La suppression, après 20 heures, de la publicité sur France Télévisions " semble d'ores et déjà très appréciée de tous les Français", a déclaré la ministre de la Culture, Christine Albanel, en présentant hier la réforme de l'audiovisuel public devant le Sénat. "En juin dernier, lorsque la Commission (Copé, ndlr) pour la nouvelle télévision publique a rendu son rapport, il a été décidé de fixer l'arrêt partiel de la publicité à janvier 2009", a-t-elle soutenu. Les sénateurs PS, PCF et Verts ont quitté l'hémicycle du Sénat à l'ouverture du débat, refusant d'assister au discours de Mme Albanel pour protester contre le fait que la mesure principale du projet de loi, la suppression de la publicité, soit entrée en vigueur depuis lundi. "Il a semblé important de maintenir la date initiale", a-t-elle ajouté, soulignant que cette décision "était rendue possible" par le vote en décembre, dans le cadre du projet de loi de finances, "d'une dotation budgétaire de 450 millions d'euros pour France Télévisions". Or, le fait que la mesure principale du projet de loi soit appliquée, avant le passage du texte au Sénat, n'est pas apprécié. Non seulement dans les rangs de la gauche, mais aussi au sein de la majorité UMP et centriste. La commission Copé avait proposé que la suppression de la publicité ne débute qu'en septembre prochain, ce choix aurait laissé plus de temps au débat», a regretté en séance un des rapporteurs du texte, Catherine Morin-Desailly (Union Centriste). Le Sénat a donc adressé mercredi un ferme rappel à l'ordre au gouvernement lors de l'ouverture au Sénat de l'examen sur la réforme de l'audiovisuel. La réforme n'est, en l'état, "pas acceptable" par les 29 sénateurs centristes, a averti d'emblée Hervé Maurey, alors que le vote de son groupe est nécessaire à l'adoption du texte puisque l'UMP ne dispose pas de la majorité absolue. Les centristes conditionnent leur vote à un renforcement de la redevance pour augmenter son apport aux 450 millions d'euros annuels destinés à compenser la perte des recettes liée à la fin progressive de la publicité sur les chaînes publiques. La commission des affaires culturelles a adopté plusieurs amendements en ce sens. Elle propose notamment d'imposer le paiement de la redevance aux possesseurs d'ordinateurs et de téléphones portables et de l'augmenter un peu plus rapidement que l'inflation. Aujourd'hui de 116 euros, la redevance pourrait être portée à 120 ou 121 euros en 2010. "Un financement majoritairement assuré par une redevance, c'est ce qui différencie une télévision publique d'une télévision d'Etat", a averti la centriste Catherine Morin-Desailly au nom de la commission. Plusieurs orateurs de droite ont aussi critiqué les nouvelles taxes prévues sur les recettes publicitaires des chaînes privées et le chiffre d'affaire des opérateurs de téléphonie et d'Internet.(…) Les débats qui s'annoncent houleux devraient se poursuivre jusqu'à jeudi ou vendredi prochain.
AFP
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