''En cette semaine mondiale de la lutte contre la Résistance aux Antimicrobiens, je vous invite à vous unir à la communauté internationale pour la célébrer et y participer activement.
En outre, je voudrais vous inviter à observer ces gestes simples qui sauvent'', a déclaré le ministre des Ressources Animales et Halieutiques, Sidi Tiémoko Touré. Il s'exprimait à l'occasion de la semaine mondiale de la lutte contre la Résistance aux Antimicrobiens dite RAM organisé chaque 21 novembre de l'année.
Le ministre Sidi Touré a exhorté les Ivoiriens à ne pas prendre de médicaments sans consultation médicale ; à terminer l'intégralité de leurs traitements, même si les symptômes s'améliorent; à se laver régulièrement les mains et maintenir une bonne hygiène pour prévenir les infections.
Et d'ajouter''Faites-vous vacciner et adoptez des comportements qui réduisent le risque d'infections. Aux éleveurs respecter les mesures de biosécurité et faites recours à la consultation vétérinaire avant tout traitement. de vos animaux.''
À l'en croire, ensemble, avec détermination et solidarité, ''nous pouvons faire de la Côte d'Ivoire un pays exempt de Résistance aux Antimicrobiens.''
M. Sidi Touré s'est saisi de l'occasion pour rappeler l'importance de ce fléau qui bien qu’évitable continue de causer d’importantes pertes humaines en Côte d'Ivoire et à travers le monde.
En effet, les chiffres actuels révèlent que la résistance aux antimicrobiens est une cause majeure de mortalité, surpassant même le paludisme et le VIH-SIDA avec plus 1,27 million de décès par an et notre continent est la région la plus touchée du monde.
De nos jours, la RAM est responsable d'un décès sur cinq chez les enfants de moins de cinq ans. Ces êtres innocents meurent d’infections banales qui étaient autrefois traitables avec des antimicrobiens standards, mais qui sont devenues incurables à cause de la Résistance antimicrobienne.
Cette résistance aux antimicrobiens (RAM) survient lorsque les bactéries, les virus, les champignons et les parasites ne répondent plus efficacement aux médicaments. Ces organismes résistants peuvent se propager d’une personne à l’autre, de l’homme à l’animal et vice versa, notamment à partir d’aliments d’origine animale. Les infections sont ainsi plus difficiles à traiter et augmentent le risque de propagation de la maladie, de maladie grave et de décès.
La résistance aux antimicrobiens est donc principalement due à la surutilisation et à la mauvaise utilisation des antimicrobiens en santé animale, humaine, végétale et environnementale.
Ce fléau est national et les chiffres sont préoccupants. Selon le Centre National de Référence des antibiotiques, le taux d’entérobactéries résistantes est passé de 9% en 2002 à plus de 50% en 2021. De même, l’Observatoire de la Résistance des Microorganismes aux anti-infectieux en Côte d’Ivoire a constaté une résistance significative de certaines souches d’Escherichia coli, tant chez les animaux que dans l’environnement.
Aux dires du ministre Sidi, pour répondre à cette urgence de santé publique, le gouvernement a élaboré un plan d'action nationale de lutte contre la RAM qui met l'accent sur le changement de comportement à travers la sensibilisation et la communication sur le bon usage des antimicrobiens. ''La mise en œuvre de ce plan a permis une appropriation de la lutte contre la RAM par les acteurs de la santé animale, humaine, végétale et environnementale.'', a-t-il fait savoir.
Cette appropriation se traduit par la mise en place de système de surveillance intégrée, l’élaboration de directives partagées sur une utilisation rationnelle des antimicrobiens et le renforcement des mesures de contrôle dans les établissements de santé, les fermes et les exploitations agricoles.
''À cet effet, je tiens à féliciter tous les professionnels de santé animale, humaine, végétale et environnementale.'', a-t-il conclu.
Cyprien K.