Les journées héritages en partage de la Cinémathèque Afrique à Abidjan se sont tenues du 22 au 24 Septembre 2025 à Marcory et au Plateau en présence des amoureux du cinéma. Elles ont marqué un tournant dans la valorisation du patrimoine cinématographique africain.
Durant 3 jours l’événement a rappelé l’urgence de sauvegarder des œuvres fragiles, menacées par le temps et par l’absence de véritables circuits de diffusion.
La Cinémathèque se présente ainsi comme une réponse concrète. Elle veut être une mémoire vivante du cinéma africain et un outil de transmission pour les générations futures.
Sauvegarder et rendre accessible La mission est claire : il ne s’agit pas seulement de produire des films, mais de les préserver, de les montrer et de les transmettre. Trop souvent, des chefs-d’œuvre africains disparaissent faute de restauration ou d’accès.
La Cinémathèque ambitionne de combler ce vide en offrant un espace de conservation et en exploitant les nouvelles possibilités du numérique pour faciliter la diffusion.
Un panel sur la transmission aux nouvelles générations Le deuxième jour de l’événement a donné lieu au niveau de l'institut français de côte d'Ivoire à un panel intitulé « Transmettre l’héritage cinématographique africain aux nouvelles générations », avec Thierno Dia (journaliste et producteur sénégalais) et Naimeta Touré, sous la modération de Cassiopée N’sondé. Dans son intervention, Thierno Dia a souligné que l’un des grands défis du cinéma africain n’est pas seulement de créer des films, mais surtout de les rendre visibles.
Selon lui, « l’ignorance de la notion d’héritage » vient souvent de l’absence de circulation des œuvres. Pour illustrer son propos, il a rappelé les parcours d’Abderrahmane Sissako et d’Ousmane Sembène, qui ont appris en observant et en se nourrissant de films au quotidien. « Un artiste passionné est quelqu’un qui ne cesse jamais de se former et de se dépasser », a-t-il insisté.
Entre entraves et nouvelles opportunités Le débat a également mis en lumière les obstacles persistants : la distribution insuffisante, la censure ou encore l’autocensure. Thierno Dia a néanmoins salué les initiatives de restauration, comme le coffret des Étalons regroupant les films primés au FESPACO, qui représentent un jalon essentiel pour la sauvegarde du patrimoine.
Le numérique ouvre désormais de nouvelles perspectives. Des plateformes telles qu’IF Cinéma permettent d’organiser des ciné-clubs et d’accéder gratuitement à une vaste sélection de films africains, du Ghana à la Côte d’Ivoire , des œuvres souvent absentes des canaux traditionnels mais essentielles pour former et inspirer la nouvelle génération de cinéastes.
Une interaction vivante avec le public La richesse du débat s’est également nourrie d’un public attentif et très engagé, dont les interventions ont élargi les échanges.
C.A

