En pré-campagne électorale dans le Sud-comoé - Henri Konan Bédié : "Le PDCI n’est pas pour les coups d’Etat"

Dans le cadre de sa pré- campagne électorale, le candidat du PDCI-RDA (ex- parti unique), Henri Konan Bédié, a entamé, le samedi 10 janvier à Grand-Bassam, une tournée de dix jours dans le Sud-Comoé. Comme partout ailleurs, le discours demeure inchangé, à savoir, dresser un bilan totalement négatif du parti au pouvoir et se présenter aux Ivoiriens comme le messie. «Les refondateurs, dans leur message à la nation, nous ont fait comprendre qu’il ne faut s’attendre à aucun changement en 2009. Ils ont constaté, eux-mêmes, qu’ils n’ont plus rien à proposer à la Cote d’Ivoire. Le constat est amer. C’est un échec total sans ambages. Les refondateurs ont montré leur incompétence et leurs limites. Leur programme de gouvernement se limite à un verbiage creux, aux manifestations de rue, à la violence et aux assassinats. Par leur faute, le pays est en cessation de paiement. Le fonctionnaire ivoirien ne sait plus à quel moment se rendre dans sa banque pour percevoir son salaire», a soutenu Henri Konan Bédié, ex-chef de l’Etat chassé du pouvoir par un coup d’Etat en 1999 et candidat à l’élection présidentielle. Selon lui, il est temps que son parti revienne au pouvoir pour «continuer l’œuvre de construction nationale et de développement commencée par le père de la nation». Pour y arriver, pense-t-il, il n’y a qu’une seule et bonne voie, «les élections». C’est pourquoi, dira-t-il «le PDCI n’est pas pour les coups d’Etat pour soi-disant faire la révolution des œillets. Nous voulons des élections propres, transparentes et justes», a-t-il précisé. Le doyen des candidats à l’élection présidentielle annonce qu’il fera des préoccupations des Ivoiriens l’une de ses priorités : « Je m’engage dès mon retour aux affaires à faire des préoccupations de mes compatriotes, l’une des priorités de mon gouvernement». A l’en croire, son parti demeure fort. «Le PDCI est prêt à reprendre sa place, encore plus fort que par le passé. Le baobab a été secoué, mais il est là, debout», fait-il remarquer. L’ex-président de l’Assemblée nationale explique qu’il parcourt le pays depuis quelque temps pour rencontrer et écouter les Ivoiriens. Selon lui, il a perçu à travers les messages, la détresse, la pauvreté et le désir de retour à la paix des Ivoiriens. N’zuéba a demandé à ses «suiveurs» de s’inspirer de l’élection de Barack Obama aux Etats-Unis, en s’assurant qu’ils sont inscrits sur la liste électorale et prendre des dispositions afin de ne pas être empêchés de prendre part au vote.

Henri Konan Bédié a été précédé au pupitre par son ex-premier ministre, Daniel Kablan Duncan, délégué départemental du PDCI à Grand-Bassam. Ce dernier, on s’en doutait, a, dans un long discours, chanté les louanges de son patron. «Tous les clignotants étaient au vert jusqu’au coup d’Etat funeste de 1999», a-t-il affirmé en toute démagogie avant de révéler que «le président Bédié a augmenté l’espérance de vie des Ivoiriens de 56 à 58 ans, alors qu’elle est aujourd’hui de 47 ans. Il a procédé, de 1994 à 1999, à quatre augmentations de salaires».

Du député maire Jean- Michel Moulod à Mme Gomis Bernadette, présidente locale de l’UFPDCI, en passant par Mme Niamkey Lucie, porte-parole des secrétaires de section et Yao Kouamé, président local de la JPDCI, les allocutions avaient la même coloration. Pour eux, «la descente aux enfers a commencé pour les Ivoiriens en décembre 1999».

L’ex-Premier ministre, Charles Konan Banny et d’autres cadres du PDCI ont assisté au meeting de Grand-Bassam ponctué par des prestations musicales d’artistes tels que Ismaël Isaac, Antoinette Konan, Antoinette Allany, Loustrone Kouamé et bien d’autres.

La délégation sera dans le département d’Adiaké à partir de ce lundi.

Sam K. D Envoyé spécial