Gagnoa - Le président du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), Pascal Affi N’guessan, a jugé mercredi 24 août 2022 à Gagnoa, "dommage et gênante", la sortie de la présidente du mouvement Alternative citoyenne ivoirienne (ACI), Pulchérie Gbalet, dans la gestion du dossier des 49 soldats ivoiriens écroués au Mali qui a entrainé son interpellation et son placement sous mandat de dépôt.
M. Affi estime que l’arrestation de Mme Gbalet est un « dommage » et pense qu'il faut faire preuve de responsabilité dans le contexte socio-politique interne et externe qui est trop sensible.
« C’est un acte de belligérance grave et dans ce cas, nous qui sommes politiques, devons faire preuve de sagesse », a lancé Affi N'Guessan, lors d'une conférence de presse tenue au deuxième jour de sa tournée de sensibilisation, de mobilisation et d’information dans le département de Gagnoa.
Il soutient que dans ce contexte, il n'est pas d'usage ou question de se lever et faire « n’importe quoi, au point d’aller prendre des contacts ». S’il dit être d’accord qu’un opposant critique son gouvernement, il estime que ce dernier doit prendre soin de ne pas dépasser certaines limites. « On s’oppose pour améliorer, mais on ne s’oppose pas pour mettre en difficulté le pays », a-t-il averti.
Qu’ils soient dans l’opposition ou au pouvoir, les acteurs politiques, s’ils aiment leurs pays, ne doivent pas entrer dans des logiques de crispation qui ne font qu’envenimer la situation et rendre le pays plus vulnérable, a-t-il ajouté.
« Je crois que la crise au Mali est trop sérieuse », a insisté le président du FPI, rappelant que les gens n’ont pas complètement conscience de la gravité de l’arrestation de 49 militaires d’un pays par un Etat voisin.
Tout son espoir, dit-il, est de voir la procédure judiciaire entamée contre Pulchérie Gbalet trouver des solutions pour qu'elle n’apparaisse pas comme une « martyre ».
La présidente de l'ACI avait effectué une visite au Mali, après l’arrestation des 49 soldats ivoiriens. Elle avait été dans un premier temps interpellée dès son retour à l’aéroport d’Abidjan, pour être entendue, avant d’être libérée 24 heures plus tard. Elle a ensuite été placée mardi sous mandat de dépôt et déférée à la prison civile d’Abidjan.
Depuis le 10 juillet 2022, 49 soldats ivoiriens sont détenus au Mali, pour mercenariat présumé, ce que dément formellement Abidjan.
Plus de 900 soldats et policiers ivoiriens sont actuellement au Mali, notamment dans la localité Nord à Tombouctou, dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
(AIP)
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