Louise est une jeune fille de 22 ans dont le charme et l’élégance ne laissent aucune sensibilité masculine indifférente. Du haut de son 1 m 78 et enduilée d’un teint noir d’ébène justifiant ses origines Akan, Louise apparaît selon les témoignages recueillis avant la publication de cette histoire, comme une jeune fille adorable, mais très pensive et silencieuse. Ses rapports avec son entourage immédiat sont des plus parfaits qui puissent existés entre jeunes filles. Mais la kaléodoscopie de sa vie depuis sa naissance jusqu’à ce jour où elle connut Richard, permet de réaliser combien le destin peut être aussi cruel et tragique pour une créature aussi adorable et innocente. L’histoire de Louise commence à Abobo, dernière Rail, non loin du dépôt 9 de la Sotra où 22 ans plutôt, elle venait de voir le jour à l’hôpital Félix Houphouët-Boigny. Ce jour là, la pauvre petite famille composée de la grand-mère et des deux tantes de Louise était réunie au chevet d’Amah, la mère de Louise dont les efforts corporelles intenses venaient d’offrir à la famille, un autre membre. Amah est d’origine ghanéenne et vit à Abidjan depuis 25 ans avec sa mère et ses deux tantes qui les ont rejoints 20 ans après. Vendeuse de ‘’ Dôkounou’’, comme la plus part des membres de sa communauté à Abidjan, précisément la tranche la plus démunie, Amah se retrouvait du lundi au samedi au Campus de l’université de Cocody où se comptaient de nombreux consommateurs de cette denrée afro-africaine faite à base de maïs. C’est dans l’exercice de cette activité au panthéon de la connaissance qu’Amah et Richard se rencontrent pour passer ensemble une merveilleuse idylle amoureuse. Une histoire extraordinaire qui se solde par une grossesse mal digérée par Richard, étant donné sa situation encore invalide. Richard suivait les cours en Fac de pharmacie à l’université de Cocody. Amah face cette situation ne se laisse pas impressionner par les ébats juvéniles et décide de garder sa grossesse. Richard se résigna alors dans les bras de Michèle, une institutrice de deux années plus âgée. Il cessa de rendre visite à Amah totalement désespérée par l’attitude de son copain. …Cette nuit-là, mère et tantes étaient toutes assises au chevet d’Amah, la dégustant des yeux avec satisfaction. Un regard brillant de maman Amah plongé dans les abysses des réflexions. Tristes et anxieuses, inondés de larmes, les yeux d’Amah, contemplaient le petit trésor féminin qu’elle venait d’offrir au monde des vivants, se disant tout au fond d’elle-même, si et seulement si Richard pouvait voir ce bijou, il se serait rétracté tout de suite. Une fois remise, Amah tenta d’entrer en contact avec Richard mais en vain. Richard avait pris le chemin de l’hexagone pour y finaliser ses études. Cependant, les amis du pharmacien Jean et Yves très proches d’Amah n’en revenaient pas, tellement émerveillés par la beauté de Louise qui ne cessait de progresser, de grandir. Mais la situation financière de la petite famille ashanti était de plus en plus désespérée. Un véritable sinistre économique interne qui contraint Amah à mettre fin à son exil volontaire en Côte d’Ivoire. Avec sa fille Louise, abandonnant maman et tantes, alla s’installer auprès de son père à Koumassi au Ghana. Louise y passa son enfance. Elle exprimait quotidiennement le besoin de connaître son père dont sa mère avait eu l’honnêteté de signaler l’existence en Côte d’Ivoire. A 20 ans, Louise était majeure et décida de rejoindre sa grand-mère à Abidjan pour tenter de retrouver son père.
Art et Culture Publié le jeudi 8 janvier 2009 | People Mag