Des professionnels de la pêche et de l'élevage se forment à la pratique de l'aquaculture marine, du mardi 10 au jeudi 12 octobre 2023 à la direction des pêches sise à Treichville (Abidjan Sud), à l'initiative du ministère des Ressources animales et halieutiques (MIRAH).
Cette formation destinée à une soixantaine d'acteurs s'inscrit dans le cadre du projet de diversification de la production aquacole (Pro-diversification) et vise à contribuer à la promotion de la mariculture. Il s'agit également de permettre aux acteurs d’aborder la biologie, la physiologie, l’écologie et connaitre les spécificités des espèces à haute valeur économique les plus élevées en mariculture au niveau mondial adaptées aux conditions environnementales nationales.
Selon le directeur de cabinet du MIRAH, Assoumany Gouromenan, les productions nationales halieutiques (pêche et aquaculture) ne contribuent qu’à 10% (dont 4% pour l’aquaculture) de la couverture des besoins de la population ivoirienne estimées à 615 000 T. La problématique de la couverture des besoins de la population est de plus en plus inquiétante eu égard à la croissance démographique (25 123 000 d’habitants en 2020) et à l’importance du poisson pour le consommateur ivoirien.
"Il faut que les acteurs de la profession soient formés car il existe des techniques qu'il faut apprendre pour avoir des bons résultats. La formation est le passage nécessaire avant d'embrasser ce métier", a-t-il fait savoir, invitant les participants à être des ambassadeurs auprès de leurs pairs en partageant leurs expériences et connaissances afin de créer une communauté de professionnels aguerris.
Si elle est développée, l’aquaculture contribuerait de façon substantielle à la réalisation de la sécurité alimentaire et à l’amélioration des revenus des communautés rurales et urbaines de la Côte d'Ivoire.
La Politique nationale des ressources animales et halieutiques (PONADEPA, 2022-2026) ambitionne de lever les contraintes au développement de l’aquaculture en s’orientant aussi vers l’aquaculture marine qui n’est presque pas exploitée afin de permettre la couverture totale des besoins en poissons et crustacés par la production nationale, éviter les sorties importantes de devises et garantir des emplois durables à la jeunesse ivoirienne.
Selon le directeur de l'aquaculture, Dr Kouakou Ernest, la politique en vigueur vise à promouvoir la diversification des producteurs, notamment en encourageant l'élevage de crabes et de crevettes en milieu marin, dans le but d'accroître la production aquacole ivoirienne. Le pays possède des espèces de poissons adaptées aux environnements très salés, encore au stade de la recherche scientifique, nécessitant ainsi leur mise en œuvre à l'échelle nationale.
Lancé en mai dernier à San Pedro (Sud-Ouest), le projet Pro-diversification s'étendra sur une période de trois ans avec un budget de plus d'un milliard de Francs CFA. Il a pour objectif la diversification de nouvelles espèces, leur mise à disposition dans l'aquaculture et la conquête de nouveaux milieux notamment, les milieux lagunaires et maritimes.
(AIP)