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Société Publié le mardi 6 janvier 2009 | Le Nouveau Réveil

Reclassement indiciaire des enseignants - Soro Mamadou S. G SYNESCI, menace : “Nous allons brûler toutes les copies et il n`y aura pas de 1er trimestre"

Le Syndicat national des enseignants du second degré de Côte d'Ivoire (SYNESCI), depuis le début de l'année scolaire, a confisqué toutes les notes d'évaluation des élèves pour exiger l'application du profil de carrière et l'adoption des indices. Depuis lors, le gouvernement semble ne pas réagir face à cette situation. Au cours de son Assamblée générale (AG) du 27 décembre dernier, le SYNESCI est monté au créneau pour exiger le respect des promesses. Il déplore "l'hypocrisie" du gouvernement. Dans cet entretien, son secrétaire général hausse le ton et menace.


Le 27 décembre dernier, le SYNESCI s'est réuni en Assemblée générale ordinaire à l'Institut national de la santé Publique d'Adjamé. Dites-nous M. le secrétaire général, Soro Mamadou, les résolutions nées de ce conclave ?

Cette Assemblée générale nous a permis de faire le point de toutes les négociations qui ont eu lieu depuis le 17 septembre 2008 jusqu'à ce jour 27 décembre. Mais en même temps faire le point de la lutte puisque depuis le 10 novembre 2008, le SYNESCI est entré en rétention illimitée de toutes les évaluations de toutes les copies sur l'ensemble du territoire national. Nous avons noté une mobilisation record de 525 délégués et la participation de 423 sections. Cela témoigne d'un fait, c'est qu'aujourd'hui, les enseignants plus que jamais, suivent avec une attention particulière leur dossier sur la fin du profil de carrière, à savoir l'adoption de la nouvelle grille indiciaire revalorisée et la date des effets financiers de l'application de ces grilles. L'Assemblée générale a noté que le taux de suivi de la rétention de toutes les évaluations et des copies a connu un franc succès. Son taux de suivi est de 94,35% sur l'ensemble du territoire. La deuxième chose, l'Assemblée générale a constaté que la bonne position de négociation qui est une position de responsabilité du SYNESCI, a eu pour seule récompense le dilatoire, l'hypocrisie, le mépris et le dédain. Sinon comment comprendre que depuis le 17 septembre, le 23 septembre, le 24 septembre, le 29 octobre, le 07 novembre, le 11 novembre, le 13 décembre. Tous ces jours ont été des jours de négociation pour faire adopter la grille indiciaire et fixer une date pour les effets financiers ? Malheureusement, cette position responsable pour privilégier la négociation en lieu et place des promesses est restée vaine. Le 11 novembre une promesse pour nous rendre disponible le décret a été pris. Le 13 décembre, une promesse de 10 jours a été prise pour nous rendre disponible ce décret. Hélas l'Assemblée générale a constaté le dilatoire, l'hypocrisie et le mépris que le gouvernement affiche à l'endroit des enseignants. En conséquence, l'Assemblée générale de façon unanime a décidé de reconduire la rétention illimitée avec plus d'intensité et d'efficacité.

Qu'est-ce que cela implique ?
Cela veut dire qu'il n'y aura point de calcul de moyenne, il n'y aura point de conseil de classe et donc il n'y aura point de travaux de fin de premier trimestre. Et donc les parents d'élèves ne connaîtront pas les moyennes de leurs enfants. C'est pourquoi eux aussi, ils doivent prendre le relais à un gouvernement qui devient sourd, hostile et méprisant à l'endroit des enseignants, les ingénieurs de l'esprit que nous sommes. A partir du 20 janvier 2009 elle n'est plus prise en compte, ce sera l'arrêt total des cours au niveau du secondaire sur l'ensemble du territoire national. A la date du 30 janvier, nous ferons un point le 31 janvier à une assemblée générale. Si notre revendication principale qui est l'adoption du profil de carrière avec une grille revalorisée dont l'effet financier doit débuter à la date du 30 janvier 2009, ce sera l'arrêt total des cours au niveau du secondaire sur l'ensemble du territoire national. Tenez vous bien, nous irons à la journée nationale de brûlure de toutes les évaluations de toutes les copies. Nous allons vous inviter, la presse, à venir assister à cette importante cérémonie qui va marquer une année sans évaluation.

Dites-nous, après plusieurs négociations comme vous l'avez mentionné, quels sont les points d'achoppement qui n'ont pas eu d'échos favorables au niveau du gouvernement ?
Voyez-vous, c'est pourquoi, nous avons parlé de dilatoire et d'hypocrisie. Parce qu'aujourd'hui, je ne sais pas quel est le point d'achoppement. Pour preuve, devant leur hostilité, leur refus de céder des points par rapport à nos propositions du 26 septembre 2008, le 11 novembre, la mort dans l'âme, nous avons dit que nous avons pris acte de leur proposition indiciaire et qu'il l'applique comme il l'avait promis pour le 1er janvier 2009 pour qu'on voit la sincérité du gouvernement. La réalité aujourd'hui est là. Bien que nous les ayons suivis dans leur proposition, point de décret, point de 1er janvier 2009. Est-ce qu'on peut dire là qu'il y a des points qui achoppent ? C'est pourquoi, le SYNESCI a clairement signifié au gouvernement, vu que la date du premier janvier, vu que leurs propres propositions et leurs propres engagements n'ont pas été tenus, et bien, on ne peut plus se fier au principe du 11 novembre 2008 qui disait qu'ils allaient appliquer cette grille et ensuite on allait négocier pour la bonification du salaire par voie indiciaire. Tous ces engagements deviennent caducs et le SYNESCI est donc attaché à sa nouvelle grille indiciaire. Vu le décret 2008-251 du 11 septembre 2008 qui a octroyé aux agents de la Fonction publique des indemnités de 265.000 au grade A3 et de 300.000 au grade A4, nous avons fait cette conversion indiciaire en point indiciaire et nous avons ajouté à la position du gouvernement ces points indiciaires et ça donné pour le A3 2360 points indiciaire et pour le grade A4 2555 points indiciaire. Ce nouveau tableau-là est la grille proposée par le SYNESCI et qui doit faire l'objet d'adoption par décret et fixant la date du 1er janvier 2009 comme date d'effet financier. On nous dira que cette date n'est pas retroactive. On vous dira qu'il y a des dates ou des décrets qui ont été pris et après on vous dit que c'est déjà passé. Voilà en clair, notre principale revendication. A cela s'ajoute le payement immédiat et sans condition des indemnités de correction et l'application stricte de l'intendance pour les autres qui arrivent. Cela fait 2 ans que nous demandons cela et jusque-là rien.

Interview réalisée par Jean Prisca kokro
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