Quitter un quartier pour se rendre dans un autre que ce soit à pied, à moto, en véhicule ou autre engin, relève d’un parcours de combattant. Les voies à l’intérieur de la commune sont toutes impraticables. Les populations, qui avaient beaucoup d’espoir en l’arrivée de la nouvelle équipe municipale lors des dernières élections de 2018, ont vu leur rêve voler en éclat. Hormis la voie principale baptisée du nom du chef de l’Etat Alassane Ouattara, le bitume n’existe presque plus sur les autres artères. Les travaux de bitumage tel promis par le Gouvernement à la cité des Montagnes, depuis plus de trois (3) ans, tardent à être exécutés. Seules des portions de routes menant aux domiciles du ministre gouverneur Albert Flindé et du vice-président de l’Assemblée nationale Sidiki Konaté ont été bitumées en plus de l’axe qui part du quartier ‘’Air France’’ au quartier ‘’Libreville’’. Les habitants du quartier ‘’Lycée’’ ont eu un peu de chance, car dans le projet de bitumage entre Man et Facobly qui tarde aussi, du goudron d’environ trois (3) kilomètres a été coulé. Ces jours, les résidents des quartiers Dioulabougou, Texas, Blockauss ont été réveillés par le vrombissement assourdissant d’engins lourds en l’occurrence un Caterpillar et une dameuse. Des tonnes de terre rouge y sont déversées pour le remblais des rigoles de plusieurs centimètres de profondeur. Ces travaux, qui se déroulent sous l’impulsion de l’équipe municipale avec à la tête Aboubacar Fofana, ne sont pas du goût de bon nombre des administrés. Ces derniers évoquent la question de la santé qui est mise à mal à cause de la forte teneur de poussière dans l’atmosphère qui peut engendrer des pathologies respiratoires. Les commerçants, surtout ceux opérant dans le secteur de l’alimentation, sont très mal barrés avec leurs denrées de consommation directe qui sont trop exposées aux germes transportées par la poussière. A ces difficultés, il faut noter les façades voire l’intérieur des maisons qui sont devenus uniformes par la couleur rougeâtre de la poussière. Impossible, d’arborer les vêtements blancs et de couleurs claires au risque de ne plus reconnaitre sa tenue après seulement deux (2) minutes dans la rue. Dans les couloirs des quartiers ou sont exécutés les travaux de reprofilage, on a l’impression que tous les passants ont porté des chaussettes à cause de la couleur des pieds. Nous sommes de plein pied en saison sèche et les populations s’imaginent déjà à quoi vont ressembler les rues lorsque les premières pluies vont s’abattre sur la ville de Man. ‘’J’arrose la devanture de ma concession au moins trois (3) fois par jour pour empêcher la poussière de trop s’élever dans l’air’’ nous a confié le septuagénaire répondant aux initiales de C.A résidant non loin de la Grande Mosquée. A moins de vingt (20) mètres de la cour du vieux, une vendeuse de pâte de mil frit à l’huile communément appelée ‘’Gnommi’’ résume la situation avec humour : ‘’ Ici on respire poussière et on mange poussière’’. Ces propos de Dame A.K.
Pourquoi, c’est cette année 2023 que la Mairie décide de la réalisation de ces travaux ? C’est la question au centre des causeries dans les quartiers concernés.
TIANTIGUI SADIA
In Le Nouveau Réveil / Mardi 24 janvier 2023 - N°6267