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Économie Publié le vendredi 19 août 2022 | Le Nouveau Réveil

Production halieutique / 86 % des besoins importés, 50,76 milliards de sortie de devises : Le ministre Sidi Touré prend un pari

© Le Nouveau Réveil Par DR
Le Ministre des Ressources Animales et Halieutiques, Sidi Tiémoko Touré

Sidi Touré, ministre des Ressources Animales et Halieutiques a levé récemment le voile sur ses ambitions pour son département. Ce département qui a lancé, lundi 1er août 2022 à Bouaké, en présence du Premier ministre Patrick Achi, le Programme Stratégique de Transformation de l’Aquaculture en Côte d'Ivoire (PSTACI). Pour lui, ce Programme Stratégique de Transformation de l’Aquaculture en Côte d'Ivoire, dénommé "PSTACI" est créé, dans « Le cadre de la mise en œuvre du programme ‘’Côte d’Ivoire Solidarité’’ en lien avec la Politique Nationale de Développement de l’Élevage, de la Pêche et de l’Aquaculture (PONADEPA 2022-2026) ».


La production halieutique ivoirienne, a indiqué le ministre, « est insuffisante pour couvrir la demande nationale qui s’accroît très rapidement et ce depuis 2012. »

En 2017, a-t-il poursuivi, « les importations représentaient 90% de la consommation nationale. En 2018, le volume des importations était estimé à 500 000 tonnes. » Cette dépendance, selon Sidi Touré, « se traduit, en 2021, par des chiffres éloquents et frustrants : environ 14% seulement de nos besoins en produits halieutiques sont couverts par la production nationale. Tandis que 86 % des besoins sont importés, soit plus de 50,76 milliards de sortie de devises. »

Au regard de cette situation, s’est-il voulu clair, « l’aquaculture apparaît dans ce contexte comme un levier important pour combler ce déficit qui ne reflète nullement l’important potentiel dont recèle le pays. »

Au niveau mondial, a fait savoir le ministre, « L’activité connaît un taux de croissance très élevé. La mise en œuvre du PSTACI devrait permettre à notre pays de produire environ 500 mille tonnes de poissons à l’horizon 2030, avec une chaine de valeur estimée à environ 825 milliards de FCFA, de façon à réduire significativement la dépendance extérieure en protéines halieutiques. »


Pour arriver à réaliser cet important projet, le ministre est certain que cela nécessite une chaîne de valeur compétitive. « Bien évidemment. Le PSTACI vise à mettre en place les bases d’une industrie aquacole nationale performante et compétitive à travers deux (2) projets, dont : - Le projet de Transformation de l’Aquaculture en Côte d’Ivoire ; - Le Projet de Vulgarisation des Acquis du Projet de Transformation de l’Aquaculture en Côte d’Ivoire et de Mise en place des bases de l’industrialisation aquacole » a-t-il dit. Avant d’ajouter que « la bonne mise en œuvre du programme permettra d’amorcer le développement futur de PME et de Grandes Entreprises capables non seulement de satisfaire la demande nationale, mais également d’envisager l’export pour lequel les besoins mondiaux sont de plus en plus croissants. Il permettra aussi de stimuler l’investissement dans le secteur aquacole ».

 

Des modèles de production en vue


Sidi Touré s’est dit très optimiste. « Les résultats du PSTACI seront atteints à travers la mise en place de modèles de production et de centres d’alevinage pour l’appui au développement d’entreprises viables de la chaîne de valeur aquacole à travers la création d’infrastructures sur les sites pilotes à savoir : des écloseries, des étangs, l’installation de plusieurs centaines de cages flottantes sur les plans d’eau, lesquels contribueront à produire des alevins en masse » a-t-il indiqué. Les activités du PSTACI a précisé le ministre, « ont une durée de 5 ans renouvelable une fois. La mise en œuvre de cette première phase du programme se fera avec l’accompagnement d’experts malaisiens qui travaillent en parfaite symbiose avec nos experts nationaux en matière d’aquaculture. Par ailleurs, un programme de formation des acteurs des secteurs publics et privés se déroulera sur des périodes déterminées, de sorte à faire bénéficier à un plus grand nombre, les technologies aquacoles les mieux appropriées pour notre pays. La bonne implémentation de cette phase pilote servira dans un futur proche à la vulgarisation sur l’ensemble du pays, de tous les acquis. » Déjà, il y a des centres d’alevinage pour l’accompagnement des entrepreneurs de la chaîne de valeur aquacole. A cet effet, « environ 2 millions d’alevins ont déjà été produits pour le compte du PSTACI à la station de recherche sur la pêche et l’aquaculture continentale du CNRA de Bouaké. »


Pour la mise en œuvre des activités de démonstration du programme, a expliqué le ministre, « trois (3) premiers sites ont été retenus comme centres d’alevinage à savoir : la station piscicole de la Loka dans le département de Botro, dans la région de Gbèkè, sur l’axe Bouaké – Béoumi ; l'école de spécialisation en pisciculture et pêche continentale (ESPPEC) de Koubi dans la Commune de Tiebissou, et enfin le site du Centre de Recherche Océanologique (CRO dans le Département de Grand Lahou sur l’axe Grand Lahou – Braffedon, à proximité de l’embouchure sur une zone de confluence fluvio-lagunaire. »


Enfin, le ministre s’est exprimé au sujet du plan de Relance de la Production Piscicole Continentale (PREPICO 2) qu’il a lancé. « Cet autre projet s’inscrit dans la droite ligne de notre plan stratégique, sur la période 2022-2026, qui ambitionne de produire, à terme 150 000 tonnes de poissons à travers la mise en place de projets aquacoles et avec l’appui des partenaires techniques et financiers à savoir le Japon, à travers la JICA. Le PREPICO 2 vise à contribuer au développement de la pisciculture continentale à travers l’approche orientée vers le marché avec l’augmentation de la quantité de la vente de poisson et du revenu des acteurs de la chaine de valeur. C’est un projet destiné aux coopératives aquacoles qui leur permettra d’améliorer la commercialisation du poisson de pisciculture. Il sera déployé dans les régions des Grands Ponts, de l’Agneby-Tiassa, de l’Indénié-Djuablin, du Sud Comoé, de la Mé et du District d’Abidjan. Le PREPICO est un programme complémentaire au PSTACI. Les deux visent à octroyer à la Côte d’Ivoire son indépendance en production aquacole. A travers ces deux programmes, nous maximisons nos expériences tant avec le Japon qu’avec la Malaisie. Et c’est notre pays qui en sort gagnant. »


DIARRASSOUBA SORY

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