaient à fermer les différents centres concernés pour pouvoir faire une analyse approfondie. Afin de se rendre compte de quel type de pathologie ces différents chevaux souffrent », a expliqué le ministre Sidi Touré. Pour ce faire, certains laboratoires ivoiriens, notamment le LANADA, Institut pasteur, sans oublier des laboratoires sénégalais et au niveau international ont été mis à contribution afin de détecter les causes de cette mortalité. La fin de cette opération de détiquage qui a commencée, le mardi 07 juin dernier, marque donc la reprise des compétitions et autres activités rassemblant les chevaux dans le district d’Abidjan.
Il faut le dire, la filière équine en Côte d’ivoire, sur le plan social génère plus de 3000 emplois (600 emplois directs et 2400 emplois indirects) dont 70% concernent des jeunes. Au niveau économique, cette filière génère 3 milliards FCFA de chiffre d’affaires toutes activités confondues (élevage, courses hippiques, centres équestres, artisanat). Elle occupe donc une place stratégique au regard de la problématique de la lutte contre la pauvreté et de l’employabilité des jeunes. Elle génère plus de 3000 emplois (600 emplois directs et 2400 emplois indirects) dont 70% concernent des jeunes.
Abdel-Habib Dagnogo,
Une correspondance particulière