Le ministre ivoirien des Ressources Animales et Halieutiques, Sidi Touré a pris part, sur invitation de son homologue béninois, à la cérémonie de lancement de la campagne d'évaluation des stocks halieutiques dans les eaux maritimes du Bénin le jeudi 15 février 2024.
En sa qualité de président en exercice de la Conférence Ministérielle sur la Coopération Halieutique entre les Etats riverains de l’Océan Atlantique (COMHAFAT), le ministre Sidi Touré a, tout en exprimant sa gratitude à son homologue du Bénin Gaston Dossouhoui, insisté sur la nécessité pour les pays membres de cette organisation sous régionale de mutualiser leurs énergies pour une meilleure gestion durable des ressources animales et halieutiques. En vue d'un meilleur développement de l'économie bleue. Ce qui nécessite l'obtention d'informations scientifiques sur la situation des ressources halieutiques de l'espace marin des Etats membres de l'organisation.
« La gestion durable de nos pêcheries maritimes passe nécessairement par l’acquisition d’informations scientifiques sur l’état de nos ressources halieutiques et de la variabilité de l’environnement marin. Nos politiques ne peuvent se bâtir qu’à partir de résultats de recherche halieutique efficace et dynamique. Ceci est prioritaire pour asseoir les bases de stratégies et de politiques pour pérenniser nos ressources. Nos Etats sont appelés à mettre en place des politiques et programmes visant à conserver et à gérer durablement les ressources halieutiques. Mais cela ne peut se faire que si nous disposons d’informations viables. Il nous faut nous mobiliser pour la préservation de nos plans d'eau. C’est un appel pour bien gérer nos ressources et garantir le poisson non seulement pour les générations présentes mais aussi celles futures », a souligné M. Sidi Touré.
Selon M. Sidi Touré, l’objectif principal de la COMHAFAT vise une coopération effective et active entre les Etats membres pour une préservation des ressources halieutiques et un développement durable des pêcheries dans nos régions. Ce faisant, il a encouragé tous les « Etats membres de la COMHAFAT à partager leurs expériences réussies les uns aux autres ». Relevant que l’initiative de coopération en cours entre le Royaume du Maroc et le Bénin s’inscrit dans cette logique. Cette coopération Sud-Sud est le signe manifeste de la solidarité entre les pays africains tant prônée par la COMHAFAT pour la gestion durable des ressources halieutiques. ''Elle doit inspirer l’ensemble des membres de notre organisation.'', soutient-il.
« C'est ainsi que, nous parviendrons, non seulement à promouvoir la coopération en matière d’aménagement et de développement des pêches, mais aussi à développer, coordonner et harmoniser les efforts et les capacités des Etats membres en vue de préserver, exploiter, mettre en valeur et commercialiser nos ressources halieutiques ;Ceci peut être profitable à nos voisins Etats Africains sans littoral et géographiquement désavantagés », a-t-il soutenu.
Pour sa part, le ministre marocain de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki, a fait savoir que le secteur halieutique joue un rôle capital dans l’économie bleue. Ainsi la campagne d’évaluation des stocks halieutiques est le moyen sûr qui permet d’asseoir les bases de la sécurité alimentaire. C’est pourquoi il a félicité et remercié les acteurs marocains et béninois et les partenaires japonais dont les contributions et intérêts ont permis d’aboutir à cet évènement.
Le ministre béninois de l’Agriculture, de l’Elevage, Gaston Dossouhoui s'est quant à lui réjoui des efforts de la COMHAFAT à travers son président en exercice. Il a remercié le Maroc avec lequel les discussions ont permis d’aboutir à la signature le 30 janvier 2023, d’un mémorandum d’entente avec son pays, le Bénin. Non sans insister sur l’importance de cette campagne d’évaluation des stocks qui apparaît comme un levier dans la quête du renforcement de la productivité des plans d’eaux du Bénin, surtout dans le contexte de l’insuffisance de la production nationale qui ne couvre que 40% des besoins de consommation de son pays mais encore au regard de la forte contribution de la pêche au PIB avec un taux de plus de 8%. Pour Gaston Dossouhoui, cette campagne est le point de départ d’un vaste programme de gestion durable des pêches du Bénin.
Bien avant cette cérémonie, le ministre Sidi Touré et son homologue marocain se sont entretenus sur certaines questions, dans les locaux du Ministère Béninois de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche. Les deux personnalités ont partagé leurs visions pour le bon fonctionnement de la COMHAFAT.
Cyprien K.
