Abidjan – Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD) et l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) ont accordé à la Côte d’Ivoire, un prêt de 224 millions d'euros (environ 144 milliards de Francs CFA) pour permettre au pays d’augmenter sa production nationale de riz, de maïs et de manioc et, partant, de faire face à la flambée des prix des denrées alimentaires.
Il s'agit de 151,18 millions d’euros venant de la BAD accordés le 15 juillet pour mettre en œuvre le Programme de production alimentaire d’urgence. Le programme bénéficie aussi de l’appui de JICA qui y contribue à hauteur de 68,14 millions d’euros.
Le programme va fortement soutenir le secteur essentiel de l’acquisition et de la distribution des intrants agricoles (engrais et semences certifiées), au profit des producteurs les plus vulnérables. Il vise à produire davantage de denrées alimentaires, pour renforcer la souveraineté alimentaire et réduire ainsi la forte dépendance de la Côte d’Ivoire vis-à-vis des importations.
« Les conséquences de la guerre en Ukraine touchent de plein fouet les ménages les plus vulnérables de la Côte d’Ivoire, en raison de la flambée des prix des produits de première nécessité comme les céréales et le carburant », explique la directrice générale du Groupe de la Banque africaine de développement pour l’Afrique de l’Ouest, Marie-Laure Akin-Olugbade.
Elle a précisé que l'augmentation des prix des engrais va fragiliser davantage les petits exploitants agricoles en milieu rural, réduire leurs revenus et les exposer à l’insécurité alimentaire et à la pauvreté.
Ainsi, plusieurs actions d’ampleur sont sur la rampe de lancement, à l’instar du Programme national d’inclusion sociale de la Côte d’Ivoire, du Projet de pôle agro-industriel dans la région du Bélier, du Projet de renforcement des moyens de subsistance des petits exploitants et des femmes dans la région du N'zi et du Projet de pôle agro-industriel du Nord, tous sur financement ou cofinancement du Groupe de la Banque.
Le programme, qui couvre la saison agricole en cours et celle de l’an prochain, va permettre d’acquérir, auprès d’entreprises semencières ivoiriennes, 2 279 tonnes de semences certifiées de maïs, 3 539 tonnes de semences certifiées de riz et 134 449 792 boutures de manioc au profit des exploitants agricoles.
De même, il va renforcer le mécanisme d’accès des petits exploitants au financement, en vue de leur faciliter l’accès aux engrais. Ainsi, 56 096 tonnes d’engrais de type NPK (azote, phosphore, potassium) et 28 048 tonnes d’urée seront mis à la disposition des producteurs. Le programme prévoit aussi de numériser les systèmes de distribution afin d’en garantir la traçabilité et la transparence.
Plus de 800 000 petits exploitants agricoles, dont au moins 30 % de femmes, recevront ainsi des semences certifiées de variétés résilientes au changement climatique, à haut rendement et riches en nutriments de qualité. L’objectif est d’ensemencer près de 250 000 hectares de terres additionnelles pour produire davantage.
« Ces efforts vont permettre de générer une production additionnelle de 546 987 tonnes de maïs, 796 323 tonnes de riz, ce qui représente environ 20 % des importations du pays, mais aussi 1 008 373 tonnes de tubercules de manioc », a précisé le directeur de l’Agriculture et de l’Agro-industrie à la Banque africaine de développement, Martin Fregene.
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