Une équipe de la Banque Mondiale, a visité, le jeudi 24 novembre 2022, dans le cadre de la deuxième phase du Programme d’Investissement Forestier (PIF 2), des plantations dans les villages de Bassadzin et Diasson dans la sous-préfecture d'Anépé dans la région de la Mé.
Accompagnée des acteurs du projet PRM2 (Préserver la biodiversité de Mabi-Yaya et renforcer le développement socio-économique de la Mé), elle a pu se faire une idée des avancées de ce projet qui fait la promotion de l’agroforesterie dans ladite région.
Au lendemain du lancement officiel de la deuxième phase du Programme d’Investissement Forestier, la Banque Mondiale et les partenaires techniques et financiers du projet sont passés à la phase active en mettant les bouchées doubles. Ce jeudi, ils ont procédé à une visite de plantations à Bassadzin et Diasson, deux villages qui bénéficient du PRM2.
Porté par Nitidae & REDD+ et financé par l’Union Européenne et l’Agence Française de Développement (AFD), le PRM2 un est projet qui consiste d’une part à conserver la biodiversité de Mabi-Yaya, la réserve naturelle de la région tout en créant les conditions pour améliorer le train de vie des populations qui y vivent.
Pour Renaud Lapeyre, chef projet à Nitidae, « la réserve de Mabi-Yaya est un joyau, c’est la dernière forêt primaire encore intacte à l’est de la Côte d’Ivoire », c’est donc à juste titre que ce projet a en point de mire sa préservation.
Selon lui, l’agroforesterie est la solution adéquate et irréfragable au maintien et au développement du couvert forestier sur toute l’étendue du territoire ivoirien. Raison pour laquelle dans le cadre de ce projet, Nitidae aide et facilite la réhabilitation de vieux vergers pour éviter que les populations s’immiscent dans la réserve naturelle de Mabi-Yaya.
Ainsi, sur de vieilles parcelles de terre, des activités telles que l’agriculture vivrière, l’agriculture de rente, la culture de l’hévéa et surtout celle du cacao sont possibles sans avoir à déforester la moindre surface.
« Notre travail à nous c’est de sauvegarder le système agroforestier existant », a souligné Renaud Lapeyre tout en précisant que pour cette nouvelle phase du projet, deux autres villages adjacents à la réserve de Mabi-Yaya intègreront le programme.
Chargé auprès de la Banque Mondiale du PIF2, Jean-Dominique Bescond s’est dit honoré, au nom de son institution, d'accompagner le développement de la région. Il a tenu à préciser que ce projet s’étendra sur 7 ans et qu’en plus d’améliorer et de réhabiliter les forêts va contribuer à améliorer la vie des communautés vivant autour de ces forêts, parcs et réserves.
Voyage d’échange de connaissances sur les pratiques de l’agroforesterie à cacao, cette visite a vu la participation de délégations venues du Brésil, de la Colombie, de la République Dominicaine et du Ghana.
« Nos hôtes viennent visiter vos communautés pour voir ce qui se passe ici en termes d’agroforesterie à cacao. Comment est-ce qu’on est capable de réhabiliter des anciennes cacaoyères, de le faire en conservant des arbres et en améliorant la productivité », a révélé le chargé du PIF2.
Les populations de ces deux localités ont dit adhérer à ce projet qui est ‘’salutaire’’ pour leur région. Elles ont tenu par la voix de leurs autorités à remercier la Banque Mondiale, Nitidae et l’ensemble de leurs partenaires sur ce projet. Elles ont par ailleurs souhaité par ce projet voir les routes de la sous-préfecture d’Anépé bitumées vue les difficultés qu’elles ont à se déplacer pour atteindre la ville d’Adzopé dans le but d’écouler les produits agricoles.
Mme Coulibaly née Carole Abdoulaye, sous-préfète d’Anépé, a quant à elle émis le vœu de voir le projet PRM s’étendre à l’ensemble des villages de la sous-préfecture.
Pour rappel, le Projet d’Investissement Forestier vise à conserver et améliorer le couvert forestier ivoirien. Lancée, le mercredi 23 novembre 2022, la deuxième phase de ce projet dénommée PIF2 a reçu le financement d’un montant de 148 millions de dollars de la Banque Mondiale. Prévue se dérouler sur sept (7) années, elle vise à terme à faire passer le couvert forestier ivoirien de 2,97 millions d’hectares à 6 millions.
PR