Le mouvement armé antigouvernemental du M23, soutenu par des troupes rwandaises selon l’ONU, a pris position dans la plupart des quartiers de Goma, mercredi 29 janvier 2025, après plusieurs jours de combats contre l'armée congolaise.
Cette avancée des rebelles dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) exacerbe une crise humanitaire déjà alarmante, rapportent des médias internationaux.
Les affrontements, qui ont culminé avec l’entrée du M23 dans Goma dans la nuit de dimanche à lundi, ont fait au moins 100 morts et plus de 1 000 blessés, selon les hôpitaux locaux.
Ces établissements sanitaires de Goma « sont submergés » de blessés et de « nombreux corps » jonchent les rues de la ville, a affirmé l’ONU lors d’un point presse mardi 28 janvier, citant leurs employés sur place. L’Organisation a alerté sur une situation « extrêmement inquiétante ». La distribution d’aide alimentaire a été suspendue en raison des conditions de sécurité dégradées.
Sur le plan militaire, la situation demeure tendue. Après des tirs sporadiques dans la matinée de mercredi, le calme est revenu dans la ville, mais le M23 et l'armée rwandaise ont consolidé leurs positions.
Selon ambassadeur itinérant du Rwanda pour la région des Grands Lacs, Vincent Karega, les rebelles ne comptent pas s'arrêter à Goma et prévoient d’avancer vers le Sud-Kivu. Toutefois, ces déclarations ne reflètent pas la position officielle du gouvernement rwandais, a précisé un porte-parole de Kigali.
La crise a déjà provoqué le déplacement de plus de 500 000 personnes depuis le début du mois de janvier, dans une région déjà marquée par une instabilité chronique. Face à l'ampleur de la situation, les organisations humanitaires appellent à une intervention rapide pour éviter une catastrophe de plus grande envergure.
(AIP)