Comme lors de l’élection de Barack Obama à la présidence des États-Unis d’Amérique, de nombreux Africains se réjouissent de l’élection de Rachel Kéké comme députée à l’Assemblée nationale française. Et voilà que dans la galaxie Rézossocio les applaudissements éclatent, les points d’exclamations fusent et lancent flèches et sagaies, les roulements de tambours tament-tament à tous les coins de page Facebook, ses photos s’instagramment sur les smartphones.
C’est normal ! Elle est noire (marée noire du grand remplacement), elle est issue de l' immigration (ouille, Le Pen n’aime pas ça !), elle n’a pas fait l’ENA (na !), ni Polytechnique (épique !) mais elle s’appelle Rachel (Zemmour n’aura rien à dire sur ce point !). Son accent ? Elle s’en tape ! Sa couleur ? Elle s’en tape ! Ce qui ne manque pas de taper sur le système nerveux sympathique et parasympathique de ceux qui ne savent pas que le français survit et rayonne dans le monde grâce aux 140 000 millions d’Africains répartis dans 31 pays sur les 54 que comptent le continent, ainsi que grâce aux Canadiens et Dame Francophonie.
Même ceux qui estiment que la meilleure façon de faire la politique c’est de ne pas voter et de ne pas s’en mêler sont tous contents et chacun y va de sa farandole, de son ode ou de son coupé-décalé en l’honneur de Madame Kéké.
Les réactions à sa victoire font crépiter mes questions :
Dans quel pays africain une femme de ménage peut-elle se présenter comme député ?
Dans quel pays africain une femme de ménage d’origine étrangère et naturalisée peut-elle se présenter comme députée ?
-Dans quel pays africain une femme d’origine étrangère et naturalisée peut-elle devenir députée ?
- Dans quel pays africain une blanche naturalisée peut-elle devenir députée ?
La diversité, est-ce mieux chez soi ou chez l’autre ?
On célèbre chez les autres quelque chose qu’on combat, rejette, tue dans l’œuf et brûle comme des cheveux de sorcière chez soi.
Pourquoi ? Comment ? Et par quelle contorsion psycho-socio-politicologique y parvient-on ? Mystère et boule d’attiéké !
J’ai toujours aimé l’histoire de David et Goliath alors je me demande aussi : À quand la kékétisation de la politique en Côte d’Ivoire et en Afrique ?
Assamala Amoi, écrivain