Le professeur titulaire de pédiatrie, Pr Assè Kouadio Vincent, responsable de l’enseignement de la cellule pédagogique de pédiatrie de l’Institut national de formation des agents de santé (INFAS), a dénoncé le sevrage des enfants avant l’âge deux ans, dans son intervention publique, à la faveur de la première journée scientifique de l’hôpital général de Gagnoa, rebaptisé ‘hôpital du Bonheur’, vendredi 01 mars 2024 dans l’enceinte dudit établissement.
« Publiquement, je dis à tout le monde, que le ministère de la Santé, à travers le programme national de nutrition, et l’ensemble des professeurs de pédiatrie, disent qu’un enfant, il est nourrit au lait du sein, jusqu’à l’âge de deux ans, sauf si la maman a un problème de santé», a déclaré celui qui est aussi, chef du service pédiatrie du CHU de Bouaké et chef du projet Système mère-kangourou (SMK).
« On prend tous les dossiers médicaux, il n’existe pas un seul enfant qui a été sevré à l’âge de deux ans, et qui est malnutris », a affirmé le professeur de pédiatrie. Pr Assè Kouadio Vincent, a affirmé que les arguments scientifiques pour convaincre les mamans existent, et il faut selon lui expliquer que les enfants qui sont malnutris, et qui sont dans les services de santé, sont des enfants qui ont été sevrés avant l’âge de deux ans.
Rappelant que le lait maternel contient les nutriments essentiels, notamment le Fer et que si l’enfant cesse d’être allaité et qu’il mange la nourriture pauvre en fer, il sera anémié et c'est la malnutrition.
Les responsables de santé et les autorités à l'ouverture de la journée scientifique de Hôpital du Bonheur
Pr Assè a dit regretté que des croyances continuent de perturber le comportement de certaines mamans, à qui l’on fait « malheureusement » croire, que « si l’enfant continue de téter jusqu’à deux ans, il devient zinzin, et/ou il boit le sang ». Cette référence au sang conduit la mère à cesser d'allaiter son enfant, au risque selon elle, de voir ce dernier devenir un sorcier, buveur de sang, comme présenté dans l’imaginaire populaire en Afrique.
Selon le professeur titulaire de pédiatrie, bien au contraire, en respectant la recommandation des deux ans, l’enfant sera en meilleure santé. « Il n’y a pas d’autres discours à tenir », a-t-il notifié. Il a averti que tout personnel de santé qui tiendrait un autre message, « tient son discours personnel ».
Il a révélé que plus de 68% des enfants du Goh-Djiboua sont anémiés, et que si les sages femmes ne donnent pas le bon message et que les mamans ne mettent pas aussi en application les bonnes méthodes, et poursuivent dans leurs comportements de sevrer l’enfant avant deux ans, le taux d’anémie sera plus élevée, malgré tous les efforts des directeurs départements. « Il faut donc que nous suivions tous, la ligne directrice de l’Etat de Côte d’Ivoire », a insisté Pr Assè.
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